Des délégués de plus d’une demi-centaine de pays arrivés à Bamako, pour prendre part à cette conférence ordinaire, leurs collègues au sein du Conseil national de transition (CNT), du Haut Conseil des collectivités (HCC) et du Conseil économique, social et culturel (CESC), ont effectué le déplacement à la primature, en compagnie de leur président Habib Sylla. La délégation des Maliens établis à l’extérieur a apporté son soutien inconditionnel à la Transition et au Premier ministre Choguel Kokalla Maïga. «C’est avec beaucoup de fierté que je vous reçois aujourd’hui. Les Maliens établis à l’extérieur constituent une région à part entière du Mali…», a indiqué le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, accompagné du ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine, Alhamdou Ag Ilyène. «Partout où ils sont, les Maliens sont des hommes et des femmes d’action très actifs dans les secteurs économiques en termes de création de richesses. C’est pourquoi ils sont respectés. Leur contribution à l’économie malienne pèse plus que toute l’aide extérieure apportée au Mali», a ajouté le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga. Le président du HCME, Habib Sylla a affirmé leur soutien inconditionnel au Premier ministre et à la Transition, pour «la clarté dans la façon de gouverner, de parler et de partager avec tous… Avec vous, l’espoir est permis à un avenir radieux. Après trente ans de lutte, nous sommes aujourd’hui représentés au CNT grâce à la Transition. Nous sommes donc prêts à vous accompagner en vous apportant notre soutien inconditionnel», a soutenu Habib Sylla. Le Premier ministre Choguel Maïga a rappelé les 3 priorités de la Transition dont la sécurité est l’épine dorsale. La deuxième priorité, c’est la justice. «L’injustice, la corruption et l’impunité sont à la base de la déliquescence de l’Etat», selon lui. La troisième priorité, est le changement pour aboutir à la refondation de l’Etat, au Mali nouveau. D’où la tenue, en fin septembre et début octobre 2021, des Assisses nationales de la refondation (ANR) qui ne sont pas des consultations de trop, car leurs recommandations seront exécutoires, quitte à légiférer dans ce sens », a laissé entendre le Premier ministre.
Les éléments de bilan du bureau sortant du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur (HCME) de 2016 à 2020, plaident pour le président Habib Sylla et son équipe, que l’organisme pourrait réélire lors de la 7ème conférence ordinaire, prévue les 27 et 28 août 2021. Les crises sociopolitique, sécuritaire et sanitaire que notre pays traverse, constituent un contexte qui requiert l’expérience des hommes comme lui, pour apporter une contribution de qualité à la résolution des préoccupations des Maliens de l’extérieur et des questions d’intérêt national, en tandem avec les autorités de la transition, engagées pour la refondation de l’Etat malien.
Les crises sécuritaire et sanitaire ont certes affecté l’organisme à l’instar de tout autre, mais le Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur est resté une force qui s’adapte et qui peut transformer ce contexte de crise en opportunité. C’est le crédo du président Habib Sylla qui doit rempiler pour réussir l’union de toutes les forces (humaine, idéelle, matérielle et financière) de la diaspora pour une transition réussie. Des acquis sont visibles à tous les niveaux, notamment :
Des textes juridiques
Au niveau des textes, le Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur (HCME), jouit de la reconnaissance d’utilité publique avec le Décret N°09-594/PR-M du 3 Novembre 2009. Ce qui lui a donné une nouvelle stature juridique le mettant en bonne posture pour des actions qu’il mène au Mali et à l’extérieur, au profit de nos compatriotes vivant hors du pays.
En effet, le HCME a contribué à l’élaboration de la Politique Nationale de Migration (PONAM), de la loi organique lui concédant la responsabilité du choix des représentants dans les institutions de l’Etat, à une adaptation des Statuts et Règlement Intérieur au nouveau contexte de la migration, à travers des textes fondateurs. Le Secrétariat permanent veille au respect des textes statutaires, la tenue régulière des réunions statutaires, et l’instauration du paiement régulier des cotisations.
Fonctionnement des instances et des organes
La Tenue régulière des réunions statutaires des instances et des organes s’est réalisée à travers les Conférences et Conseils d’Administration (CA), le Secrétariat exécutif et les Assemblées générales (AG) des Conseils de Base des Maliens de l’Extérieur (CBME).
En outre, l’érection du secrétariat permanent en secrétariat exécutif et son renforcement par le recrutement d’un chargé des affaires administratives et d’un chargé de communication ont insufflé un sang neuf au fonctionnement du HCME, garantissant la transparence dans le renouvellement des CBME. Au-delà, s’ajoute l’acquisition du nouveau siège du HCME à Niamacoro.
Des difficultés se situent au niveau de la remontée vers le Secrétariat Exécutif, des procès-verbaux et rapports d’activités des CBME, l’insuffisance de personnel qualifié, le foisonnement d’associations à Bamako se réclamant des Maliens de l’extérieur et amalgame face à cette situation, entretenue par les autorités du pays. Il y a également insuffisance de financement des activités du programme de développement institutionnel (PDI).
Le HCME a préconisé le recrutement d’un agent comptable ; l’élaboration d’un cahier de charges pour chaque agent ; et un programme d’activités pluriannuel assorti de plans d’actions annuels ; l’introduction des outils de gestion administrative et financière ; d’un système d’évaluation annuelle du personnel. Et enfin, élaborer un manuel de gestion financière et comptable.
Le membership
Le Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur est actuellement présent dans 77 pays, contre une cinquantaine en 2009. Une Coordination des femmes de la Diaspora a été créée. Il s’agit également de sensibiliser l’intelligentsia pour sa participation à la vie et aux activités des CBME ; d’encourager les Maliens de l’extérieur à s’investir davantage dans la coopération décentralisée ; renforcer la collaboration entre les CBME et les Missions Diplomatiques et Consulaires.
La représentation au sein des institutions
Les Maliens de l’extérieur sont présents dans les institutions de la République comme le Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCC), Conseil économique social et culturel (CESC) et le Conseil national de la transition (CNT). Affichant sa volonté d’être désormais représenté à l’assemblée nationale et au Senat futur, le HCME tient à l’élaboration d’un cahier de charges pour les représentants dans les Institutions.
Le partenariat et la protection des Maliens de l’extérieur
La disponibilité de l’Etat et des partenaires techniques et financiers à accompagner le HCME est une réalité et l’existence de la Politique Nationale de Migration (PONAM) en est une preuve. On assiste à une amélioration de la protection civile et sociale des Maliens de l’extérieur. Cependant les défis sanitaires imposent l’information et la sensibilisation des Maliens de l’extérieur sur le respect des mesures barrières et des dispositions sanitaires prises dans leurs pays d’accueil dans la lutte contre la pandémie du COVID-19.
Le HCME se prévaut de l’acquisition de 5.000 hectares à l’Office du Niger pour les Maliens de l’extérieur, ainsi que des parcelles à usage d’habitation dans les régions du Mali, dont 30 ha à Kayes et 25 ha à Tombouctou.
A cela s’ajoute l’ouverture d’opportunités de migration régulière vers l’Italie dans le cadre du projet BEFORE YOU GO, le projet de promotion et protection des migrants femmes et enfants dans le cadre de l’Action de Coopération Sud-Sud en matière de migration, ainsi que la participation à différents Cadres de réflexion, de débats sur la réforme de l’Etat, notamment la Conférence d’Entente nationale (CEN), le dialogue national inclusif (DNI) et la Concertation Nationale.
Cependant, il y’a une insuffisance de collaboration entre le HCME et le Ministère des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration africaine (MMEIA) dans la mobilisation des CBME et le renforcement des capacités, sans compter l’épineux problème du recensement exhaustif des Maliens de l’extérieur ; et la problématique des documents administratifs des Maliens de l’extérieur, ainsi que l’absence de suivi et de mise en œuvre des recommandations des différents fora.
C’est ainsi que le HCME préconise le renforcement de la collaboration avec le MMEIA par l’organisation de rencontres d’échange, l’établissement de relations de collaboration avec les Organisations de la Société Civile malienne et des organisations internationales, qui s’occupent des questions de migration.
Les ressources et leur gestion
Le HCME a bénéficié des la subvention de l’Etat pour assurer le fonctionnement de son secrétariat exécutif, et des conseils et observations du Contrôle Général des Services Publics de l’Etat.
La communication
Les échanges sont fréquents entre le Président et le Secrétariat Exécutif et entre celui-ci et les Conseils de Base des Maliens de l’Extérieur (CBME). L’utilisation des moyens de communication modernes (internet, téléphone) par le HCME facilite ces échanges. L’élaboration et la mise en œuvre d’une bonne politique de communication, ainsi que le recrutement d’un gestionnaire de site sont des réponses idoines aux préoccupations exprimées au titre de la communication.
La planification et la programmation
On note l’existence d’un Plan de Développement Institutionnel (PDI) du HCME et la mise en place de cellules d’information et d’assistance aux Maliens en détresse dans les principaux pays en crise. Il y a une insuffisance de formation des ressources humaines au niveau du Secrétariat Exécutif dans le domaine de la planification/programmation des activités. Ce qui rend nécessaire, la formation du personnel du Secrétariat exécutif sur la planification et la gestion des activités ; le renforcement du suivi du Secrétariat Exécutif par le Conseil d’administration.
B. Daou