Des Maliens emprisonnés en Guinée ont regagné Bamako le 5 novembre. Ils sont 350 arrêtés dans ce pays voisins pour arnaque à cause de leur activité avec la douteuse entreprise QNET.
« Nous remercions beaucoup les autorités », a confié le porte-parole des Maliens rapatriés de Guinée. Comme lui, beaucoup étaient victimes de la vente pyramidale de QNET qui incite ses membres à faire de leurs proches des proies à escroquer.
Terrorisme, rébellion, arnaque et malversation, telles sont les différentes accusations dont les 350 Maliens ont fait l’objet. Certains ont été embrigadés par un réseau d’arnaque qui leur promettait du travail dans les mines d’or. Ils sont tous tombés dans les filets de QNET.
Des jeunes, dont 9 femmes et des mineurs faisaient partie de la vague d’arrestation de Maliens à Siguiry, Kankan, et Conakry. Les activités qu’ils menaient dans ces villes n’étaient pas orthodoxes.
« La population a pris peur. Elle les a dénoncé. De fil en aiguille, les autorités ont commencé à les arrêter », affirme une responsable du ministère des Maliens de l’extérieur, le département qui a concouru à leur rapatriement.
Le système d’arnaque QNET
Ces Maliens sont victimes d’un système mafieux de QNET qui transforme ses victimes en arnaqueurs. Il consiste d’abord à persuader un individu de devenir « associé » à l’entreprise de vente moyennant le paiement d’une grosse somme.
Chacun des Maliens rapatrié a « payé énormément d’argent. Le minimum qu’ils ont payé c’est 400.000 f, ce qui correspond à plus d’un milliard de F CFA » au regard de leur nombre, indique la représentante du ministre des maliens de l’extérieur à leur accueil à Bamako.
QNET encourage ensuite ses victimes à faire adhérer leurs proches qui vont également devoir débourser des montants astronomiques.
La contrepartie miroitée aux victimes est de devenir riche très vite car elles auront non seulement un pourcentage sur les deux proches qu’elles doivent faire adhérer mais aussi sur les gains des victimes de ces derniers. Et ainsi de suite. Mais c’est la désillusion une fois tombé dans le piège.
Pour convaincre leurs proies, ceux qui sont déjà victimes et qui ont intérêt à faire adhérer d’autres font des faux témoignages sur la fortune que QNET leur a prétendument permis d’amasser.
QNET cible principalement des personnes pauvres. Le montant versé est très souvent une dette contractée ou issu de la vente des biens précieux des victimes. Tout cela, dans l’espoir de multiplier rapidement sa mise.
Le système est appelé la vente pyramidale. Ce type d’activité commerciale est interdite dans plusieurs pays dans le monde. Suite à plusieurs cas, la Guinée vient à son tour d’interdire l’entreprise QNET sur son territoire.
Au Mali, elle continue ses activités d’arnaque avec des parrains dont un ministre de la République. Le département des Maliens de l’extérieur promet toutefois une enquête. D’ici là, les Maliens sont appelés à faire preuve de vigilance.
Malivox