Le Maroc, les États-Unis et Israël ont célébré, mercredi, le premier anniversaire de l’Accord tripartite, signé le 22 décembre 2020 à Rabat, ouvrant la voie à une coopération fructueuse avec des perspectives prometteuses entre les trois pays.La commémoration de cet anniversaire a réuni les ministres des Affaires étrangères marocain, américain et israélien, dans une visioconférence tripartite pour célébrer cet évènement qui scellait la reprise des relations entre le Maroc et Israël sous les auspices des Etats-Unis. Dans son intervention, le Secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a qualifié, mercredi, de “réussite diplomatique” l’accord signé il y a un an entre le Maroc, les Etats-Unis et Israël, qui est de nature à augurer une nouvelle ère de paix, de stabilité, d’opportunités et de compréhension. Le chef de la diplomatie américaine a rappelé qu’au lendemain de la signature de leur déclaration commune, le Maroc et Israël ont ouvert leurs espaces aériens, “pour la première fois depuis des décennies”, à raison de dix vols directs par semaine. Il a également indiqué que le Royaume et Israël ont conclu des accords qui facilitent les exercices militaires conjoints et intensifient les relations économiques, notant qu’un nouveau Conseil d’affaires Maroc-Israël a aidé à créer plus de 30 partenariats dans les secteurs de la technologie, de l’agriculture, de l’eau, du textile, de la santé et des énergies renouvelables. Des discussions sont en cours pour collaborer à des projets de désalinisation et pour créer des programmes d’échanges d’étudiants sur la durabilité environnementale, a-t-il ajouté, relevant que les deux pays ont approfondi leurs liens culturels pour qu’un million d’Israéliens d’origine marocaine puissent renouer avec leurs racines, et que les jeunes athlètes marocains et israéliens puissent s’entraîner ensemble. “Ces mesures ne sont pas seulement positives pour Israël et le Maroc, elles le sont aussi pour la région dans son ensemble”, a estimé le chef de la diplomatie américaine, assurant que les Etats-Unis veulent “élargir davantage le cercle de la diplomatie pacifique”. Blinken a, en outre, fait observer, qu’à travers la reprise de leurs relations, le Maroc et Israël montrent la voie aux autres pays pour “discuter ouvertement et de manière constructive de leurs objectifs communs et de leurs points de désaccord”, saisir les opportunités mutuellement bénéfiques et rassembler les peuples dans l’amitié. “C’est pourquoi les États-Unis se sont engagés à soutenir et à étendre les accords d’Abraham”, a souligné le chef de la diplomatie américaine. “Nous vous sommes reconnaissants de vos efforts continus pour approfondir et renforcer les liens entre deux grands partenaires et amis des États-Unis”, a relevé Blinken, faisant part de la détermination de Washington à poursuivre “notre travail ensemble pour construire une région plus pacifique et plus prospère”. De son côté, le ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid a affirmé que le Maroc et l’Etat d’Israël sont appelés à continuer à construire et à renforcer leurs liens bilatéraux. “Nous devons continuer à construire, à trouver de nouvelles initiatives et à renforcer nos liens bilatéraux”, a soutenu le chef de la diplomatie israélienne. “Nous célébrons une année de paix renouvelée entre de vieux amis. Les liens entre nos peuples sont profonds et les relations entre nos pays sont plus solides que jamais”, a-t-il estimé, soulignant que “nous établissons aujourd’hui des relations plus étroites entre les peuples et entre les acteurs économiques dans l’optique d’une coopération stratégique plus approfondie”. Pour sa part, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita a souligné que la déclaration tripartite, qui n’est pas placée sous le sceau des accords d’Abraham, fait office de « promesse renouvelée » entre les trois capitales. Une promesse qui s’articule à travers trois P : l’entente entre les peuples, le partenariat et la paix. Pour lui, l’entente entre les peuples est symbolisée par le fait qu’un million d’Israéliens d’origine marocaine ont pu renouveler leurs liens avec leur pays d’origine suite au rapprochement Rabat-Tel-Aviv. Le ministre note néanmoins que ce rapprochement pourra être considéré comme « un véritable succès » lorsque les touristes « pourront se déplacer et découvrir facilement le potentiel culturel énorme de nos pays respectifs ». Selon Bourita, la paix est tout d’abord synonyme de résolution du conflit du Sahara. C’est dans ce sens qu’il a salué l’accord tripartite de décembre 2020 comme « un véritable message de paix » grâce au « renforcement de la souveraineté marocaine sur le Sahara » que l’accord véhicule. La paix c’est aussi celle du Moyen-Orient et la résolution du conflit israélo-palestinien. L’accord Maroc-Etats-Unis-Israël, constitue un « outil précieux » qui peut contribuer à la paix au Moyen-Orient, a-t-il poursuivi, rappelant que le roi Mohammed VI est, en tant que président du comité Al Qods, un défenseur de l’aspect unique et sacré d’Al Qods en tant que ville de paix. Et de conclure que « s’il y a une chose que l’année dernière nous a apprise, c’est que la paix vaut toujours la peine de travailler. « Ensemble, nous formons un mur protecteur protégeant nos intérêts et valeurs communs. Nous sommes satisfaits des premières réalisations de notre entreprise commune. Cependant, nous restons aussi humbles et lucides ». « Pour toutes ces raisons, le Maroc réaffirme pleinement son engagement envers un avenir que nous pouvons façonner ensemble », a-t-il lancé.