Au Mali, plusieurs personnes vivent dans les cours communes. Particulièrement à Bamako, cette réalité s’impose à beaucoup de citoyens depuis des décennies. Bien vrai que les cours communes se proposent comme des soutiens dans la vie de nombreux chefs de famille, force est aussi de reconnaître qu’elles sont des sources génératrices de vacarmes, de mésententes et bien d’autres problèmes entre les colocataires.
La vie dans la cour commune n’est pas toujours favorable ni facile au Mali. Car elle transforme, la plupart du temps, le quotidien des colocataires en un véritable enfer, avec la multiplicité des disputes et incompréhensions. Une réalité que déplore Oueley Koné, habitante d’une cour commune. Selon elle, les disputes entre colocataires n’en finissent pas dans la cour où elle vit. Pour elle, cette vie, malgré le fait que les familles soient différentes, est un véritable enfer sur terre. «Il y a des colocataires qui n’ont aucun respect pour eux, encore moins pour leurs voisins. Tu te lèves le matin, et tu les trouve en train de faire du n’importe quoi devant ton appartement. En plus de cela, il y a en qui ne se soucie vraiment pas de la propreté », martèle notre interrogée.
La propreté, c’est le même problème que souligne Mme Coulibaly Assan. Celle qui vit de location en location, rassure que la vie dans la cour commune est juste insupportable. D’après elle, on a affaire à tout type de personnes. « Actuellement, nous sommes plus de 20 familles à cohabiter dans la même cour ; et sans mentir, ma vie n’est pas la plus belle. Cela fait des années que je vis dans une cour commune, et je vous avoue que j’ai presque tout vu», nous confie la quadragénaire. À l’en croire, vivre avec d’autres personnes en location au Mali est très souvent synonyme de mésententes, provocations, curiosités démesurées, jalousies et mesquineries. Des comportements qu’elle juge toxiques pour la vie d’un être humain.
De son côté, M. Coulibaly, conjoint de notre interlocutrice, soutient pour sa part que les femmes sont les seules sources de problèmes que l’on rencontre au sein de ces cours. Parce que, explique-t-il les femmes sont trop rancunières et ont des mentalités qui enfreignent forcément la tranquillité du voisinage. C’est dans cette optique qu’il avance : « entre hommes, généralement, il n’y a pas de problème. Mais les femmes, bien qu’elles n’ont rien à avoir l’une avec l’autre, sèment une sorte de rivalité entre elles. Ce sont généralement des comportements qui rendent le voisinage difficile ».
Notons que plusieurs personnes font recours à ces habitations le temps de finir leur chantier ou d’acheter une parcelle pour la construction. Par contre, avec tous les problèmes que vivent les colocataires, devoir vivre dans une cour commune, est, de nos jours, assez difficile.
Siguéta Salimata DEMBELE
Source: Les Échos- Mali