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28è anniversaire de la marche unitaire du 30 décembre 1990 : DES DÉFIS À RELEVER MALGRÉ UN BILAN GLOBALEMENT ACCEPTABLE

La Coordination malienne des organisations démocratiques (COMODE) a organisé, samedi dernier, à la Pyramide du souvenir, une conférence débat sur le 28è anniversaire de la marche unitaire du Mouvement démocratique du 30 décembre 1990.
La conférence était essentiellement animée par le président de la COMODE, Boubacar Mintou Koné. Il avait à ses côtés la présidente de l’ADEMA-association, Mme Sy Kadiatou Sow, le président du CNID- association, Issaga Traoré. Il y avait aussi d’autres personnalités du Mouvement démocratique, notamment le Pr Ali Nouhoum Diallo.

Dans une déclaration liminaire signée par les présidents des associations ADEMA et CNID, les acteurs du Mouvement démocratique constatent, avec regret, que le souci qui motivait leur mobilisation pour le devenir du Mali est, 28 ans après, plus que d’actualité.
Pour eux, la patrie se trouve dans une crise sécuritaire, politique et sociale sans précédent. «Les menaces qui y sévissent sont entre autres : la généralisation de la corruption, de l’injustice et de l’impunité, les risques de partition du pays, les affrontements communautaires récurrents, les grèves à répétition surtout au niveau des secteurs sociaux, le délitement du socle de l’Etat à travers ses secteurs régaliens tels que l’administration générale, la justice, la défense, la sécurité et les relations extérieures», poursuit la déclaration.
Dans son intervention, le président de la COMODE a rappelé que le 30 décembre 1990, les associations politiques de l’époque, le CNID-association, l’ADEMA-association, avec les mouvements de jeunes de l’époque à savoir, l’AJDP, la JLD, l’ADIDE, l’AEEM ont décidé de manifester dans les rues de Bamako le 30 décembre 1990 pour réclamer la démocratie, le multipartisme intégral, le respect des libertés individuelles et collectives.
«C’est ce 30 décembre en effet que le peuple malien a clairement affiché, par cette marche, sa volonté et ses aspirations profondes pour la démocratie, la liberté de s’associer, de militer dans l’organisation politique et syndicale de son choix», a ajouté Boubacar Mintou Koné, poursuivant que «nous avons décidé de commémorer ce 28è anniversaire, pour inviter l’ensemble des démocrates et des patriotes de notre pays, pour qu’il y ait ce même sursaut, cette même volonté d’unité d’action entre tous les démocrates et les patriotes pour bâtir un Mali démocratique, un Mali de paix et de stabilité, afin que nous puissions amorcer un véritable développement et un progrès social».
Par ailleurs, le président de la COMODE juge le bilan des 28 ans de l’ère démocratique globalement acceptable.«Parmi les acquis, nous avons des élections, des institutions, des partis politiques», s’est-il réjoui. Mais, relativise M. Koné « nous ne devrions pas accepter de dormir sur nos lauriers. Les acquis de cette démocratie arrachée au prix du sang doivent être préservés».
Pour lui, les défis restent énormes. Au nombre desquels, il a cité la bonne gouvernance, une bonne école, la nécessité de recouvrer l’intégralité de notre territoire national, la nécessité d’avoir des forces armées et de sécurité bien équipées.
L’autre temps fort de la rencontre a été la séquence des témoignages sur la marche du 30 décembre 1990. Lors des échanges, nombre d’intervenants ont voulu en savoir davantage sur les acquis de la démocratie pour notre peuple.
En d’autres termes, ont-ils insisté, la revendication majeure de mars 1991, qu’était la justice sociale, a-t-elle été satisfaite ? Donnant un début de réponse à cette question-interpellation, Mme Sy Kadiatou Sow, figure emblématique du Mouvement démocratique, a admis qu’il y a eu certes des insuffisances, mais forcément des acquis. «Oui à l’autocritique, non à l’auto flagellation», a-t-elle martelé, avant d’inviter les jeunes à s’engager, tout en restant mobilisés pour la préservation des acquis démocratiques.
A sa suite, Ali Nouhoum Diallo, témoin clé des événements de cette période, a assuré que les principaux acteurs du Mouvement démocratique n’étaient nullement en premier lieu intéressés par leur propre sort. Saisissant cette opportunité, l’ancien président de l’Assemblée nationale a témoigné que le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta et le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga sont, à n’en pas douter, des acteurs indiscutables du Mouvement démocratique. Se prononçant sur le bilan de la période post révolution qui fait débat dans notre pays, le doyen Diallo assène :« Il faut voir le verre à moitié plein qu’à moitié vide».

Aboubacar TRAORé

L’Essor

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