Après leur forfait contre le camp militaire de Nampala faisant au moins 17 morts, les terroristes se seraient retirés de la ville, selon le maire de Diabaly, localité située à 120 kilomètres de Nampala. Toutefois, l’attaque aurait créé la psychose au sein de la population qui est restée terrée dans les maisons toute la journée. Selon le maire, plusieurs blessés ont été évacués dans sa ville ou à Ségou. au téléphone par Studio Tamani,
Omar Diakité, maire de Diabaly , a déclaré que « Bien sûr, il y a des blessés qui sont arrivés dans le CSCOM de Diabaly. Il y a un blessé qui est décédé et la population a fait son inhumation. Tu sais que la distance Diabaly-Nampala fait 120 kilométrés. Effectivement quand j’ai appris la nouvelle, j’ai essayé de joindre le maire mais il était sur répondeur. Directement j’ai joint le maire adjoint qui était sur place. Il m’a dit que lui aussi, il n’est pas sorti. Mais après l’attaque les assaillants sont partis ».
ATTAQUE DU CAMP MILITAIRE DE NAMPALA
Les assaillants de Nampala signalés 48 h avant l’attaque
Selon des informations recueillies auprès des élus locaux et des populations, les assaillants, qui ont attaqué et saccagé le camp militaire de Nampala faisant au moins 17 morts lundi dernier, avaient été signalés 48 h avant.
Ils auraient été aperçus pour la première fois samedi dernier. Trois jours avant les faits, des mouvements suspects avaient été signalés dans le secteur de Nampala. C’est probablement pourquoi présidant le mardi 19 juillet, peu après l’attaque, un conseil extraordinaire de défense à Bamako, le chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Kéita a fait état de défaillance dans le dispositif de l’armée sur place.
A noter que depuis plusieurs mois, les jihadistes dictent leur loi dans la localité où les populations sont sommées de garder le silence. Nampala est devenue une ville martyre subissant au moins deux attaques par an.
REVENDICATION DE L’ATTAQUE CONTRE LE CAMP DE NAMPALA
Coup de bluff ou coup de semonce de l’ANSIPRJ
Quelques heures après l’assaut des terroristes contre le camp militaire de Nampala mardi, l’attaque a été revendiquée auprès de l’AFP par l’”Alliance nationale pour la sauvegarde de l’identité peule et la restauration de la justice (ANSIPRJ)”, mouvement armé dont la création a été annoncée en juin et qui se défend d’être jihadiste ou indépendantiste.
Ce groupe a annoncé un bilan de huit tués et onze blessés parmi les soldats et de trois blessés dans ses rangs.
Des sources de sécurité dans la région ont exprimé à l’AFP des doutes sur l’authenticité de cette revendication, l’une d’elles précisant que l’ANSIPRJ n’avait “pas la logistique d’envergure pour mener seule une opération de cette nature”.
Tard mardi soir, une autre revendication a été émise par le groupe jihadiste malien Ansar Dine dans un communiqué diffusé par SITE, le centre américain de surveillance de sites jihadistes.
Dans ce texte, Ansar Dine – fondé par l’ex-rebelle touareg malien Iyad Ag Ghaly – a affirmé avoir mené une “très grande attaque” contre la caserne de Nampala, tuant des “dizaines de soldats”. Les assaillants sont membres du “bataillon du Macina”, Macina étant l’appellation traditionnelle d’une partie du centre du Mali.