Cette semaine, dans France Football, l’international ivoirien Yaya Touré, sollicité pour animer »Tribune libre », dans les colonnes de l’hebdomadaire français, explique la pression que peuvent ressentir les joueurs en Coupe du monde. «Disputer un match de Coupe du monde, c’est un peu comme passer son permis de conduire. C’est une étape marquante dans une vie et ça ne s’oublie jamais. Il y a également dans cette compétition beaucoup d’épreuves.
Dans un Mondial, on juge d’abord ta capacité à résister à la charge émotionnelle. Un match de Coupe du monde, tu le disputes avec toute une nation sur ton dos, et pour certains ça peut peser lourd. Parfois trop », explique l’ancien joueur de Manchester City. Et de préciser : « J’ai déjà vu des joueurs craquer ou entendu parler de certains épisodes où un joueur était en panique. On ne se rend pas bien compte, mais un match de Coupe du monde réveille tous les souvenirs d’enfance. On se revoit devant sa télé à admirer les grands joueurs et, d’un coup, on peut se demander si on est à sa place parmi tous ces grands joueurs».
L’Ivoirien rappelle ainsi avoir vu pleurer Serey Dié submergé par l’émotion, durant les hymnes nationaux avant le match de la Côte d’Ivoire face à la Colombie, en 2014. «C’était sa manière à lui d’évacuer le stress. Pour être franc, on en avait ri entre nous juste avant que le match ne débute, pour le désinhiber un peu. Ç’avait marché, car je le revois courir partout à tacler… même certains coéquipiers!», se souvient-il encore. Le champion d’Afrique 2015 avec les Eléphants de Côte d’Ivoire révèle que lors de
son premier match en Coupe du monde, avec la Côte d’Ivoire en 2006, face à l’Argentine (défaite 2-1), il vu ce qu’était «le très, très haut niveau». En face, il y avait Riquelme, Ayala, Crespo, Mascherano… Leo (Messi), lui, était sur le banc. «Didier (Drogba) et Kolo (Touré, son frère) m’avaient aidé à me décrisper, à dédramatiser l’événement…», avoue-t-il, précisant que même si on a déjà entendu à plusieurs reprises la musique de la Ligue des champions, un match de Coupe du monde n’a rien à voir. «La pression est différente, plus symbolique».
Le Ballon d’or africain (de 2011 à 2015) fait remarquer que dans un match de Coupe du monde, «tu te retrouves avec une intelligence au mètre carré qui est impressionnante». Car les matches sont des grandes parties d’échecs avec des pions qui connaissent parfaitement leur rôle. «Si tu veux exister dans ces matches-là, c’est simple, tu n’as droit à aucune faute. Sur chaque action, sur chaque prise de balle, sur chaque mouvement… ça transpire l’intelligence… il faut réfléchir plus vite», insiste-t-il.
Source : linfodrome