Le Mali des fiers pères fondateurs, qui a tenté deux regroupements fédéralistes (Ghana-Guinée-Mali et Mali-Sénégal) et qui a bravement demandé et obtenu le retrait des troupes françaises, sous Modibo Keïta, se trouve aujourd’hui à la charge d’une communauté internationale pour défaut de gouvernance.
Avant la gouvernance, c’est d’abord la vision qui aura manqué. Nous fûmes et nous ne sommes plus parce que nous n’avons pas su, depuis 1991, qui nous avons été. Pour simplifier, le coup d’Etat de 1968, qui donna près de 3 décennies de gestion à Moussa Traoré, a fait perdre tout repère au Mali. La démocratie abruptement obtenue ne s’est pas écrite sur les bases d’une appropriation véritable de ce concept qui fait la part belle à des idéologies politiques prédéterminées. Sommes-nous socialistes, capitalistes, libéraux, communistes ou encore anarchistes ? Aucun parti de l’horizon 2022 n’est capable d’apporter une réponse sereine à cette interrogation, somme toute, basique en démocratie. La raison s’en donne par notre attachement à d’autres approches pragmatiques et simplistes de la démocratie.
Au-delà, le Mali ne porte plus en ses leaders la caution panafricaniste. Le bout de phrase de la Constitution qui cède « une partie ou toute la souveraineté… » est sur toutes les lèvres sans que nos leaders ne puissent argumenter avec confiance la problématique de la renaissance du panafricanisme. Les fêtes du 25 Mai, Journée de l’Afrique, se succèdent et ne se ressemblent pas. La mobilisation a baissé autour de cette célébration et cette année avec ce deuxième coup d’Etat en gestation, en l’espace de 10 mois, il n’y aura pas de célébration officielle du 25 Mai, journée de l’Afrique.
Osons croire que ce pays, qui fait honte à notre Continent, comme beaucoup d’autres, n’abandonnera pas cette célébration aux seules rencontres folkloriques et de forme pour justifier le jour férié dans nos calendriers.
Y.K
Source: Bamakonews