Le spectacle des « petits maliens » agitant les drapeaux tricolores a laissé place à la désillusion amère de la découverte grandeur nature de « l’inefficacité » voire de la « duplicité » française venue « sauver » mais se révélant « complice » des séparatistes djihado-terroristes.
Les USA avaient faussement accusé les Talibans d’Afghanistan des attentats des Tours jumelles pour s’y installer durant 20 ans et de liquider officiellement au Pakistan leur ex-agent Ben Laden, ci-devant chef d’Al Qaïda, qui l’avait revendiqué. Des généraux français avaient annoncé leur occupation militaire du Sahel « pendant 20 ans ».
Mais voilà c’était sans compter avec le peuple du Maliba qui, une fois évaporés le traumatisme d’Aguelkok et la manipulation des colonnes de pick-up allant à la conquête de Bamako, s’est mis à exiger la fin d’une présence militaire concoctée par des élites néocoloniales soumises. ATT en 2012, puis IBK en 2020 furent chassés du pouvoir par le peuple dont la mobilisation fut finalisée par l’intervention des militaires qui ont payé un lourd tribut face à la déstabilisation djihado-terrroriste et dont les généraux étaient vautrés dans les eaux sales de la corruption à l’instar de tous les gouvernants néocoloniaux successifs depuis la chute de l’autocratie fasciste de Moussa Traoré en mars 1991.
Le peuple de Mamadou Konaté et de Modibo Keita a remis à l’ordre du jour l’exigence de la souveraineté nationale, de l’unité nationale et territoriale du pays. Les actuelles autorités de la Transition se conforment à la volonté quasi-unanime du peuple de Soundjata Keita. C’est ce qu’exprime le journaliste malien Seydou Oumar Traoré « Sans trahir des secrets, le chef d’État malien dira clairement en face à Macron, le rejet de sa politique sécuritaire au Sahel et particulièrement au Mali. Il l’avait dit par visioconférence à d’autres occasions. En d’autres termes, si Macron ne retire pas ses terroristes et leurs réseaux de renseignements obscurs du Mali, la France devrait complément plier bagage de tous les secteurs économiques et sécuritaires du Mali. Elle doit avant cela réparer ce qu’elle a cassé. L’autre sujet important qui sera abordé: la brûlante question de Wagner et pour cela, la position du Mali est clair: nous sommes ouverts à tout type de partenariat pouvant libérer nos territoires des djihadistes y compris celle de l’État russe et la société militaire russe Wagner. D’ailleurs le Mali a entrepris plusieurs types de coopération militaire avec diverses puissances économiques du monde: la Chine, la Russie, les USA, la Turquie et autres… Si la France presse le pas ce mois de décembre, c’est parce qu’en janvier 2022, les russes devraient rentrer militairement dans la danse et soutenir l’armée malienne. Déjà, sur le terrain à Badjangara et dans certaines localités du pays dogons, sous la houlette du colonel Sadio Camara, les premières opérations de reconquête ont débuté selon des témoins sur place. Une chose est sûre, plus rien ne sera comme avant ».
Les peuples du Burkina où un enfant de 14 ans a abattu un drone militaire français, du Niger, de Centrafrique victimes des assassins djihado-terroristes et du double jeu français ont, par leur mobilisation montante, vite compris l’importance de prendre le même chemin que le peuple frère du Mali. Ceux du Sénégal, des deux Guinées, du Bénin, du Togo doivent aussi prendre le même chemin de la liberté. Macron a vu que le peuple malien ne lui donnerait pas l’occasion de fanfaronner sur le sol malien.
Le multilatéralisme induit par la coopération « gagnant-gagnant » du socialisme chinois, la protection stratégique et militaire de la Russie bourgeoise et les rivalités inter-impérialistes au sein même de l’alliance prédatrice Euro-Atlantique (USA/UE) offre une opportunité à saisir par la transition malienne pour donner une leçon de souverainisme au club des chefs d’états néocoloniaux de la françafrique serviles de la CEDEAO.
Diagne Fodé Roland