Qui aurait-cru, que Soumeylou Boubèye MAIGA après avoir pris toute la mesure de son combat pour l’avènement d’une véritable démocratie à ses débuts de journaliste a craché ses quatre vérités en mars 1989 sans hésitation à la figure du général Moussa TRAORE président de la République, chef de l’Etat, et Secrétaire général du parti unique,l’Union Démocratique du Peuple Malien (UDPM) sans être inquiété par la suite ? Ce combat Soumeylou Boubèye MAIGA l’amené à fond.
Le combat de l’avènement de la démocratie en 1991, il l’a mené aussi parfaitement et il était prêt à sacrifier sa vie pour cela. Mais comme on le dit on pense autrement dans un palais que dans une chaumière. Le dirigeant malien, s’en fou de la constitution et des lois, une fois au sommet de l’Etat. C’est le cas d’IBK qui continue à fouler aux pieds, toutes les règles de démocratie. Il en est de même pour SoumeylouBoubèye MAIGA, le Général Salif TRAORE. Ils ont oublié qu’un jour, ils se retrouveront parmi le peuple après l’avoir bastonné des années avant, tout en le spoliant de ses droits légitimes de manifester, de marcher, d’avoir une autre idée de faire pour développer le Mali enfin de conforter la démocratie. Mais, l’oiseau à beau volé dans le firmament, son crâne viendra blanchir sur les rochers ou dans la plaine un jour.
Depuis l’avènement d’IBK à la tête de l’Etat, il veut régler ses comptes avec Soumaïla CISSE, qu’il accuse comme étant l’homme par lequel, son sort a été scellé en 2002 contre ATT. Soumeylou Boubèye MAIGA est dans le même cas. Il pense avoir un contentieux insoluble dans le temps entre lui et le même Soumaïla CISSE qu’il n’a pas pardonné pour lui avoir ravi la vedette en 2002 pour devenir le candidat du parti ADEMA-PASJ. La politique, tout comme la démocratie ne rime pas avec la rancœur, surtout lorsque les opinions sont différentes. Suite à la violence perpétrée contre l’opposition le vendredi 16 octobre 2018, notre démocratie a pris un grand coup malheureusement, parce que ni IBK, ni le Premier ministre Soumeylou Boubèye MAIGA n’ont rien compris dans le rôle d’une opposition, surtout lorsqu’on se retrouve dans un pays en crise. Tout d’abord, on désigne par opposition, les partis politiques ou les mouvements n’appartenant pas à la majorité parlementaire mais veillent comme du lait sur le feu sur l’action gouvernementale. L’opposition a, dans une démocratie, plusieurs fonctions. Tout d’abord, l’opposition constitue un contre-pouvoir : elle permet d’éviter que la majorité, une fois parvenue au pouvoir, n’ait la tentation de mener une politique portant atteinte aux droits et libertés. Pour cela, l’opposition dispose pour le faire de différents moyens : la mise en cause de la responsabilité gouvernementale devant l’Assemblée Nationale par la motion de censure, la saisine du conseil constitutionnel, les questions posées au gouvernement dans les enceintes parlementaires… L’opposition représente aussi la possibilité d’une alternance politique : elle participe à l’existence du pluralisme politique, qui est une des bases de la démocratie. Ce pluralisme permet de choisir ses gouvernants. Or, il n’y a de choix véritable que si l’électeur peut se prononcer entre plusieurs possibilités. Ainsi, l’opposition, en proposant un nouveau cours à la politique nationale, permet aux citoyens éventuellement mécontents de disposer d’un recours. Avec les moyens, évoqués plus haut, à la disposition des parlementaires, elle peut manifester son désaccord envers la politique suivie et tenter de retarder sa mise en œuvre. Enfin, l’opposition permet aussi de renouveler le personnel politique : lorsque la majorité perd le pouvoir, une nouvelle génération d’hommes politiques peut trouver une place de choix dans l’opposition et se préparer ainsi à assumer des fonctions importantes à l’occasion d’une victoire à venir. Le rôle de l’opposition est donc essentiel en démocratie. C’est pourquoi certains pays comme le Mali lui ont organisé heureusement un véritable statut.
Quant au Général Salif TRAORE nous avons l’habitude de lui faire savoir qu’en démocratie, on ne bastonne pas les marcheurs aux mains nues, surtout lorsqu’on a une riche expérience en matière de maintien d’ordre. Le cas des jeunes marcheurs de Gao est là pour nous alerter, comme quoi le régime continue de paniquer et de tomber dans la violence. Attention Faut-il comprendre par cette attitude du nouvel exécutif comme une atteinte aux libertés publiques et individuelles ?Suffit-il d’affirmer que la souveraineté appartient au peuple pour garantir le fonctionnement d’une véritable démocratie ?Rappelons que la notion de démocratie est tout aussi indissociable de la liberté d’expression, de la liberté d’aller et venir, de la liberté de réunion et de la liberté de marcher.La démocratie repose aussi sur la liberté de la presse, les marches comme on le voit fréquemment en Europe.
Lorsque les citoyens ne sont plus libres de s’exprimer, de marcher, de se déplacer ou de se réunir par des voies et des moyens légaux, la démocratie devient une fiction. Effectivement depuis l’arrivée de Soumeylou Boubèye MAIGA, la démocratie malienne s’est frelatée et est devenue la dictature. Soyons prudents, la démocratie ne devrait pas être à géométrie variable. Si c’est le cas, peut-on penser que l’opposition malienne aura plus d’un tour dans son sac ? Le jour où tous les tours seront sortis du sac, le Mali connaitra un autre régime de transition. A bon entendeur salut !
Seydou DIARRA
Source: Le Carréfour