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Visite du ministre de l’Administration territoriale à Koulikoro, Sikasso et Ségou : Abdoulaye Idrissa Maiga veut insuffler un souffle nouveau à la décentralisation, à la réforme de l’état, en valorisant chaque acteur à son niveau

Dans le cadre de la série de visites de terrain, le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation s’est rendu du 12 au 15 mars dans les régions de Koulikoro, Sikasso et Ségou où il a rencontré les représentants de l’Etat, les élus locaux, les députés et les chefs de village. De ces visites, le ministre entend créer un cadre d’échanges avec les différentes autorités administratives des régions sur les réalités du terrain et d’engager avec elles les solutions aux préoccupations du moment afin d’envisager les perspectives selon les orientations de la politique nationale de l’Administration territoriale.

Des  communications  sur  les élections communales, régionales et du district de Bamako, le processus de décentralisation avec un accent particulier sur les questions de la régionalisation et de la tutelle administrative, la pérennisation du Ravec et la consolidation de l’état-civile ont été les thèmes centraux développés au cours de cette visite.

De Koulikoro à Sikasso en passant par Ségou, le ministre a porté un message unique. Il s’agit des enjeux  des  élections communales et régionales,  le grand chantier de la décentralisation tout en mettant l’accent sur la régionalisation, à la tutelle administrative  et à la consolidation de fichier RAVEC. Tout au long de son périple, le ministre de l’Administration territoriale, Abdoulaye Idrissa Maïga s’est entretenu avec  les chefs des différentes circonscriptions administratives, les élus locaux et les autorités villageoises, sur les différentes réformes engagées par son département.

Abdoulaye Idrissa Maïga a  invité les administrateurs à travailler autrement pour changer le visage de l’administration à l’endroit des usagers. « Vous êtes des acteurs clé qui accompagnent le gouvernement dans la mise en œuvre de la politique nationale de l’administration du territoire et de la politique de décentralisation », a-t-il souligné.  » C’est dans ce cadre que mon département entend imprimer la nouvelle vision portée par le président de la république en matière de gouvernance par une politique de décentralisation permettant  de  renforcer le pouvoir des collectivités territoriales,  acteur majeur du processus  » a-t-il déclaré.

Ainsi il a noté que les difficultés relevées sont nombreuses. Afin de prendre les aspirations des populations, le ministre a promis d’améliorer les conditions de travail des représentants de l’Etat. Pour la bonne exécution de leur mission. Ce point est impératif, dira-t-il, car les représentations de l’Etat sont ses vitrines pour la population.

» Je suis venu, j’ai écouté, j’ai entendu et nous allons voir dans quelle mesure on pourra donner à l’administration, ses lettres de noblesse », a-t-il soutenu. Il a promis de mettre en place de nouvelles stratégies pour doter les différents services en personnel de qualité et en moyen matériel. Il a aussi rappelé qu’il est important de réhabiliter l’autorité traditionnelle qui joue un rôle important dans la consolidation de la paix et la stabilité dans les communautés.

Pour la circonstance, le ministre était accompagné par son staff technique. Pour ce faire, différents  communications ont été présentées par les directeurs nationaux. Ousmane Bagayogo, Directeur national de l’état civil a fait une communication  sur les processus du RAVEC et sa phase de pérennisation. Egalement, Adama Sissouma directeur général des collectivités territoriales a fait le tour des défis et enjeux de la régionalisation. Quant à  Mamani Naciré, conseiller technique au ministère de l’Administration territoriale, il a axé son intervention  sur les élections communales, régionales et celles du district de Bamako. Dans sa présentation, Mamani Naciré  a précisé que ces élections concernent 703 communes  dans 49 cercles,  8 régions et un district. Ces élections de 2015 se préparent dans un contexte nouveau marqué par le passage du suffrage indirect au suffrage direct pour l’élection du Maire et des présidents du Conseil régional. Ces changements dans le mode d’élections font suite aux  recommandations du forum sur la décentralisation. Ce passage au suffrage direct concerne toutes les collectivités sauf les cercles  qui restent dans l’ancienne disposition.

Ce passage aux suffrages universels directs a eu des conséquences sur les textes de la décentralisation. « Des modifications ont été apportées à la loi de l’élection et sur la décentralisation pour donner un cadre légal à ses différentes mesures », a expliqué M. Naciré

Ousmane Bagayogo directeur national de l’Etat civil a expliqué les dispositifs de la  pérennisation  du recensement  administratif à vocation d’état civil (RAVEC) en lien avec la modernisation de l’Etat civil et le processus électoral.  Ce dernier a passé aux peignes le processus du RAVEC depuis sa phase d’identification à la pérennisation en passant par la phase d’achèvement. Pour lui, le Ravec  a été instauré pour recenser et  enrôler  des Maliens de l’intérieur comme de l’extérieur. L’opération  qui a démarré en 2009,  s’est poursuivie jusqu’en 2011. Il a précisé que la consolidation et la modernisation de l’état civil est une opération de renforcement des capacités des structures de l’état civil. De même que le renforcement de la capacité des acteurs pour ce qui est de la pérennisation.

La régionalisation n’est pas le régionalisme

Adama Sissouma, directeur général des collectivités a fait le bilan de la décentralisation et des grands enjeux de la régionalisation à chaque étape. Il s’est appesanti sur le nouveau concept qu’est la régionalisation. D’après lui, l’objectif principal de la régionalisation est d’améliorer notre  décentralisation et promouvoir le développement économique de nos collectivités. Il a soutenu que la régionalisation n’est pas le régionalisme. Le régionalisme n’a rien à voir avec la démocratie, la décentralisation, et le développement durable, a-t-declaré. Alors que la régionalisation vise à  améliorer la gouvernance territoriale en favorisant un environnement propice à la libération des initiatives des acteurs économiques. « La régionalisation se met en place dans le cadre d’un Etat unitaire, conformément au principe constitutionnel de la libre administration des collectivités territoriales  » a-t-il expliqué.

Avant d’ajouter que la régionalisation met la région au cœur du processus de décentralisation, mais les autres niveaux de collectivités gardent un rôle essentiel. Le gouverneur de la région de Koulikoro tout comme ses homologues de Sikasso et de Ségou dans leurs discours ont fait un survol de l’histoire de leurs régions avant de souligner les maux qui minent l’administration dans leurs circonscriptions respectives.

 

La protection des biens  et des personnes mises-en mal à Koulikoro

La première étape de cette visite, a concerné la région de Koulikoro.  Le gouverneur de cette région indiquera que les populations  se dédient quotidiennement au développement de ce pays à travers l’agriculture, la pêche, l’élevage entre autres. Sur le plan de la sécurité, il a noté que la protection des biens et des personnes est de plus en plus mise en mal dans les villages et hameaux. Cela a-t-il dit se caractérise par des vols à mains armées, des viols et violences commis par des coupeurs de routes. S’y ajoutent la circulation des armes légères, des conflits inter et intra-communautaires, et des vols d’animaux. Il a rappelé que sa région dispose de 1 194 hommes de sécurité pour faire face à ce défi sécuritaire soit un agent de sécurité pour 2 000 habitants environ.

Celui de Sikasso a  fait une monographie complète de sa région, avant d’assurer le ministre du bon fonctionnement de l’administration tout en lui soulignant les difficultés auxquelles elle est confrontée. Ici, les problèmes ont pour noms le délabrement des logements des sous-préfets, le manque de matériels roulants et la monté de l’insécurité grandissante dans les zones frontaliers avec le Burkina, la Guinée suite à l’exploitation des placières.  Ces problèmes sont identiques à celui de Koulikoro.   » La quasi-totalité des bâtiments publics sont délabrés et ne font pas honneur à l’Etat « , a fait remarquer les différents gouverneurs. Pour l’image du pays, les infrastructures publiques, surtout situées dans une localité frontalière, doivent avoir une certaine qualité, a estimé les orateurs.

A Ségou la vigilance reste de mise au plan sécuritaire

En effet une partie de cette région  fait l’objet d’attaques de la part des terroristes. Et les attaques du 5 janvier 2015 de Nampala par les djihadistes, a signalé le gouverneur n’ont pas eu raison de la présence des agents de l’Etat à leurs postes contrairement au passé. La sérénité est de retour a-t- il  magnifié.  »Grace à l’action conjuguée des forces de sécurité  et des autorités administratives qui ont multiplié les actions de sensibilisation. Grâce auxquels efforts, la confiance est de retour petit à petit  » a-t-il ajouté.

Le comité régional de sécurité et ses démembrements locaux  se réunissent hebdomadairement. Ils collectent et  évaluent  la situation sécuritaire, a dit le chef de l’exécutif régional. Et mieux, ils formulent des recommandations pour une meilleure protection des personnes et de leurs biens. Il a indiqué que des efforts louables ont été accomplis en termes de réhabilitation des bâtiments administratifs et équipements des agents de l’administration.  Mais malgré tout,  les besoins demeurent importants.  »L’immensité des enjeux et  l’ampleur des défis à relever imposent d’anticiper sur la résolution les difficultés qui  jalonnent le parcours  » a-t-il conclu.

  Ramata TEMBELY, envoyée spéciale

 

Source: L’Indépendant

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