A l’instar du reste du monde, le Mali a commémoré le 01 mai 2019, journée de la fête du travail. Cette journée exprime la valeur du travail et que sans le travail il n’ y pas de bonheur. À cette occasion, le président de la république Ibrahim Boubacar Keita a adressé un message au people malien. Dans ce message, l’on peut lire: “les travailleuses et les travailleurs ainsi que leurs organisations représentatives ont toujours joué un rôle déterminant dans le processus du développement économique, politique et social, en leur qualité de partenaires sociaux.»
Il faut dire que le 1er se célèbre à un moment où la crise sociale bat son plein au Mali. Il y a trop de revendications sociales et parmi elles, leurs réponses tardent à venir.Certes, il faut se battre pour ses droits, mais au Mali, reconnaissons aussi que le travailleur malien et surtout celui de la fonction publique,pour la majorité des cas, ne travaille pas à hauteur de souhait. Puisqu’il n’ya pas de contrôle de la part de l’état, l’on fait ce que l’on veut.Les uns et les autres viennent en retard au travail. En 2015, dans une direction étatique d’un département dont nous tairons le nom, un des employés est arrivé aux environs de 11h. Lorsqu’il avait été dit qu’il était 11h, il répondit: “nous avons autre chose à faire que le travail du gouvernement”.
Au Mali, l’on cherche à intégrer la fonction publique pour se faire de l’argent mais pas pour travailler. La conscience professionnelle n’est pas leur affaire. L’intégrité et le travail bien fait n’est pas le souci, mais l’argent. Il faut avoir l’argent quels que soient les voies et moyens. Les chefs sont des spécialistes en absentéisme, des secrétairesspécialistes de réseaux sociaux, de causeries de copinage ou de coépouse. Les uns et les autres ne cherchent qu’à faire des affaires, à monter des complots ou à faire de faux budgets pour soutirer l’argent de la caisse de l’état. Les travailleurs oublient que c’est la qualité de la ressource humaine qui détermine l’avancée positive d’une entreprise. Plus les ressources humaines sont mauvaises, plus le service est mis en retard.
Presque tous les secteurs étatiques sont minés par la corruption et la mauvaise gestion en plus de l’incompétence occasionnée par les faux diplômes et les relations destructrices. À tout cela s’ajoute les clans qui sont créés dans les services. Toute personne qui n’est pas dans le clan qui détient le pouvoir fera son temps sans aucune faveur, toutes les opportunités te passeront inaperçues.
La conscience professionnelle demande qu’il faille répondre aux attentes des usagers du service. L’employé malien dans un service étatique pense qu’il détient de royauté tout en ignorant qu’il est pris en charge par les fonds du contribuable. Les usagers ont souvent du mal à se faire comprendre par des agents qui n’ont pas le sens de l’humanité.
C’est vrai qu’il faut revendiquer, mais si l’on part sur la base des résultats des agents de l’état, plus de la majorité des travailleurs seront loin de revendiquer quoi que ce soit. Revendiquer son droit est noble mais faire son devoir est plus noble.
Yacouba Dao