Le Festival international de jazz de Bamako, intitulé Jazzy Koum Ben, est une initiative de l’association « Nyon kon Koum Ben ». L’ouverture officielle de la 6è édition de cette manifestation culturelle a eu lieu vendredi à l’Institut français de Bamako. Après une année d’interruption, les amateurs de jazz ont assisté en grand nombre à la reprise de la manifestation. C’est Boubacar Traoré dit Kar Kar qui a été chargé d’ouvrir le bal. Tout un symbole.
Auparavant, la présidente de l’association, Zoé Dembélé, a rappelé le but que s’est fixé « Nyon Koum Ben » à sa création en 2008 : promouvoir l’émergence de propositions musicales innovantes au Mali, en favorisant la rencontre entre musiciens du Nord et musiciens du Sud. Cela, à travers le festival Jazzy Koum Ben dont la première édition a eu lieu en mai 2009 à Bamako.
Au programme de la présente édition figurent de nombreux concerts, un atelier d’initiation au balafon à l’Espace culturel Passerelle à Missabougou, à l’Institut français et au Musée national. Une jam session sera proposée au public au Patio de l’Institut français ce jeudi à partir de 20 heures. Cette session regroupera la plupart des artistes invités : Kar Kar, Kassé Mady et Djéli Mady Tounkara, Julien Dembélé, Pamela Badjogo (Gabon), Laurent Coq Trio de France, The Kutimangoes du Danemark et Bamako Quintet.
La clôture est prévue le samedi 7 mai, à l’Espace culturel Passerelle, avec une prestation live de Rokia Traoré.
Kar Kar et son groupe ont surtout revisité, durant 90 minutes, le dernier album du musicien, « Mbalimaou », sorti en 2015. Le public a notablement apprécié la présence appuyée de Vincent Bucher à l’harmonica, celui là même qui a été élu meilleur harmoniciste français à deux reprises. C’est Babah Koné à la calebasse qui complétait le trio. Malgré ses 74 ans, la voix de Kar Kar n’a presque pas pris de ride : le ton juste, le rythme bien posé.
Au début des années 60, celui qui était devenu tailleur-coupeur à Bamako Coura, jouait parallèlement dans un groupe de huit musiciens, les Pionniers Jazz, en compagnie desquels il multipliait les concerts. Jazz, rumba, merengue, hula-hoop, cha-cha-cha, twist, tous les rythmes y passaient au Buffet hôtel de la Gare de Bamako.
Les morceaux « Sécheresse à Maciré », « Sa Golo », « Minuit » ont été fortement applaudis par le public de l’Institut français.
La 6è édition du Festival Jazzy Koum Ben ne pouvait mieux marquer son retour.
Y. DOUMBIA
Source : L’ Essor