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9è session du Haut conseil national de lutte contre le sida : le combat contre la pandémie payé

Grâce à une volonté politique constante, au soutien des partenaires et à l’accompagnement de la société civile, les conséquences dramatiques de la pandémie ont été partiellement circonscrites

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Après le temps du doute, l’heure de l’embellie. Aujourd’hui, l’espoir renaît sur la continuité des programmes de traitement et de soins communautaires des personnes vivant avec le VIH/sida dans notre pays. Les accusations de malversation sur les fonds mis à disposition par le Fonds mondial avaient conduit un moment le partenaire à procéder à l’arrêt du financement des programmes. Les deux parties ont désormais tourné cette sombre page de leur collaboration pour faire face aux défis de l’avenir. Le constat en a été établi lors de la 9è session du Haut conseil national de lutte contre le sida (HCNLS), tenue hier à Koulouba. L’événement était présidé par le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta, et se déroulait en présence des membres du gouvernement et du secrétaire exécutif du HCNLS, Malick Sène. Y avaient été aussi invités les représentants des organisations internationales.

Il faudrait rappeler qu’il y a quelques années, sur décision des chefs d’Etat et de gouvernement, les pays africains avaient choisi de relever le niveau de l’ancrage institutionnel de la lutte contre le sida en rattachant les structures affectés à cette mission soit à la présidence de la République, soit à la Primature. Cette disposition devenue effective dans certains Etats dont le nôtre a permis d’engranger des résultats encourageants dans la lutte contre le VIH/sida.

Aujourd’hui, les avancées notables enregistrées dans la lutte contre la pandémie doivent être consolidées par l’implication de toute la communauté, y compris les décideurs et les acteurs intervenants sur le terrain.  Les progrès obtenus sont confirmés par une baisse de la prévalence générale de 1,7% en 2001 à 1,1% en 2012, selon l’enquête démographique et de santé (EDS V). En outre, notre pays dispose de plus de 396 sites de dépistage/conseil, mais aussi des sites de prise en charge des personnes vivant avec le VIH/sida, de prise en charge de la transmission mère-enfant. Cet arsenal de lutte contre la pandémie a permis de circonscrire, en partie, les conséquences dramatiques du phénomène. Il convient de souligner que tous les efforts déployés par notre pays sont soutenus par des partenaires techniques et financiers (PTF). Ceux-ci s’inscrivent dans la même vision globale de lutte contre le sida. La pandémie est considérée par eux comme un problème à la fois de santé publique et de développement.

TROIS ZÉROS. Il importe toutefois aujourd’hui de maintenir intacte la mobilisation déployée dans la riposte contre la pandémie. C’est pourquoi le ministère en charge de la Santé et de l’Hygiène publique, le HCNLS, la société civile (à travers les organisations non gouvernementales et le secteur privé) et les partenaires continuent à dérouler des activités efficaces de prévention,  de prise en charge des personnes infectées au VIH ou affectées par la maladie. Il faut également noter dans notre pays une volonté politique affichée de lutter contre le VIH et le sida, en vue d’atteindre l’objectif des  trois zéros.

Il s’agit de zéro nouvelle infection, zéro discrimination et zéro décès lié au VIH. Les pouvoirs publics ont d’ailleurs franchi un palier dans leur implication lorsque le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta, a décidé lors de la célébration de la dernière Journée mondiale de lutte contre le sida de la création d’un Fonds national de lutte contre le sida. La volonté présidentielle est en cours d’exécution puisqu’un projet de texte de création et le décret d’application ont été élaborés sous la direction du ministère de la Solidarité, de l’Action humanitaire et de la Reconstruction du Nord. Les documents ont été discutés en comité interministériel et n’attendent que d’être adoptés en Conseil des ministres  et par l’Assemblée nationale.

Au menu de la journée d’hier figuraient une analyse situationnelle des jeunes et VIH en milieu universitaire, le VIH en période post conflit et l’accès au traitement antirétroviral. Il faut préciser que notre pays recense un peu plus de 100 000 personnes vivant avec le VIH sur lesquelles 30 000 patients sont sous traitement antirétroviral. Les projections dans la lutte contre le VIH et le sida, la gouvernance financière, le rapport du vérificateur, les propositions de sortie de crise avec le Fonds global ou mondial, le VIH dans les zones minières étaient autant de thèmes débattus sous l’autorité du président de la République.

A l’issue de la session, d’importantes recommandations ont été adoptées. Il s’agit entre autres d’élaborer une politique sectorielle « VIH et mines », d’intensifier les activités de sensibilisation sur le VIH et le sida, et d’élaborer un plan d’éducation sexuelle à l’école. Renforcer les capacités des laboratoires Serefo et de l’Institut national de recherche en santé publique (INRSP), dans la lutte contre le sida et assurer la maintenance préventive des équipements de laboratoire, se recensaient aussi parmi les points de recommandation.

DEUX GRANDS AXES. Le chef de l’Etat a expliqué que les différentes communications ont eu le mérite d’édifier à suffisance sur ce qui est en œuvre en matière de lutte contre le Sida. Elles ont aussi démontré l’implication dans cette lutte de mains expertes et responsables. Un travail important, dense, soutenu et sérieux a été effectué. Les corrections nécessaires seront portées dans le souci de l’amélioration.

Actualité oblige, le président de la République a aussi évoqué l’épidémie de fièvre à virus Ebola qui sévit en Afrique de l’ouest et a souligné la fulgurance de l’irruption du mal. Il a félicité le département de la Santé et de l’Hygiène publique et les équipes médicales pour la célérité dans les actions de riposte contre le fléau. Pour lui, il nous faut gagner le combat contre Ebola, mais pour cela il faut faire preuve de plus de discipline, de rigueur, de sérieux et de dévouement. Le temps n’est plus à certains laxismes dans lesquels nous tombons souvent. Le chef de l’Etat a insisté sur le fait que dans la lutte contre Ebola, chaque détail négligé peut coûter une vie. Auparavant, le Président était revenu sur les accusations de malversation du Fonds mondial. Il a révélé qu’il avait reçu en septembre dernier aux Etats-Unis les excuses exprimées par les premiers responsables de ce fonds qui finance les activités de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

Pour le Secrétaire exécutif du HCNLS, la mission du Haut conseil est de prendre en charge et de soigner les 100 000 personnes infectées ou malades du VIH en vue de protéger les 15,9 millions de Maliens qui ne le sont pas. Malick Sène par ailleurs précisé que la problématique de la lutte contre le sida au Mali tourne autour de deux grands axes : les groupes passerelles et les zones à risque.

A ce propos, il a précisé que les groupes passerelles ont un taux de prévalence largement au-dessus de celui national. Dans ces groupes se trouvent entre autres les professionnelles du sexe avec une prévalence de 24,2%, les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (17%), les vendeuses ambulantes (3,7%).  Les zones à risque englobent particulièrement les quartiers populeux des grandes villes, les zones minières, les zones agricoles riches, notamment celles cotonnières, les grands axes  ferroviaires, les carrefours routiers, les zones de transit frontalier et celles douanières. Les grandes batailles sont donc identifiées. Il reste à les remporter.

B. DOUMBIA

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TOUS UNIS  POUR LE MEME COMBAT

La lutte contre le sida est multisectorielle. Elle implique des interventions multiformes du secteur public, à travers les départements ministériels, les institutions de la République et le Haut conseil national de lutte contre le sida (HCNLS). Le secteur privé aussi apporte une contribution appréciable dans le combat contre la pandémie.

Il ressort des données et statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), de l’Onusida et d’autres partenaires que la prévalence du sida est en recul à l’échelle planétaire. Cependant les pays en développement, notamment ceux du continent africain qui ont payé un lourd tribut à la maladie doivent poursuivre leurs efforts de prévention et de prise en charge.

Fort de cette réalité, notre pays  multiplie les initiatives.  Les départements ministériels sont pleinement engagés dans le combat.  Par exemple au niveau du ministère de la Jeunesse et de la Construction citoyenne, des efforts sont  faits pour mieux appréhender les risques courus par les jeunes en milieu universitaire.  Une étude menée sur « jeunes et Vih en milieu universitaire » a été présentée par le ministre en charge de la jeunesse, Me Mamadou Gaoussou Diarra.

Il ressort de cette étude que des étudiants ont une bonne connaissance du sida et de ses conséquences graves. Un étudiant sur 5 connaît  son statut sérologique. 69% des étudiants ont eu des relations sexuelles avec des partenaires irréguliers. 1% des étudiants, reconnait avoir consommé de la drogue, et de la drogue injectable pour certains, selon l’étude. Ces statistiques attestent de l’urgence d’agir en milieu universitaire pour circonscrire les comportements à risque.

Autre milieu à risque : les zones minières. Il est reconnu que celles-ci sont en train de devenir l’épicentre du sida. Il faut  donc y déployer  de gros moyens de prévention à travers des actions de sensibilisation. Le ministre de l’Industrie et de la Promotion des Investissements, Moustapha Ben Marka, assurant l’intérim de son collègue des Mines a expliqué que le secteur minier représentait 8% du produit intérieur brut (PIB) et qu’il faut développer des stratégies de prévention y compris contre la stigmatisation dans ces zones.  Selon le ministre, 5 sites miniers ont été couverts par ces activités de prévention, soit un peu plus de 8000 personnes sensibilisées.

Par ailleurs, le ministère de la Défense et des Anciens combattants  mène des activités de lutte contre le sida dans un contexte de post-conflit au Nord. Une opération dénommée « Dianto yérèla » (prendre soin de soi, en langue nationale bambara) a été mise en œuvre pour sensibiliser les militaires sur leurs droits et devoirs mais aussi pour les former sur la prévention contre le sida.

Quant au département de la Solidarité, de l’Action humanitaire et de la Reconstruction du Nord, il pilote la création du Fons national de lutte contre le sida.

Au-delà de ces départements, d’autres ministères sont aussi engagés dans le combat. La coalition du secteur public n’est pas en marge de cette croisade.

B. D

Source: Essor

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