Le coordinateur du Cadre de concertation des organisations de défense des Droits de l’Homme, Mamadou Lassine Diarra, était face aux hommes de média, le samedi 20 août 2022. Une rencontre médiatique qui visait à se prononcer sur la situation des Droits de l’Homme au Mali tout en exhortant à un engagement collectif contre les violations et abus des Droits de l’Homme.
La violation des droits de l’homme est une réalité qui crève les yeux au Mali. Elle se caractérise par la persistance de l’esclavage par ascendance dans la région de Kayes avec comme corollaire l’assassinat en lien avec ‘’l’esclavage’’ ; l’atteinte aux Droits de l’Homme contre les civils, les forces de défense et de sécurité ; les violations des Droits de l’Homme liées à l’accès aux services sociaux de base. Ces nombreuses violations inquiètent le Cadre de concertation des organisations de défense des Droits de l’Homme.
Aux dires du coordinateur, Mamadou Diarra, 421 personnes dont 97 femmes, soit une hausse de plus de 200% par rapport à la période de janvier à avril 2022, ont soutenu avoir été victimes de prise illégale d’argent dans l’accès aux services publics dans les commissariats de police pour l’établissement de la carte d’identité nationale. Pour avoir les cartes d’identités nationales, c’est la croix et la bannière. L’on est obligé de payer 5000 FCFA pour en avoir le précieux sésame. Mieux, un nombre limité de cartes est délivrée par jour et tant pis pour celui qui ne se trouve pas parmi les heureux gagnants. Le coordinateur Diarra a aussi tiré la sonnette d’alarme sur la cherté de la vie au Mali.
Ces nombreuses violations des droits de l’homme ont poussé les défenseurs à souhaiter une implication collective afin de lutter contre le fléau. C’est ainsi que M.Diarra et son organisation recommandent au ministre de la Justice et des Droits de l’Homme de poursuivre des efforts de protection des personnes victimes de l’esclavage par ascendance et d’adopter une loi spécifique criminalisant la pratique de l’esclavage par ascendance.
Il a aussi souhaité une implication du ministre de la Sécurité et de la Protection civile à travers la prise des mesures fortes contre les responsables chargés de la délivrance des documents administratifs agissant en violation de la loi ; et de poursuivre des efforts de sécurisation des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national dans le respect des Droits de l’Homme et du Droit international humanitaire.
Il a invité la ministre de la Santé à instituer des mécanismes de plaintes des citoyens, de traitements ainsi que le suivi des plaintes contre les fûtes professionnelles, s’ils ne le sont pas encore afin de protéger la garantie de l’accès à la santé, la vulgarisation et l’information du public dans toutes les langues nationales sur les voies et moyens dont disposent les citoyens contre les mauvaises pratiques dans les centres de santé et en milieu hospitalier. Poursuivant, le conférencier a exhorté le directeur général du Commerce et de la Concurrence à assurer le respect et le suivi des mesures adoptées pour faire face à la cherté de la vie. D’ores et déjà, des avancées dans la protection des Droits de l’Homme sont constatées par le Cadre de concertation.
Il s’agit de l’instruction n°507/Mjdh-SG du 29 juillet 2022 du ministère de la Justice et des Droits de l’Homme. Une instruction qui invite les présidents des chambres d’accusation, les procureurs généraux près des Cours d’Appel, les procureurs de la République bref les responsables des institutions judiciaires à effectuer des visites des établissements pénitentiaires. « Elles permettront de respecter loi et de protéger les Droits de l’Homme à travers la réduction des détentions arbitraires et de non-respect du délai légal des détention », a fait croire M.Diarra. Poursuivant, il dira que le Cadre a appris avec satisfaction des innovations prévues dans le cadre de la relecture du code pénal et du code de procédures pénales. Il s’agit de la prise en compte des violences basées sur le genre, la pratique de l’esclavage par ascendance, la question des mineurs face au terrorisme.
Bissidi SIMPARA
Source: L’Alerte