Relever le Mali du désordre dans lequel les démocrates criminels l’ont plongé uniquement pour se servir du bien public, n’est pas chose facile dans un contexte de guerre. Mais avec une dose d’intelligence, le défi devrait vite être relevé à la grande satisfaction du peuple malien.
En décidant de trouver une solution à tous les problèmes hérités de la gabegie démocratique, les autorités de la transition font du surplace et tournent en bourrique le peuple malien, désorienté par les discours à l’emporte-pièce d’un Premier ministre qui se satisfait à dénoncer ses camarades d’hier de la mangecratie, oubliant qu’il est lui-même un acteur clé dans la déchéance de l’État malien. Alors que les vrais problèmes demeurent encore.
Le bout du tunnel n’est certainement pas pour demain. Dans la mesure où le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga privilégie encore les envolées lyriques et des dénonciations pour se blanchir de la gestion des démocrates prédateurs dont il a été avec eux un acteur incontournable dans la dilapidation du bien public. Il ne rate aucune occasion pour régler ses comptes avec ses amis d’hier. Des audiences à la primature à l’ouverture d’une cérémonie, en passant par des échanges avec les cadres et militants de son regroupement politique, il descend en flammes ses anciens alliés politiques et jette toujours la responsabilité de notre échec aux puissances coloniales et impérialistes. En oubliant sa responsabilité dans ce chaos que nous vivons depuis 2012.
Pourtant, dans un passé récent, il avait tenu à dire solennellement que le temps des discours populistes et la propagande était révolu et place au travail avant que le peuple se retourne contre les tenants du pouvoir. Mais c’était mal connaître l’homme. Rien n’a changé. Il continue toujours avec son populisme et sa propagande, rejetant la responsabilité de la situation dont notre pays vit depuis 2012 aux autres. Et le travail auquel les Maliens attendaient au lendemain de son discours encore populiste n’a pas encore pointé son nez. Il a été enterré par Choguel K. Maïga en s’adonnant à ses anciennes amours: discours populistes, propagande, dénonciation, fuite de responsabilité. Comme lui-même l’a déclaré pour être applaudi comme au bon vieux temps du communiste soviétique, ils ont atteint leurs limites objectives. Et il est temps qu’il change de fusil d’épaule pour mettre le pays au travail afin que le changement annoncé soit une réalité et non un rêve pour les Maliens qui continuent de prendre leur mal en patience, malgré leur soutien à la transition.
Plus que jamais fatigués par la cherté de la vie, les coupures d’électricité et l’insécurité, les Maliens, malgré eux, continuent d’apporter leur soutien à la transition dont les tâtonnements dans la gestion du pays donnent des soucis à nos compatriotes. Ils subissent la loi des maux cités plus haut. Jusqu’à présent, les prix des produits de grande consommation subventionnés par le gouvernement ne connaissent aucune baisse. Alors que les salaires n’ont aucune augmentation. N’en parlons pas des prix des carburants. Depuis presque une année, les prix à la pompe demeurent le même. Conséquence: les prix des transports prennent l’ascenseur. Sans aucune concertation avec le gouvernement et les associations des consommateurs, les compagnies de transport ont fixé les prix de transport dans leurs intérêts.
Et pour ne pas arranger les choses, le pays est pris en otage par des coupures d’électricité dues uniquement à la volonté d’une mafia politico- militaire et économique, animée par le seul souci de grappiller les fonds publics et de faire souffrir les Maliens. Et aujourd’hui, ils n’ont que leurs yeux pour pleurer. Toutes les activités économiques du pays sont presque à l’arrêt, faute de fourniture d’électricité aux consommateurs.
Quant à l’insécurité, elle devient un casse-tête. Des gens sont dépossédés de leurs biens. D’autres sont tués. Les crimes passionnels sont monnaie courante. On assiste à ces derniers à l’assassinat odieux des épouses par leurs conjoints. Les disparitions et enlèvements des enfants, des malades mentaux sont tellement fréquents qu’ils ne s’offusquent personne. Tous ces crimes se passent dans l’impunité la plus totale, laissant le citoyen sans défense.
Cela n’est pas surprenant. Dans la mesure où le gouvernement, au lieu de sélectionner les urgences pour faire face, s’est attaqué à tous les problèmes légués par les démocrates voleurs dont l’ambition était de se servir dans les caisses de l’État. Et avec un Premier ministre populiste, l’administration demeure la même. Aucun changement n’est constaté. Il suffisait d’une dose d’intelligence pour satisfaire certaines attentes des Maliens. Mais Choguel K. Maïga, Premier ministre, a voulu autrement. Il tourne le peuple malien en bourrique et se satisfait de ses discours populistes et propagandistes en tenant responsable ses alliés politiques d’hier du délitement de l’État malien. Alors que lui-même fut un artisan majeur dans ce gangstérisme contre notre pays. Résultat: le surplace. Le pays ne bouge presque pas sur aucun plan.
L’heure est arrivée de changer de pas de danse pour mettre les Maliens au travail. Sans lequel aucune nation ne peut se développer.
Yoro SOW
Inter De Bamako