Pour mémoire, le 20 janvier 1961, le premier Président de la République du Mali, feu Modibo Keita, a demandé l’évacuation de l’armée coloniale française. En 2012, soit un demi-siècle plus tard, alors que le Mali était acculé par des groupes armés de tout acabit, le Président de la Transition de l’époque, Pr. Dioncounda Traoré, a officiellement invité la France à intervenir pour stopper les terroristes, qui avaient promis de poursuivre leur avancée jusqu’à Bamako, dans la capitale.
Pour contrecarrer cette avancée terroriste, la France a donné une suite favorable à la demande d’intervention militaire afin d’appuyer l’armée malienne à faire face aux terroristes.
Cependant, d’aucuns estiment que malgré la présence de militaires français au Mali, les terroristes règnent en maître, avec à la clé, des attaques récurrentes, avec des morts d’hommes. Ainsi, certains pensent que l’armée française ne justifie pas sa présence sur le territoire malien.
Face à ce jugement d’un pan de la société malienne, le Mouvement Yerewolo debout sur les remparts, a décidé d’organiser une grande marche pour demander le départ de l’armée française sur le territoire malien. Il est composé des jeunes de l’intérieur et de la diaspora, dont l’un des leaders se nomme Adama Diarra dit « Ben le cerveau », membre du Conseil national de la transition (CNT). D’autres maliens ne partagent pas l’idée de ce mouvement qui demande le départ de l’armée française. Les plus hautes autorités en première ligne.
Dans un communiqué, le Président du CNT, Malick Diaw, a dénoncé ce mouvement et mis en garde les membres du CNT qui militent dans ce mouvement en invoquant leur statut qui requiert un droit de réserve.
Adama Diarra, « cerveau » de la marche, qualifie le communiqué du Président du CNT, de « bidon », fait savoir qu’aucun impérialiste ne pourra stopper leur lutte. « Nous avons combattu IBK et nous combattrons tous ceux qui essayeront de marcher sur ses traces » a-t-il laissé entendre. Pour amplifier la marche, le mouvement avait invité deux leaders des gilets jaunes et l’activiste panafricaniste, Kemi Seba.
Après l’interdiction par le Gouverneur du District, un dispositif sécuritaire impressionnant avait encerclé les alentours du monument de l’indépendance pour l’empêcher. Officiellement, la marche n’a été pas autorisée à cause de l’État d’urgence, instauré afin de stopper la propagation du Coronavirus. Dispersés à coup de gaz lacrymogènes, plusieurs manifestants ont exprimé leur indignation contre la réponse des autorités de la transition qui les empêchent de marcher contre la présence de l’armée française au Mali. Ils font savoir qu’au Mali, il y a des maliens qui sont les ennemis du pays et il est temps de les combattre.
SKK
Source: Bamakonews