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Village de Farakala : Suite à une décision judicaire, plusieurs familles interdites d’exploiter des terres

Les pluies qui se faisaient attendre sont enfin tombées mais plusieurs familles des villages de Farakala I et II situés à 35 Km de Sikasso se sont vues interdire l’exploitation des terres qu’ils cultivent depuis plus de cent ans. Ainsi en a décidé un juge à la demande d’un riche fonctionnaire international établi au Burkina Faso.

Binèfou Sanogo c’est de lui qu’il s’agit, ancien fonctionnaire de l’Union Européenne, aujourd’hui fonctionnaire international dans une grande ONG dont-il est le représentant a sans nul doute les reins solides ou plutôt les poches pleines pour convaincre un juge de prendre une décision dont la conséquence immédiate est d’affamer de nombreuses familles  dans cette Commune rurale de Farakala. Est-ce là l’équilibre du droit ?

Le tribunal dans son jugement N°167/CH-CIV du 20 avril 2015 attribue aux familles concernées de Farakala les 50 hectares de terres, objet du litige. Ce qui n’est que justice puisque hier, feu Samba et aujourd’hui son fils Binèfou dans leurs prétentions ont eux-mêmes reconnu devant le juge de première instance avoir volontairement cédé les terres à ceux qui les exploitent aujourd’hui. Des déclarations qui, dans le fond sont mensongères mais qui ont tout de même le mérite d’établir qu’aucune violence, ni pression n’a été exercée sur eux pour  » céder les terres  » en question à leurs actuels propriétaires. Mieux, les faits établis par le juge dans le jugement cité plus haut, montrent que feu Samba père et à sa suite, Binèfou son fils ont vécu de tout autre chose que de l’exploitation de la terre. Le premier qui n’a jamais de sa vie possédé un champ était tantôt trafiquant aux confins des frontières Mali-Burkina, Mali Côte d’Ivoire, tantôt auxiliaire des services de douane. Tandis que le second, Binèfou ainsi chouchouté du produit de ce commerce illicite n’eût jamais besoin de vivre à la force de ses muscles dans une ferme quelconque puisque le père n’en avait pas.

La décision du juge de Sikasso outre la violation des procédures manque de bon sens. En effet dans un Pays en proie à la disette permanente, voire la famine en raison de la mauvaise pluviométrie récurrente, on ne s’explique pas que des paysans se voient interdire l’exploitation de leurs propres terres. On aurait compris le juge si on était en face d’une situation de deux ou plusieurs familles de paysans se disputant un lopin chacune pour sa mise en valeur à des fins agricoles hors ce n’est point le cas ici ; on n’est en face d’un cas où un homme riche et puissant décide souverainement d’utiliser les mécanismes de la justice pour spolier de pauvres paysans et les affamer.

On se croirait donc à une autre époque où le fait du prince suffisait à faire acte de justice ; hors nous sommes bien à plus de 20 ans d’exercice de la démocratie et de l’Etat de droit avec des décisions de justice aussi controversées que suspectes comme celles-là.

On comprend donc la colère des populations de Farakala qui se refusent à regarder impuissants leurs champs en friche alors que l’hivernage s’installe avec certitude. C’est vrai par ailleurs que la cour d’appel de Bamako a été saisie et sur le fond et sur la forme, c’est-à-dire l’injonction du juge de première instance. Mais, on a parfois l’impression que les mauvaises habitudes de certains, amènent malheureusement les citoyens à croire qu’au Mali, il y a une justice à double vitesse : une pour le plus riche, une autre pour le plus pauvre.

Nous nous gardons bien de faire injure au juge, mais c’est bien Binèfou lui-même lors de ses rares passages dans sa grosse cylindrée qui n’a eu de cesse de mettre en avant les grands moyens dont il dispose et d’intimider les pauvres paysans en soutenant qu’au bout du compte c’est l’argent qui fera la différence.

Des situations comme celle-làs interpellent les pouvoirs publics de notre Pays quand il y a justement péril en la demeure pour plusieurs familles sans autres ressources que la terre. Les risques sont grands : famine et exode rural sans compter les risques d’affrontements.

 

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