Inculpé de viol et attentat à la pudeur aggravé sur MS, sa fille biologique âgée de 21 ans, la Cour a condamné Siaka Sanogo à 10 ans de prison ferme. Cultivateur de son état, âgé de 46 ans, l’accusé comparaissait à la barre pour répondre à ces faits punis par la loi (articles 226 al1 et 225 al 1 et 6 du Code Pénal).
Les faits :
Courant avril 2021 à Sikasso, MS, fille de SS quittait la Côte d’Ivoire où elle avait été donnée en adoption depuis à bas-âge à sa tante maternelle, pour suivre à Sikasso des thérapies traditionnelles nécessitées par des violents maux de tête, lui faisant perdre connaissance. SS donnait ainsi régulièrement des plantes médicinales à sa fille avec lesquelles celle-ci se lavait ainsi que des décoctions à boire. Contre toute attente, chaque fois que MS utilisait les produits de son père, elle dormait profondément tout en perdant connaissance, SS profitait de ces moments pour assouvir son désir sexuel sur sa fille. S’étant rendue compte de cette situation du fait qu’elle se réveillait à chaque fois nue et dans le lit conjugal de ses parents, MS soupçonnait son père et le dénonçait à l’imam du quartier.
Cela n’ayant point diminué l’ardeur de son père qui n’a pas cessé ses actes incestueux, MS tombait enceinte. Son père essayait de camoufler cet état en la faisant retourner en Côte d’Ivoire où elle est restée jusqu’à son accouchement de jumeaux dont un est décédé. Revenue à Sikasso, elle décidait de placer l’autre enfant dans une pouponnière où les faits furent découverts et le père poursuivi et placé sous mandat de dépôt pour viol et attentat à la pudeur par le magistrat instructeur.
L’instruction définitive se faisant à la barre, l’accusé face à la Cour: «Je reconnais les faits. Elle est ma propre fille, ma fille biologique. Elle était âgée de 21 ans. Elle était venue à Sikasso pour des traitements. Quand je sortais la nuit pour aller dans les toilettes, je profitais pour abuser d’elle (elle se trouvait dans des positions indélicates)», a-t-il avoué.
Avant d’ajouter: «Entre une femme et un homme se mêle le Satan. J’étais tombé amoureux de ma propre fille… Je suis sain d’esprit. Je demande pardon à la Cour, je regrette les faits».
«Pourquoi tu as osé commettre cet acte contraire à nos mœurs?» interroge le président de la Cour. Et l’accusé de répondre : « Il y a quelque chose derrière que moi-même ignore». «Tu as abusé d’elle combien de fois ?», interroge un des conseillers. « Deux fois», répond l’accusé à voix basse.
«L’accusé a profité de la maladie de sa fille biologique pour entretenir des relations sexuelles avec elle, à plusieurs reprises. Tombée enceinte, elle fut envoyée en Côte d’Ivoire pour accoucher. Elle a donné naissance à des jumeaux dont un est décédé. Revenue à Sikasso, l’accusé a décidé de mettre l’enfant à l’orphelinat. C’est à partir de là qu’il a été découvert et placé sous mandat de dépôt. Les faits sont contraires à nos mœurs. Il est coupable. Il ne doit bénéficier d’aucune circonstances atténuantes», a requis le parquet.
Et son avocat de plaider que les faits de viol ne sont pas établis car, d’après lui, aucune pièce dans le dossier ne prouve la matérialité de cette infraction. «Aucun certificat médical ne figure dans ce dossier. Nous reconnaissons l’attentat à la pudeur. C’est le Satan qui l’a poussé. Nous demandons votre clémence !», a-t-il plaidé.
Le Ministère public a répliqué en disant que la défense devait tout simplement demander la clémence à la Cour. « Il ne peut pas défendre l’indéfendable. Son client a abusé de sa fille sans consentement. L’infraction est belle et bien constituée».
Il a été demandé à l’accusé de dire son dernier mot. Il reprend : « Je regrette les faits. Je demande la clémence à la Cour». Reconnu coupable, Siaka Sanago n’a pas bénéficié de circonstances atténuantes. Décision de la Cour, 10 ans de réclusion.
Moussa Sékou Diaby
Source : Tjikan