L’histoire de l’armée malienne fait corps avec celle de la République, une République née un certain 22 septembre 1960, ce jour-là dans la fierté et la dignité retrouvée ainsi que dans l’exaltation nationale. C’est le 20 janvier 1961 que Modibo Keita rappela par décision politique au Colonel Pinana Drabo pour jeter les bases de la toute nouvelle armée du Mali.
Après l’éclatement de la Fédération du Mali, le 20 janvier 1961, après avoir été adoubé par l’Assemblée nationale et investi à l’unanimité comme Chef de l’État, le président Modibo Keïta invite le corps diplomatique accrédité dans son pays et lui tient ce discours sans ambigüité « Je vous remercie de vous être distraites de vos augustes occupations et de vos nombreuses préoccupations pour répondre à mon invitation ».
Le président Modibo Keïta fera appel au Général Abdoulaye Soumaré, celui-là même par qui la crise au sein de l’exécutif fédéral a éclaté dans la nuit du 19 au 20 août 1960, pour lui confier les destinées de la jeune armée nationale, pendant que le capitaine Pinana Drabo était envoyé à Ségou comme commandant en chef des armées.
Dans son discours de nouvel an, Modibo Keïta, convaincu de la justesse du combat à mener, exhortait la jeune République à l’effort et à la conscience nationale « C’est à présent que nous devons réussir ou échouer… et je dis avec force et conviction que nous réussirons, Inch’Allah ».
Le tout nouveau commandant s’attela avec d’autres officiers, dont son frère Kélétigui Drabo, à structurer l’armée du Mali avant que le président ne demande l’évacuation des troupes coloniales, vingt jours plus tard et le 20 janvier 1961 le président Modibo Keita exige le départ du pays des troupes françaises, ce qu’il entend comme une manifestation de solidarité avec le FLN algérien. C’est à partir du mois de juin 1961 que l’armée coloniale a commencé son retrait du territoire ainsi, de juin à septembre 1961, toutes les bases françaises ont été évacuées.
La dernière base, base 162 de Bamako qui est l’actuelle Place d’armes du Génie sera évacuée le 5 septembre 1961 et les dernières troupes françaises quittent le Mali. Le 3 août 1961, l’Assemblée nationale souveraine du Mali, a adopté la loi n° 81/AN-RM portant organisation générale de la défense dont l’ambition est d’assurer en tout temps, en toute circonstance, contre toutes les formes d’agressions, la sûreté et l’intégrité du territoire, ainsi que la sauvegarde de la vie des populations.
Avec la naissance de l’armée malienne, notre pays ne confiera plus de responsabilité de sa défense à une puissance tierce et développera d’ailleurs une diplomatie militaire multiforme et diversifiée, fondée sur l’intégration et la recherche de la paix et la sécurité dans le monde.
Depuis sa création il y a tout juste 60 ans, malgré les soubresauts, les coups bas et les revers sanglants que l’armée subit elle continue de faire des exploits car notre survie et la survie de notre liberté en dépendent. Aujourd’hui le sahel est devenu un terrain de combat et la simple présence de l’armée malienne dans le sahel ne suffit pas, il a fallu une coalition sahélienne (G5 sahel). Cette coalition ne signifie pas que l’armée est faible, elle a aussi, avant d’être aidée aujourd’hui fortement par ses frères d’armes de la France et de la Communauté internationale, aidé à libérer avant-hier des peuples frères sous le joug du colonialisme et de l’apartheid, aidé à imposer et maintenir la paix et la sécurité, protéger et défendre les populations civiles à travers le monde.
Bonne fête à notre vaillante armée !
Ousmane M. Traoré
(Stagiaire)