Aboubacar Touré, auditeur comptable répond aux 3 questions de la rédaction sur les conséquences des sanctions.
Quelles sont les conséquences de cet embargo sur le Mali ?
Ces sanctions vont forcément impacter l’économie malienne, parce que nous sommes à l’heure de l’interconnexion. Aucun pays ne peut survivre seul. Notre économie est aussi basée sur l’importation, donc sans transactions l’économie risque de s’arrêter. On va droit vers l’inflation. Ces effets, conjugués au gel des avoirs, sont difficilement tenables au-delà de 3 mois.
Quels sont à court terme les moyens pour tenir dans cette situation ?
À très court terme, les moyens sont restreints. Parce que l’État s’est un peu préparé, avec les moyens qu’il a mis à disposition, par exemple la convocation des banques et même la demande de liquidités. N’oublions pas que les salaires représentent 12% du PIB. Si on y ajoute le règlement des fournisseurs locaux, les projets de développement, cela est difficile. En attendant de consommer les stocks disponibles, on peut tenir, mais il faut revenir très vite à la normale.
Cette crise peut-elle constituer une opportunité pour notre économie ?
On n’a rien sans peine. Nous ne pouvons pas avoir notre souveraineté, notre liberté, dans la facilité. Il faut que tout le monde s’implique, subisse et que l’on se batte pour que l’on ne continue pas à être exploités. C’est un mal pour un bien. On doit revoir les priorités. Il faut en profiter pour rendre nos entreprises compétitives, conquérir le marché intérieur et revoir nos partenariats bilatéraux aussi.
Source : Journal du Mali