L’Union européenne accorde une importance capitale à la liberté de presse. La Journée mondiale de la liberté de la presse qui a été célébrée hier, était l’occasion pour elle de rappeler ce principe.
A l’occasion de la Journée, l’ambassadeur de l’Union européenne au Mali, Alain Holleville, a visité la rédaction du Quotidien national L’Essor édité par l’Agence malienne de presse et de publicité (AMAP).
Le diplomate européen était également porteur d’une déclaration de la haute représentante, Mme Federica Mogherini, au nom de l’Union européenne, à l’occasion de cette Journée. « Nous célébrons aujourd’hui la Journée mondiale de la liberté de la presse, énonce la déclaration. À l’occasion du 25e anniversaire de la déclaration de Windhoek, l’UE souhaite rappeler le principe selon lequel la création, le maintien et le renforcement d’une presse indépendante, pluraliste et libre sont indispensables au progrès et à la préservation de la démocratie dans un pays, ainsi qu’au développement économique ».
Pour l’Union européenne, le droit à la liberté d’opinion et d’expression englobe la liberté de demander, de recevoir et de communiquer des informations. « Il s’agit d’un élément essentiel de la gouvernance démocratique et du développement. Les citoyens doivent être pleinement informés afin d’être en mesure de se forger une opinion et de prendre part aux processus décisionnels qui ont une incidence sur leur vie. La liberté d’information contribue également à l’amélioration de la gouvernance dans la mesure où elle renforce la transparence dans les affaires publiques et peut être utilisée pour obliger les pouvoirs publics à rendre compte de leurs actes, en particulier lorsque l’accès à l’information permet de dénoncer des violations des droits de l’homme ou des pratiques de corruption », poursuit la déclaration.
L’Union européenne condamne donc l’augmentation des actes d’intimidation et de violence auxquels des journalistes, des défenseurs des droits de l’homme, des acteurs des médias et d’autres personnes se trouvent confrontés dans de nombreux pays du monde lorsqu’ils exercent leur droit à la liberté d’opinion et d’expression en ligne et hors ligne.
Elle se dit déterminée à lutter contre les législations ou pratiques qui imposent une censure ou encouragent l’autocensure, prévoient des sanctions pénales, financières et administratives.
« L’UE réaffirme sa détermination à promouvoir et à défendre les libertés d’opinion et d’expression, droits qui doivent pouvoir être exercés partout par chacun, sur la base des principes d’égalité, de non-discrimination et d’universalité, par quelque média que ce soit et sans considération de frontières », conclut la déclaration
L’ambassadeur a été reçu à l’AMAP par Salim Togola, le directeur des publications en français de l’Agence, qui avait à son côté son plus proche collaborateur, Bréhima Touré, le rédacteur en chef de L’Essor.
Le visiteur de marque a ensuite eu une séance d’échanges avec les journalistes et les responsables de la section des « petites annonces » dans la salle de réunion.
Au cours de cette rencontre, l’ambassadeur Holleville a expliqué le sens de sa visite à la rédaction de L’Essor, avant de répondre à quelques questions des journalistes. Pour lui, le choix de L’Essor pour ce premier contact direct avec la presse malienne s’est imposé car le quotidien national est une porte d’entrée sûre dans le monde de la presse nationale.
Après avoir réaffirmé l’attachement de l’Union européenne à la liberté d’expression et de presse, le diplomate a évoqué un sujet d’une brûlante actualité : la prolifération des moyens de communication avec les nouveaux médias « C’est un autre ordre. Ça pose des problèmes de déontologie et d’éthique quand chacun devient à la fois producteur et consommateur de l’information. C’est un vrai risque sur le métier de journalisme ». Coïncidence : le numéro du jour de l’Essor consacrait justement un article à cette problématique.
Que pense Alain Holleville de la presse malienne en général ? Question embarrassante pour un diplomate de ce niveau. L’ambassadeur constate que l’espace médiatique est bien garni mais que l’autre enjeu est la qualité du produit offert aux lecteurs. L’Union européenne peut-elle aider la presse malienne à se former ? Le diplomate a reconnu qu’il n’y avait pas de volet spécifique pour ce chapitre dans l’aide européenne qui est essentiellement destinée à des programmes sectoriels et à l’appui budgétaire. Mais l’UE a l’habitude des former les journalistes sur des thèmes précis comme les droits de l’homme ou les élections.
Interrogé sur un éventuel renforcement du mandat de la Minusma, l’ambassadeur a souligné que le mandat de la Mission sera renouvelé en juin prochain et que la décision de le muscler relève du Conseil de sécurité. Et là beaucoup de considérations entrent en jeu.
Après cette rencontre, le diplomate a visité la rédaction de L’Essor (la grande salle de rédaction, les bureaux des différents desk) puis s’est rendu à l’imprimerie qui est hors d’âge. Il faut savoir que l’AMAP sera bientôt équipée d’une nouvelle presse. L’imposant bâtiment destiné abriter la rotative est en voie d’achèvement.
A la section photo de l’AMAP, passage obligé pour tout visiteur, Alain Holleville s’est dit impressionné par la richesse du fonds photographique de l’AMAP.
A. DIARRA
Source : L’ Essor
