Une trentaine d’étudiants vivant au Mali et à l’international se sont retrouvés sur Twitter pour former un groupe, Humanity, qui veut venir en aide à des déplacés du centre du Mali à Bamako.
Tout est parti d’un tweet qu’un étudiant malien à l’étranger a fait sur la situation des déplacés qui ont trouvé refuge sur les tas d’ordures de Faladiè, en commune VI du district de Bamako. Ils ont été profondément affectés par les conditions de vie de certains de leurs compatriotes qui ont dû quitter leurs localités suite à la montée de la violence dans la région de Mopti.
Ces populations se sont vu obligées de migrer vers la capitale, et aujourd’hui se retrouvent à vivre dans des conditions difficiles. Selon Modibo Cheick Dembélé, membre de Humanity, ces déplacés vivaient sur une décharge publique en pleine capitale, dans le quartier de Faladiè.
Chasser les reptiles
Jusque-là, 325 personnes, dont plus de 200 enfants, ont été recensées dans ce camp et les chiffres ne font qu’augmenter. Elles ont, pour la majorité, fui Bankass, Koro, Bandiagara devenues des foyers d’insécurité où les massacres de populations civiles se poursuivent. En six mois, plus de 300 personnes ont été tuées sur le plateau dogon.
« Parmi ces déplacés, on note la présence de femmes ayant perdu leurs maris lors des conflits, des enfants qui, pour la plupart, sont mal en point et souffrent de malnutrition, des hommes et pères de famille qui ont perdu tous leurs biens. », Modibo Cheick Dembélé.
Ces déplacés, qui n’ont pas souvent accès à l’eau potable, sont aussi obligés de brûler des ordures pour chasser les reptiles et fouillent dans les ordures pour trouver d’éventuels objets « qu’ils pourront par la suite revendre pour se faire un peu d’argent », poursuit Modibo C. Dembélé.
Afin de les aider, le groupe de jeunes étudiant a mis en place un compte Orange Money et une cagnotte en ligne afin que les Maliens résidant au pays et à l’étranger puissent les aider financièrement. Ils ont aussi récupéré et trié des dons (chaussures, draps, vêtements, etc.). Grâce à ces dons, ils ont réussi à apporter aux réfugiés de l’eau potable, 245 sacs de riz, 33 sacs de sucre, 100 cartons de pâtes, 13 bidons d’huile, 12 sacs de laits, le nécessaire pour cuisiner, des nattes, etc.
Assistance médicale
En plus de la construction d’environ 73 huttes ou tentes, le groupe a pu prendre aussi en charge l’hospitalisation d’enfants qui étaient dans un état très critique et effectuer la visite médicale d’autres malades. Ses membres fréquentent très souvent le camp afin de s’enquérir de l’état de ces personnes et intervenir en cas de besoin.
Ces jeunes continuent à aider les déplacés de Faladiè tant bien que mal, malgré leurs ressources limitées. Ils espèrent de tout leur cœur que la situation dans le pays s’apaise et qu’ils puissent recevoir de l’aide de la part du gouvernement afin que les déplacés puissent rejoindre leurs villages en bonne santé.