Les récentes violences faites aux hommes au Mali, n’ont jusqu’ici fait l’objet d’aucune grogne de la part des défenseurs des droits de l’homme. Ces violences, les unes aussi horribles que les autres, et qui ont été largement médiatisées, ces dernières semaines, n’ont cependant enregistré aucune réaction vigoureuse de la part des associations dites de défense des droits de l’homme. Ce, contrairement aux multiples déclarations ou manifestations qui bouillent l’opinion publique chaque fois qu’il s’agisse de violences faites aux femmes. Que pourrait véritablement signifier un tel paradoxe ?
Le dernier cas de violence faite à un homme et qui a longuement défrayé la chronique, a eu lieu à Bamako, précisément, au quartier de Kalaban, où une femme éprise de colère a assommé son homme à coups de pilon jusqu’à lui ôter la vie puis l’a incinéré. Cette scène abominable qui a profondément choqué l’opinion publique, a été ironiquement passée sous silence par les organisations des droits de l’homme au Mali. Malgré leur nombre presque indéchiffrable, ces associations ne semblent de plus en plus exister que pour défendre les femmes.
Certaines parmi elles, uniquement soucieuses du financement faramineux dont elles bénéficient de bailleurs extérieurs, n’existent que dans la forme. Depuis plusieurs années, c’est plutôt devenu un moyen d’enrichissement que de créer des associations au nom de la défense des droits de l’homme, lesquels ne serviront, en réalité, qu’à se confondre aux organisations sérieuses activement dédiées au combat pour le respect des de l’homme au Mali.
Mais là encore, les associations dites sérieuses ne bondissent en général que sur des cas de violation liés aux femmes et enfants pour accroitre leur popularité et se forger une place au soleil. Les déclarations vigoureuses, les conférences de presse et les marches de protestation sont les principaux moyens employés pour mettre la pression sur les autorités gouvernementales. Cependant, jusqu’ici, rares sont les fois où ces moyens de pression sont utilisés pour contraindre ces mêmes autorités à sévir, notamment, quand il s’agit de violations conjugales coûtant la vie à l’homme.
Comment devrait-on comprendre ce silence, aussi bien hypocrite que révoltant, de ces innombrables associations dites de défense des droits de l’homme lorsque des violences sont systématiquement perpétrées contre des hommes et qui sont surtout liées aux relations intraconjugales conformément aux cas d’espèce récemment observés dans la capitale malienne et à l’intérieur du pays ?
Que faut-il franchement retenir de l’indifférence manifeste de ces associations face aux nombreuses violations contre des hommes par des femmes ? Ce silence assourdissant des défenseurs de droits de l’homme vis-à-vis d’aussi répréhensibles actes, délibérément perpétrés par des femmes contre des hommes, ne pourraient-il, en effet, pas se traduire par une sorte de discrimination négative ? Cette indifférence criante des associations des droits humains, n’est-elle pas de nature à encourager des femmes à perpétuer de telles abominations contre des hommes ? Seules les associations, elles-mêmes, seraient en mesure de mieux édifier l’opinion publique sur le but réel de leur existence au Mali.
Moulaye Diop
Source: Le Point du Mali