Le premier tour de l’élection présidentielle s’est déroulé le dimanche 29 juillet dernier dans la majeure partie du pays. Le jour du scrutin, au moment où les équipes de campagne des candidats se bousculaient pour la mobilisation des électeurs, les chauffeurs de Sotrama se sont frotté les mains. Ils négociaient la journée entre 35 000 et 45 000 FCFA.
Le Mali vient de faire une fois de plus un grand pas dans la consolidation de sa démocratie, en tenant le dimanche 29 juillet dernier, le premier tour de l’élection présidentielle dans la majeure partie du pays, malgré le contexte sécuritaire. Le jour du scrutin, certains candidats n’ont pas hésité à mettre le paquet dans la mobilisation des électeurs vers les centres de vote et les transportant à bord de minibus, les fameuses Sotrama précisément. En effet, les chauffeurs de ce moyen de transport urbain étaient très sollicités par les équipes de campagne des candidats. Loués pour la journée, les Sotrama avaient pour mission de transporter les électeurs jusqu’aux lieux de vote et de les attendre pour les ramener là où ils les avaient pris dans les quartiers.
Pour seulement le jour du scrutin, certains chauffeurs ont négocié la journée entre 35 000 et 45 000 FCFA. Selon Carlos Kéita, chauffeur de Sotrama à Korofina Sud : “Les membres du RPM, parti au pouvoir, ont réquisitionné mon véhicule depuis le matin afin de transporter leurs électeurs du quartier aux centres de vote. Je suis à mon troisième tour, parce que nous avons commencé à les transporter depuis ce matin. Je pense que c’est une très bonne affaire pour moi aujourd’hui. La distance n’est pas grande et je gagne plus que d’habitude. J’ai négocié le prix avec eux à 35 000 FCFA la journée”, a-t-il ajouté.
A quelques mètres de lui, un autre chauffeur dont le véhicule est couvert par des photos de Soumaïla Cissé, candidat de l’URD. Il nous raconte que le jour du scrutin est un marché juteux pour eux. “Depuis la nuit, les responsables de l’Urd, dont l’un d’eux est mon ami, m’a approché pour me dire qu’ils ont besoin de mon véhicule le jour de l’élection afin de transporter leurs électeurs vers les centres de vote de Korofina Sud. On se mit d’accord sur le prix de la journée à 40 000 FCFA. De 8 heures à 10 heures, j’ai fait quelques tours, mais c’est dans l’après-midi que j’ai effectué un bon nombre de tours entre le quartier et les centres de vote” a-t-il révélé.
Alassane Touré, chauffeur de Sotrama à Sikoroni, soutient également que le jour de chaque scrutin, que cela soit la présidentielle, les législatives ou les communales, les chauffeurs de Sotrama font du bon business. “Je peux dire que le jour de l’élection est une fête pour nous les chauffeurs de Sotrama parce que ça permet à beaucoup d’entre nous de doubler leurs recettes quotidiennes. Il y a peu de chauffeurs qui gagnent 30 000 FCFA par jour, mais le jour du scrutin, certains d’entre nous peuvent gagner jusqu’à 45 000 FCFA par jour. Avec cet argent, nous remettons seulement 10 000 où 15 000 FCFA au propriétaire du véhicule et le reste de l’argent nous revient. Vraiment, nous pouvons dire que le jour du scrutin est comme une fête pour nous”, a-t-précisé.
Quant à Zoumana Coulibaly, conducteur de Sotrama à Banconi Flabougou, il confirme que le jour de scrutin permet aux chauffeurs d’augmenter la recette de leur véhicule. “J’ai été réquisitionné tôt ce matin par les partisans du candidat Aliou Boubacar Diallo de l’ADP-Maliba pour que je puisse transporter leurs électeurs dans leurs bureaux de vote. Nous ne transportons pas seulement les électeurs résidant dans quartier, il y a aussi ceux d’ailleurs qui doivent venir voter dans ce centre. La majeure partie des électeurs que nous transportons sont de veilles personnes qui ne peuvent pas beaucoup marcher”, a-t-il ajouté.
En tout cas, nous pouvons dire que ce premier tour de l’élection présidentielle de dimanche dernier a été très bénéfique pour les chauffeurs de Sotrama car tous les chauffeurs que nous avons rencontrés ont exprimé leur satisfaction pour cette journée.
Mahamadou TRAORE
SOURCE: Aujourd’hui mali