Bamako le temps d’une semaine a attiré l’attention de l’opinion publique, la raison, la venue de l’ancien président français François Hollande suivi de la visite du Premier ministre Edouard Philippe et de son ministre des armées Florence Parly. Si le premier est venu pour des actions humanitaires, le second est venu réitérer le soutien de Paris à la lutte sans merci que le Mali mène contre des groupes terroristes depuis pratiquement une décennie. Derrière ces visites il ya un agenda caché pensent certains. Ces personnes estiment que le Mali a toujours voulu garder jalousement sa souveraineté vis-à-vis de la France, c’est la raison pour laquelle, elle a une main invisible dans la déstabilisation d’une partie du pays.
Le Mali est ce pays ouest-africain qui n’a jamais caché son désir d’indépendance face à une métropole de plus en plus talonné par des pays comme la Chine, l’Inde, la Russie et même la Turquie. Les rapports tendus entre Bamako et Paris remontent aux indépendances. Après l’éclatement de la fédération du Mali, le président Modibo Keita exige le départ des troupes coloniales françaises. Cette décision a été une arête dans la gorge des français qui souhaitaient garder le camp de Tessalit précisément le camp de Hamachache. Ce que la France n’a pas pu encore digérer, c’est l’orientation du Mali vers le socialisme et le rejet du FCFA à l’époque. L’hexagone a été irrité lorsque le tombeur du président Modibo Keita, le président Moussa Traore a indiqué que le Mali ira à l’école japonaise. Le président Alpha Oumar Konare qui voulait faire disparaitre les derniers vestiges du système colonial a refusé de se rendre à Dakar sur invitation du président Chirac qui recevait les chefs d’Etat de l’ex Afrique Occidentale Française. En historien le président Alpha a trouvé cela insultant. Mieux pour concrétiser cette volonté d’indépendance , il s’est tourné vers la Chine, d’ailleurs c’est bien elle qui a réalisé les infrastructures de la Coupe d’Afrique des Nations CAN 2002. Quand au président Amadou Toumani Toure, il a toujours joué sur la rivalité des grandes puissances pour obtenir de l’empire du Milieu de dizaines d’infrastructures sous forme de don. C’est bien lui qui avait en son temps refusé de signer le document sur l’immigration qui autorise la France à expulser par vol charter vers le Mali des clandestins. Il a aussi manifesté son soutien au frère guide Mahammar Kadhafi. Ces événements n’ont pas manqué d’effrayer le taureau gaulois. Cette dernière va profiter de la crise libyenne pour régler ses comptes avec ce pays rebelle. Personne n’ignore qu’on aurait pu éviter le drame que le Mali et toute la région Sahel vit actuellement. La preuve a été donnée par les récentes frappes menées par les forces aériennes françaises contre les positions de l’Union des Forces pour la Resistance de Timane Erdimi qui s’apprêtaient à marcher sur N’Djamena. En 2012, un simple coup de semonce des Mirages 2000 du nom de ces redoutables bombardiers à long rayon d’action pouvait tenir à distance le MNLA et autres mouvements islamistes. Mais bon au nom de la Real Politik Alain Juppé la Jupette et son président Sarkozy l’homme aux grandes oreilles ont laissé faire, histoire de punir ATT et permettre aux touaregs qui combattaient aux côtés de Kadhafi de rejoindre la virtuelle terre promise, le nord du Mali. Le président Hollande qui à la faveur de l’opération « SERVAL » déclenchée le 11 janvier 2013 a intervenu au Mali n’a fait le boulot qu’en partie, puisqu’il a été interdit à l’armée malienne de prendre position dans la ville de Kidal. On connait la suite des événements. Certains n’ont pas pardonné à Hollande ce comportement qui a plutôt favorisé le MNLA qui avait disparu du nord sous les coups du Mouvement pour l’Unicité et le Djihad en Afrique de l’Ouest( MUJAO). Pour des Maliens avertis Hollande est venu en Afrique avec une idée derrière la tête. Ces Maliens pensent que l’ancien président français loin d’être un humaniste a fait le déplacement pour récolter des fonds, histoire d se ré chemiser financièrement pour préparer son retour sur le perron de l’Elysée en 2021. Son retour au pouvoir serait catastrophique à en croire ce spécialiste des questions internationales qui a préféré gardé l’anonymat. Pour ce dernier Hollande tient un double langage quand il a publiquement condamné au sommet de la francophonie à Dakar le 27 novembre 2014, le comportement de certains dirigeants africains qui s’amusent à modifier les constitutions pour se maintenir au pouvoir. Il a ouvertement approuvé le referendum organisé par Sassou Nguesso en 2015 pour se maintenir au pouvoir. Des maliens n’ont pas compris, quand IBK dit ouvertement que de tous les chefs d’Etat français qu’il a côtoyé, Hollande est le plus sincère. Nous doutions de cette sincérité dans la mesure où la visite pompeuse du président IBK n’a pas été suivie d’effet. Lors de son séjour en France, il a obtenu une promesse d’investissement de plus de 360 millions d’Euro au Mali. Mais à présent, aucune trace de cette somme colossale. Pour ce qui est de la visite du Premier ministre Edouard Philipe certains pensent que c’est une façon pour lui de venir récolter des fonds pour ensuite retourner en France dans le but de satisfaire les gilets jaunes dont les revendications demandent des sommes faramineuses. Pour camoufler cela, le Premier ministre Edouard est en soldat tricolore pour combattre les djihadistes. D’ailleurs, il a fait le déplacement de Bamako avec la Ministre française des armées Florence Parly pour maquiller les vraies raisons de cette visite. Comme lors de la visite d’IBK en France, le premier ministre a fait beaucoup de promesses. Il a signé avec le Mali 4 accords de développement portant sur une enveloppe de plus de 55, 8 milliards de nos francs, une aide budgétaire portant sur 6, 6 milliards, une subvention au projet d’appui à l’amélioration des finances publiques pour un montant de 6,6 milliards, une subvention au projet d’amélioration de la compétitivité des entreprises par la formation professionnelle phase 2 pour un montant de 9,8 milliards de fcfa . Avec ce montant 7500 jeunes seront formés. Un projet d’adduction d’eau qui touchera les villes secondaires du Mali Koulikoro, Ségou, San, Mopti-Sevare et Bandiagara. Le but du projet alimenté 500000 personnes en eau potable pour un montant global de 32, 8 milliards. La signature de ces conventions n’est –il pas une manière de calmer une population qui de plus en plus se montre hostile au FCFA. Le Général De Gaulle l’a répété à maintes reprises la France n’a pas d’amis mais des intérêts.
Seba Samake
Le Triomphe