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30ème édition de la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse : Le président Danté plaide pour la dépénalisation des délits de presse !

A l’instar de la Communauté Internationale, le Mali a célébré la 30ème édition de la Journée Internationale de la Liberté de la Presse à travers une semaine nationale de la Liberté de la Presse du 3 au 7 Mai sous le thème mondial : « L’information comme bien public » et un thème national : « Cybercriminalité et liberté de la Presse ». Ainsi, la cérémonie d’ouverture des travaux de cette semaine a eu lieu à la Maison de la Presse (MP) le lundi 3 Mai sous la présidence de la Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Bouaré Bintou Founé Samaké assurant l’intérim du Ministre de la Communication et de l’Economie Numérique (en déplacement) ; avec à ses côtés le président de la Maison de la Presse, Bandiougou Danté, du représentant de l’UNESCO, Ibrahima Cissé et du représentant de la Haute Autorité de la Communication (HAC),  El Hadj Mahamane Hamèye Cissé.

En effet, cette cérémonie d’ouverture s’est faite devant des hommes et femmes de presse, fortement mobilisés à la Maison de la Presse le lundi 3.

Ainsi, après avoir souhaité une belle célébration à tous les Hommes de média du pays, le président de la Maison de la Presse a fait part de son inquiétude face à des interpellations extrajudiciaires et des plaintes formulées par de puissants syndicats à l’encontre des journalistes. A commencer par la disparition depuis cinq ans de Birama Touré, demeurant introuvable et qu’en septembre 2020, Hamadoun Niailibouly, de retour d’un atelier de formation de journalistes, a été descendu du véhicule à Mandjo, près de Somadougou, non loin de Mopti, et amené vers une destination inconnue. De même, le 18 avril 2021, Moussa Dicko, directeur des programmes de la radio Hairé de Boni, dans le cercle de Douentza, a été enlevé chez lui et est encore introuvable.

« Nous réitérons notre demande aux autorités de la Transition de tout mettre en œuvre pour faire la lumière sur ces affaires effrayantes » a revendiqué Bandiougou Danté.

Selon lui, l’année écoulée a été une année éprouvante pour la Presse malienne, à cause des difficultés évoquées ci-dessus, ainsi qu’aux conséquences catastrophiques de la maladie à coronavirus.

En sa qualité de président de la MP depuis le 1er Février dernier, M. Danté indique que son équipe a exprimé sa vision, ses ambitions et son projet pour une presse malienne épanouie et responsable. Et que cette nouvelle équipe se propose d’ailleurs de travailler à refonder la presse malienne, qu’en a aujourd’hui bien besoin.

« En effet, rien ni personne ne pourra nous distraire dans l’accomplissement de cette mission historique. N’est pas journaliste qui le veut et la création d’un organe, de quelque type que ce soit, est soumise à des critères et à des règles bien définis. Nous le rappelons solennellement à ceux qui voudraient amener le gangstérisme dans notre profession, aux nostalgiques des trafics d’influence et des gestions chaotiques, aux prétendus professionnels qui opèrent simplement à partir d’un Smartphone et à ceux qui travaillent aujourd’hui à salir l’image de notre maison commune. Qu’ils se ressaisissent »a-t-il lancé comme mises en garde.

Par la suite, le président Danté a touché de doigt à la problématique de la régulation, l’autorégulation et de la Co-régulation de l’espace médiatique malien. Selon lui, la Haute Autorité de la Communication (HAC), dans une démarche pédagogique, a eu d’excellents résultats dans sa collaboration avec les organisations professionnelles, notamment en période électorale. Une collaboration qui s’est traduite par la rédaction d’un certain nombre de guides spécifiques, dont la Charte d’antenne des radios et des télévisions privées du Mali récemment signée et dont la vulgarisation est en cours.

La presse sevrée d’aide publique depuis des années

A ses dires, aujourd’hui, les pouvoirs publics sont vivement interpellés par rapport à la situation actuelle, aux conséquences incalculables pour tout le pays dans le futur. Il s’agit notamment : du non payement de l’aide directe à la presse depuis deux ans ; en passant par le manque d’appui aux organisations faitières pour la mise en place d’outils efficaces d’autorégulation pour anticiper et relever les dérapages ; de la rénovation de la Maison de la Presse, promise mais non encore réalisée en dépit des bonnes volontés maintes fois exprimées. Et des déviations graves (injures, menaces de mort, incitation à la haine, tentatives d’intimidation, diffamations) de la part de certaines personnalités influentes et de leurs partisans, non sanctionnées, sur les réseaux sociaux.

Pour conclure, le président Danté sans autre forme de procès a dit que la presse malienne se porterait mieux si elle bénéficie des réformes courageuses. Au nombre desquelles, il a parlé entre autres, de la dépénalisation des délits de presse, l’indexation de l’aide directe à la presse et les aides indirectes, l’adoption des textes régissant la presse en ligne. « En cette journée mondiale de la liberté de la Presse, nous appelons l’ensemble des journalistes maliens à faire preuve de responsabilité et de professionnalisme et à mettre hors de ses rangs les brebis galeuses qui s’autoproclament hommes ou femmes de média » a lancé comme message le président de la Maison de la Presse.

A son droit à la parole, le représentant de l’UNESCO  a justifié le thème retenu par le motif qu’il s’agit de promouvoir la conception de l’information comme bien public, comme quelque chose qui contribue à faire progresser les aspirations collectives et qui constitue l’élément de base de la connaissance et aussi de promouvoir l’information en tant que bien public qui est nécessaire pour mieux reconstruire le monde post-COVID.

La presse comme actrice de la réussite de la transition

Représentant le Ministre de la Communication et de l’Economie Numérique, la Ministre Samaké a tenu à rappeler que cette date du 3 Mai a été proclamée par l’Assemblée générale des Nations Unies, suivant une recommandation adoptée par la Conférence générale de l’UNESCO en 1991.

Par rapport au choix de ce thème, elle a justifié cela par la nécessité incontestable que nous soyons informés en tant que citoyens tout court. C’est dire que l’information participe des droits de l’homme. « Ce thème appelle l’attention sur le rôle essentiel, que jouent les journalistes libres et professionnels, dans la production et la diffusion des informations. Il attire l’attention sur l’importance de lutter contre les fausses informations et autres contenus préjudiciables » a-t-elle parlé.

Le Gouvernement, a-t-elle affirmé, apprécie le  travail de la presse malienne et l’encourage, à continuer  sa contribution extraordinaire, à la gestion de la situation difficile que traverse notre pays. « La réussite de cette transition repose sur votre apport inestimable, au façonnement des esprits à travers vos plumes, caméras et micros…. Maintenant plus que jamais, nos journaux, nos radios et nos télévisions sont appelés à jouer tout leur rôle de rassembleur des communautés, afin de promouvoir un dialogue constructif en faveur de la paix, la cohésion sociale et l’unité du pays » a déclaré la ministre Bouaré Bintou Founé Samaké. 

Par Mariam SISSOKO

Source: Journal le Sursaut- Mali
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