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Violation flagrante de l’accord à Kidal : la CMA fait marche arrière

Sous la pression du Comité de suivi de l’accord (CSA) et Bamako, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a décidé de surseoir à ses récentes décisions qui violent non seulement l’accord mais aussi l’intégrité territoriale du Mali. Les intouchables de Kidal ont été sommés de ne plus répéter une telle violation sous peine de sanctions.

Face à la récente provocation des membres de la CMA à Kidal, Bamako est passé à la vitesse supérieure pour se faire entendre.

Pour mémoire, il y a quelques jours, le comité directeur de la CMA a décidé de prendre solitairement un arsenal règlementaire régissant la vie courante de la société de l’Azawad. Cette réglementation fait une classification tripartite des catégories d’infractions ; à savoir : les contraventions, les délits et les crimes. Les contraventions sont réprimées par les services de répression et en rendent compte au cadi à travers un procès-verbal (PV).

Ayant appris cette information, le CSA n’a pas tardé à réagir. A la suite de sa dernière réunion à Bamako, les membres du Comité ont condamné fermement ces décisions unilatérales qui violent non seulement l’accord pour la paix et la réconciliation issu du Processus d’Alger, mais aussi le caractère unitaire du Mali.

Selon le président du CSA, Mohamed Boutache, “ces règlements sont nuls et non avenus”. Selon lui, ces décisions violent l’accord et l’unité du pays. Le président a également prévenu les intouchables de Kidal qu’une telle violation de l’accord ne sera plus tolérée.

La stratégie du poing sur la table du CSA a finalement porté fruit. Dans un communiqué, la CMA s’est dite ouverte à un échange avec les autorités de Bamako en vue de parvenir à des mesures mutuellement agréées dans le cadre de l’accord et dans le souci de préserver et renforcer la confiance entre les parties.

Derrière ce changement brusque de la CMA se trouve une pression diplomatique de Bamako qui est toujours resté muet face aux agissements des locataires de Kidal. Selon nos sources, les autorités de Bamako ont usé de la diplomatie pour faire plier la CMA.

Pour preuve, au moment où la CMA revenait sur sa décision, le président de la République accordait une audience à Koulouba au général de division Frédéric Blachon, commandant de la force Barkhane, accompagné par l’ambassadeur de France au Mali.

Même si de façon officielle, ces deux personnalités étaient venues pour une visite de courtoisie au président de la République et en même temps lui faire le point de la situation des opérations menées par la Force Barkhane. Dans les coulisses, les récentes décisions de la CMA auraient dominé les débats.

Y. Doumbia

Source: L’Indicateur du Renouveau

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