L’Association des jeunes Buwa de Lafiabougou ‘’Synergie Buwa Niimi’’ a célébré la 2ème édition des contes buwa, le samedi 6 avril 2019, au manège de Lafiabougou. Quelques heures avant le début des festivités, une conférence de presse a été animée par le jeune conteur Jean Martin Dakouo à la Pyramide du Souvenir, avec pour thème : «le conte facteur de bonne éducation».
Avec comme thème : «Conte facteur de bonne éducation», la 2ème édition des contes buwa était placée sous le parrainage de Koussé Théra, Timothé Dakouo et Josiane Dakoua, avec comme invité d’honneur le célèbre conteur du Bwatun, Alexandre Coulibaly.
Le conférencier Jean Martin Dakouo, qui est aussi un excellent conteur avec un répertoire assez riche de contes du Bwatun, a planté le décor de la conférence par un conte très passionnant. Le principal personnage du conte, Padouba, avait fait un pacte avec le chef des génies maléfiques de la forêt interdite de son village Niimilo. Il pensait pouvoir profiter de la largesse des génies, mais pris au piège de son accord avec les génies, il est sauvé de justesse par son fils qui tua le chef des génies.
De la philosophie et de la sagesse buwa, Jean martin Dakouo dira que dans les contes, on retrouve des éléments de la philosophie Bô, prenant pour exemple l’organisation sociale horizontale, chaque composante de la société a une place de choix et contribue au bien-être social… Le petit garçon est le sauveur de sa famille contre toute attente. L’expression de la sagesse dans ce conte est toujours de se méfier voire se poser des questions quand on vous fait d’innombrables cadeaux sans cause d’où le pacte sans intérêt pour les génies entre Padouba et ces derniers.
L’éducation et la morale ne sont pas en marge dans ce conte, nous rappelle le conférencier. Chez les Buwa, à en croire M. Dakouo, l’éducation est physique et morale, le verbe a une place importante, une partie de cette éducation se fait par le conte. «On a longtemps pensé que faire beaucoup d’enfants facilitait les travaux champêtres, notre histoire nous enseigne, pour les esprits éclairés que autant de bras au travail font autant de bouches à nourrir…».
Le conte est un moyen de renforcer le tissu ; il dénonce les injustices, prend soin de l’orphelin, de la veuve, du faible, du pauvre, etc. Dans le conte, les courageux et les braves entrent dans l’histoire, comme le petit garçon pour avoir osé retourner sur la terre où son père avait fui, mais le père aussi pour avoir bravé une interdiction qui datait de plusieurs générations pour subvenir aux besoins de sa famille. On y trouve la justice sociale et divine. Le conte rend toujours justice à la fin, cette justice peut être humaine ou divine, c’est-à-dire qu’elle proviendrait des divinités telles que le «Dô ou les Nassio».
Le conte est non seulement porteur d’un message, d’une sagesse, d’une philosophie, il se veut aussi une thérapie par le rire et les chants. Ainsi était planté le décor de la soirée culturelle des contes buwa au manège de Lafiabougou pour 8 heures d’horloge dans la nuit de samedi à dimanche.
Gabriel TIENOU
Source: Le Reporter