Le constat a été fait, hier, au centre Aoua Keita à la conférence-débats organisée par la Coalition des organisations de la société civile pour l’Éducation pour tous au Mali (COSC-EPT / Mali) et ses partenaires sur le thème: «Chaque enfant a besoin d’un enseignant de qualité».
M. Almoudou TOURE a animé la rencontre en présence du Secrétaire général de la Coalition, Abdoul Baki MAIGA; de la représentante de l’Oxfam Novib, Rose DOLO; du représentant de l’International de l’éducation au Mali, Famoro KEITA.
Plusieurs responsables de structures d’enseignement, des enseignants, des membres de la société civile ont également pris part à la conférence.
L’activité rentre dans l’exécution de la semaine mondiale pour l’éducation pour tous lancé, ce week-end, à la Bourse de travail de Bamako, par la Coalition des organisations de la société civile pour l’Éducation pour tous au Mali (COSC-EPT / Mali) et ses partenaires (Oxfam Novib, l’International de l’éducation, Plan Mali).
Elle vise, selon les organisateurs, à apporter leurs contributions à l’amélioration de la qualité du système éducatif malien, mais aussi à poursuivre la mise en œuvre des recommandations du forum de Dakar sur l’éducation qui demandent plus d’implication de la société civile pour une éducation de qualité.
Selon la Campagne mondiale pour l’éducation, le niveau de formation des élèves est de plus en plus décrié.
L’une des raisons principales du manque d’éducation de qualité réside dans le manque cruel d’enseignants qualifiés et soutenus.
Or, c’est la présence d’enseignants de qualité qui détermine le nombre et le degré d’apprentissage des enfants.
Pour leur part, à la Coalition, a souligné M. Abdoul Baki MAIGA, ils ont développé le « Programme de d’éducateur de qualité » pour appuyer les innovations pédagogiques et mener des recherches sur des dysfonctionnements du système éducatif du pays.
Selon M. MAIGA, il ressort de la recherche que 57% des enseignants au Mali ne sont pas qualifiés.
«Pour combler les lacunes grâce au Programme éducateur qualifié, nous avons formé avec nos partenaires 1200 enseignants dans les régions de Kayes, de Koulikoro, de Sikasso. A Mopti, 1000 personnes ont été formées», a-t-il fait savoir, avant d’annoncer que la même initiative va s’élargir à d’autres régions du pays, notamment Ségou, Gao, Tombouctou et Kidal.
Selon le conférencier, l’éducation est un tout, une chaîne brisée peut avoir des conséquences graves sur la performance de l’état de formation.
Le conférencier, se référant à l’article 20 du texte portant sur l’éducation, dira que les enseignants ont une place fondamentale dans le système.
Ils sont, à la fois à la fin et au début du processus de la formation, soutient le conférencier.
Par ailleurs, dans la législation morale et professionnelle, l’enseignant est un sacerdoce.
Ce qui doit compter, selon M. TOURE, à l’enseignant, c’est l’avenir d’abord des enfants qu’il encadre.
Au-delà du manque de formation, le conférencier a aussi fait savoir que l’école malienne souffre d’absence d’harmonisation et du non-respect de certains engagements par l’Etat qui influent négativement sur la qualité d’enseignement.
«Le Mali s’est professionnalisé dans les entreprises innovantes sans continuité, dans les discours sans actions», a déclaré le conférencier, en invitant les acteurs à s’investir dans la formation des enseignants.
Selon le conférencier, en conclusion, les méthodes d’enseignement ne sont nullement en cause pour le faible niveau des élèves qui ont fait toutes leurs preuves.
« La faute incombe plus au mauvaise enseignant», a-t-il conclu.
Par Sikou BAH
Source: info-matin