Le vulcanisateur est un appareil servant à coller à chaud les pièces de caoutchouc, en particulier les chambres à air. Dans les pays de l’Afrique francophone, le vulcanisateur désigne l’ouvrier qui travaille à la vulcanisation. Il est aussi appelé « colleur » dans certains pays comme le Mali. Installés aux abords de voix, on trouve des vulcanisateurs un peu partout dans les capitales et les régions africaines. Pour certains, c’est un métier fatiguant et salissant. Pour d’autres, c’est une véritable source de revenus qui plus est créateur d’emplois. Pour mieux comprendre cette activité, zoom sur le métier de vulcanisateur.
Le dimanche dernier, à ATTbougou de N’tabacoro, un quartier de la ville de Bamako. Non loin de Niamana, se trouve un atelier de vulcanisation. Nous y avons fait escale.Un monsieur nomméNajim Ould Maouloud nous accueille. « Vous-voulez coller votre pneu ? », nous a-t-il lancé. Ayant pris connaissance de l’objet de notre visite, il se prête volontiers à nos questions. « J’ai mon diplôme universitaire, je me suis lancé dans ce business pendant que je suis encore étudiant. Après l’obtention de mon diplôme, je n’ai pas cherché de midi à 14 heures », nous explique-t-il.
Et de poursuivre : « Le métier de vulcanisateur consiste à coller des chambres à airs et des pneus de toutes les tailles. C’est aussi mettre de l’air dans la chambre à air des pneus. Le vulcanisateur monte également les chambres à air et les pneus sur les voitures, les motos et les vélos. Ce qui différencie le vulcanisateur de certains mécaniciens, c’est que le collage qui est pratiqué se fait généralement à chaud. Les prix du collage varient en fonction de l’engin et du nombre de trous ».
Abdou, un apprenti de Najim, donne plus de détails : « Pour les voitures, le prix est de 500 F CFA par crevaison, et les engins à deux roues à 250 F CFA. Avant, on démontait les pneus pour le collage, mais aujourd’hui, il y a des produits adaptés qui permettent de coller sans qu’on ne démonte quoi que ce soit. Le complément d’air est taxé à 100f CFA pour les véhicules et à 50 F CFA pour les deux roues ».
Pour se lancer dans le métier de vulcanisateur, confie monsieur Najim Ould Maouloud, il faut un minimum de formation. La formation se fait généralement en pratique et pour ça on n’a pas besoin de savoir lire et écrire. Pour commencer véritablement, il faut le compresseur et la dynamo qui sont les éléments clés du travail d’un vulcanisateur. Pour pouvoir bien installer l’activité, il faut un local et les différents matériels de travail comme les criques, les marteaux et autres clés de roues.
Pour que rentabilité ?
Aux dires de M.Najim, l’activité est rentable. « En tout, cas ça va, je peux avoir 6000f CFA et parfois plus, comme recette par jour. Avec cette somme, j’arrive à subvenir à mes besoins et à ceux de ma famille et payer mes employés.
Il n’est pas rare de voir une panoplie de pneus vendus par les vulcanisateurs. Pour rentabiliser davantage leur métier, les vulcanisateurs y ont ajouté la vente des pneus et la vidange des motos. « Avec la vente des pneus -France au revoir-, j’arrive à avoir un peu plus d’argent. Par exemple si j’achète les pneus à 4000f CFA au prix d’en gros, je peux les revendre à 5000f ou plus l’unité. Ce qui me donne un bénéfice de 1000f par pneu », nous révèle M. Najim Ould Maouloud, vulcanisateur. Par ailleurs, pour changer l’huile d’une moto, nous demandons 100 F CFA.
Est-ce rentable d’investir dans la vulcanisation?
Après avoir échangé avec les acteurs du domaine, il ressort que l’activité du vulcanisateur est une bonne affaire. En faisant le point dans la ville de Bamako, l’activité semble plus porteuse qu’elle ne le parait. En fonction des capitales, elle rapporte entre 4000 F CFA et 20 000 F CFA par jour. De plus, l’investissement de base, aux dires de certains professionnels, peut commencer à partir de 300 000 FCFA. De plus en plus, certains investisseurs s’engagent dans l’activité en achetant les différents matériels et en les mettant en location à raison de 2000 CFA par jour.
Ainsi donc, contrairement à ceux qui pensent que le métier de vulcanisateur est juste un métier salissant et fatiguant, nous sommes ressortis de nos échanges, avec la ferme conviction que c’est un métier prometteur. Il est rentable, à condition d’aimer son travail. Il est rentable aussi si le vulcanisateur connait bien son travail et qu’il a le sens du détail pour ne pas mal monter des pneus par exemple. Il est rentable si l’atelier se trouve dans une zone de grande fréquentation.
Tout comme pour beaucoup d’autres métiers, les vulcanisateurs ont besoin de développer de nouvelles approches pour rentabiliser davantage leurs activités. Il se voit déjà dans certaines capitales des vulcanisateurs mettre en place des équipes de jour et de nuit, pour être opérationnels 24h/24.
Oumar Sawadogo, Stagiaire
Source : Le SOFT