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5ème édition du festival Belenintougou de Somasso : Promesses tenues par l’ADS

Placée sous le thème : “Le rôle des ressortissants dans le développement local”, la 5ème édition du Festival Bélénitougou qui s’est déroulée du 23 au 26 mars 2019, à Somasso (cercle de Bla), a tenu toutes ses promesses. En effet, plusieurs personnalités ont effectué le déplacement pour assister aux différentes activités artistiques, culturelles et scientifiques qui se sont déroulées en marge dudit festival. La cérémonie d’ouverture était présidée par l’ancien ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Ousmane Koné, en présence du maire de Somasso, Sékou Fané, du président de l’Association pour le développement de Somasso (Ads), Markatié Dao.

près le discours de bienvenue du représentant du chef de village, Pasteur Notogué Dao, le maire de Somasso, Sékou Fané, a remercié les plus hautes autorités de notre pays en particulier la Première Dame, Mme Kéïta Aminata Maïga, présidente de la 5ème édition du Festival de Bélénitougou.

Il a saisi l’occasion pour présenter la commune rurale de Somasso. Ainsi, il dira que sa commune est composée de villages, notamment Kadiala I, Kadiala II, M’Pètiona I, M’Pètiona II et Somasso. Et d’ajouter que la commune de Somasso est située à 21 Km à l’Est de Bla. Aussi, dit-il, elle est limitée au Nord par la commune rurale de Dougouolo, au Sud par celles de Zanina et de M’Pessoba, à l’Est par celles de Samabogo et à l’Ouest par la commune rurale de Bla et Bèguene. “La commune rurale de Somasso est vaste de 2 185 Km2 avec une population estimée en 2016 à 14 224 habitants dont 7 276 femmes et 6 948 hommes. Les principales ethnies sont Minianka, Bambara, Peulh et Sarakolé. L’Islam et le Christianisme sont les religions les plus pratiquées. Cependant, une tranche de la population pratique toujours nos religions traditionnelles”, a-t-il précisé.

Pour l’édile, le Bélénitougou est une fête traditionnelle vielle de plus de cent ans qui était célébrée chaque année dans Somasso pour marquer la fin des travaux champêtres. A ses dires, c’était également l’occasion pour la communauté de Somasso de rendre grâce au Tout puissant et d’encourager davantage les travailleurs, les bras valides de la communauté à travers la musique, les chants et les danses traditionnels du terroir.

Fête traditionnelle érigée en festival

Et de poursuivre que l’Ads et les résidents du village de Somasso ont érigé cette fête traditionnelle en Festival de Bélénitougou en 2015. “Dans notre milieu, la culture agonise, nous pouvons dire qu’elle se meurt, à cause de la confusion entre religion et us et coutumes, ainsi qu’à cause de l’influence des médias occidentaux et arabes. Les femmes ne dansent plus au son du dounouba, du tamani… qui nous rappelaient les actes de bravoure de nos ancêtres. Le pérékoumété qui avait accompagné nos braves guerriers à la grande bataille de Diéna contre l’envahisseur colonial français les 4 et 24 février 1891 a disparu, les jeunes ne sont plus initiés au kôtè, le baradounou est joué rarement, le ngaka et le bon deviennent des souvenirs que les jeunes ignorent. Nous avons la ferme volonté d’inverser cette tendance négative pour que nous soyons nous-mêmes”, a-t-il rassuré.

A le croire, c’est pour cela que le Conseil communal a inséré dans son Programme de développement social et culturel (Pdsec) la construction d’un centre culturel, un lieu d’apprentissage de la musique traditionnelle du terroir. “Pour que ce vœu soit réalisé, nous sollicitons l’appui technique et financier de nos partenaires au développement. Nous saluons les femmes et les jeunes de la commune pour les différents travaux d’intérêt public qu’ils mènent quotidiennement, à savoir l’assainissement des villages, la réhabilitation des pistes et la construction des logements publics”, s’est-il réjoui.

De son point de vue, il a fait savoir que le festival, en dehors de son aspect festif, renforce les liens de fraternité, d’amitié, d’entraide entre les frères et sœurs, entre villages voisins, entre populations résidentes et non résidentes. Aussi, dit-il, le Festival mobilise autour des actions de développement à travers la culture de la paix.

Il convient de noter qu’au cours de la cérémonie, la       Fondation Orange-Mali a effectué la remise officielle d’une moule à briques. Aussi, les artistes Mahamadou Dembélé dit Dabara et Seydou Zampèrè, Sékouba Traoré dit Sékoubani, Soumaila Djiré dit Soumi le Boos, le rappeur Ganaden et l’artiste Miss Mahawa ont donné à la fête une autre dimension. Aussi, les festivaliers ont dansé au rythme des chants de la troupe Niogo et des Korodouga.

Instaurer les valeurs ancestrales de Somasso

Pour sa part, l’ancien ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Ousmane Koné, s’est réjoui de l’organisation de cet évènement. Avant de rappeler les qualités du président de l’Ads, Markatié Dao. Aussi, il a appelé les ressortissants de Somasso à la cohésion sociale et à la paix, seul gage pour assurer le développement harmonieux de la localité.

Visiblement très ému, le président de l’Ads, Markatié Daou, a remercié tous les participants. Avant d’exhorter l’ensemble de nos compatriotes à prioriser l’intérêt supérieur de la nation à travers l’instauration de nos valeurs ancestrales, notamment la paix, la cohésion sociale, l’attente et le vivre ensemble. Selon lui, celles-ci sont nécessaires pour assurer un développement durable à notre pays.

A ses dires, à travers ce festival, l’Ads est en train de se réaliser l’un de ses objectifs, notamment la création d’un bosquet à Somasso. En rappelant le contexte dans laquelle cet évènement était célébré chaque année, il expliquera qu’il se tenait après chaque hivernage pour, entre autres, protéger la forêt, préserver l’environnement, la nature et la biodiversité. Selon lui, ceux-ci restent toujours des préoccupations pour la localité. Au-delà de cet aspect, il dira que cette fête vise à consolider l’entraide, les liens d’amitié et de fraternité.

Précisons que l’Ads a pour objectif de contribuer au développement socio-culturel et économique de Somasso. Aussi, elle regroupe l’ensemble des ressortissants du village de Somasso, pour la redynamisation de la localité par la jeune génération.

Les chefs traditionnels de Somasso ont perpétré la tradition. Ainsi, comme l’exige la tradition lors de la traditionnelle veillée, toutes les familles ont préparé la galette de sorgho (fari en mininka et en bambara). Le choix du sorgho est très significatif car en plus de ses vertus nutritives, le sorgho est très facile à cultiver et retient de l’humidité dans les champs de mil pendant l’hivernage.

Boubacar PAÏTAO, Envoyé spécial

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Belénintougou de Somasso :

La forêt sacrée qui protège le village

Le bèlèni est un endroit sacré où les habitants tiennent des promesses. La fête qui est organisée à l’occasion de cette rencontre annuelle s’appelle le bèlènitougou. Il protège également le village contre les envahisseurs. Notons que la forêt sacrée du Kotè ou korè est le lieu où les jeunes du village de la même génération, dont les âges variaient entre 15 et 18 ans, étaient initiés à certains rituels. Elle était organisée chaque sept ans pour l’initiation des jeunes. Ce, pour exiger des jeunes les qualités d’un véritable responsable ou dirigeant au sein de la communauté. Le bois sacré appelé “Kachigué”était un endroit de refuge de la population en cas d’agression. Cette retraite dans la forêt était une stratégie pour les guerriers de Somasso en vue de surprendre l’ennemi.

Le canari sacré symbolisait la somme des connaissances occultes des sages du village. Ce canari sacré protégeait et faisait prospérer le village. Chaque année un captif de guerre était immolé à cet endroit. Quand l’on ne trouvait pas d’humain, le sacrifice était aussitôt remplacé par un chien rouge.

Littéralement, bèlèni signifie un espace, une forêt d’où on allume un feu contrôlé pour annoncer le début de la chasse qui était interdite durant un long moment pour permettre aux animaux de se reproduire. Les animaux abattus étaient utilisés pour organiser la fête grandiose du bèlènitougou. C’est ainsi que l’Ads a été créée pour rassembler les fils du terroir au sein d’un objectif commun, le développement de leur localité.

   Boubacar PAÏTAO

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 Pour ses efforts en faveur du festival de Belénitougou:

Dabara élevé au grade de citoyen d’honneur de Somasso

Le célèbre balafonniste originaire de Fani, Mamadou Dembélé dit Dabara, est aujourd’hui une véritable icone à Somasso. En plus de ses brillantes participations aux quatre précédentes éditions du festival Bélénitougou, cette année, il est revenu avec de nouvelles chansons. 

Dabara

Pour donner un éclat particulier au festival 2019 de Bélénitougou, l’Association pour le développement de Somasso (Ads) a, de nouveau, sollicité Mamadou Dembélé dit Dabara. Jeune artiste balafonniste très adulé par les jeunes de la localité et du Mali tout entier, Dabara est un ami du village pour avoir été soutenu dans sa carrière par l’actuel président de l’Ads, Markatié Dao. Après le succès de sa participation à toutes les éditions du festival, il a promis de prendre part aux festivités, chaque année, et de contribuer à l’organisation. C’est pourquoi, l’année dernière, il avait invité Abdoulaye Diabaté et Molobaly Keita de San. Cette année, il a créé de nouvelles chansons pour le festival.

Durant deux jours, Dabara a tenu en haleine la foule et tous ses passages sur scène ont été appréciés par tous les festivaliers. “Il a innové cette année. C’était dense. On voit qu’il donne le meilleur de lui-même à chaque édition. J’aime cela”, a déclaré Zoumana Dao, vice-président de l’Ads. Selon le président de l’Ads, c’est grâce à l’artiste Dabara que le festival se développe progressivement et attire plus d’artistes vers Somasso.  “Depuis la première édition, il vient nous soutenir avec toute son équipe. En plus d’Abdoulaye Diabaté, il a pu mobiliser plusieurs autres artistes de renom. Les sages du village, en guise de reconnaissance à son attachement à Somasso, l’on élevé au grade de citoyen d’honneur de Somasso. Un titre bien mérité par ce jeune qui est un héros pour nous et un bon modèle pour toute sa génération”, explique M. Dao.

Boubacar PAÏTAO

 

Source: Aujourd’hui

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