Depuis hier le Burkina-Faso connait le nom de son premier ministre post-insurrectionnel en la personne du lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida. Cette nomination inattendue risque de briser à jamais le rêve des opposants de l’ancien président Blaise Compaoré qui se croyaient déjà au pouvoir.
Après la chute du régime et la fuite du président Blaise Compaoré en Côte-d’Ivoire sous la pression de l’insurrection populaire, les opposants pensaient enfin voir leur heure arrivée à savoir accéder au pouvoir. Mais c’était sans compter la garde présidentielle fidèle à l’ancien président déchu qui a pu rouler les opposants en s’emparant du pouvoir. Pendant deux semaines le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida qui avait tenté de confisquer le pouvoir, a finalement cédé la présidence au profit de Michel Kafando, jugé proche des militaires. Ce qui s’est avéré vrai après avec la nomination de celui qui fut chef de l’état pendant 15 jours. Pour les observateurs avertis de la politique les opposants ont commis une double erreur en refusant d’abord la main tendue du président déchu et cela après avoir dissout le gouvernement et l’assemblée dans la nuit du 30 au 31 Octobre 2014 et plus grave d’avoir eu confiance au Lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida en lui laissant le pouvoir et qui n’est d’autre que le numéro 2 de la garde présidentielle, un fidèle parmi les fidèles du président déchu. C’est dire qu’il ne sera pas étonnant de voir le nouveau président démocratiquement élu en Novembre 2015 soit issu des rangs des partis politiques proches à l’ancien président. Et pourtant tous les observateurs avaient salué la maturité et l’intelligence des hommes politiques, de la société civile et des militaires à parvenir à régler leur différend ni tapage, ni trompette et loin des regards lointains.
Hamadi