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Victime d’erreur judiciaire en Mauritanie : Notre compatriote Yaya Cissé menacé d’exécution

Natif de la région de Mopti, Yaya Cissé est détenu depuis bientôt trois ans dans une prison en Mauritanie où il a été condamné à la peine capitale pour meurtre et complicité de meurtre commis sur un guide maure. Selon son avocat et plusieurs témoignages, il a été victime d’erreurs judiciaires et qu’à ce titre, il est illégalement détenu dans ce pays frère et voisin du Mali.

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Dans son entourage et à l’intérieur du pays, de manière générale, les gens sont dépassés par le calvaire que vit Yaya cissé, ressortissant malien depuis trois ans en Mauritanie où il attend, inoffensif, l’exécution de la sentence. Il a été condamné par toutes les instances judiciaires mauritaniennes (de la cour d’Appel à la Chambre pénale de la Cour Suprême) à la peine de mort pour meurtre et complicité de meurtre commis sur la personne d’Ahmedou Ould Ama, guide de son Etat.

Et cela, sur la base du seul témoignage d’une détenue ressortissante du Mali, Maï Diarra connue pour ses pratiques de maraboutage et considérée comme le principal auteur du meurtre. Pire encore, pendant toutes les procédures, de l’enquête préliminaire à l’instruction en passant par le parquet, cette dernière n’avait jamais mentionné le nom de Yaya Cissé dans ses déclarations. Ce n’est qu’à la barre qu’elle a affirmé avoir » vu Ahmedou Ould Ama (la victime) pour la dernière fois avec Yaya Cissé « .

Selon des témoignages, dont des personnes avec qui il a effectué le trajet, Yaya Cissé a quitté la capitale mauritanienne le 25 juillet 2010 à bord du vol NKTT de Mauritanie Airways pour arriver à Bamako le lendemain 26 juillet à 00 heures 40 minutes par l’axe Nouakchott-Dakar-Bamako. Soit la nuit de l’assassinat du sieur Ahmedou Ould Ama à 1heure du matin. «  C’est moi-même qui suis partie l’accueillir ce soir à l’aéroport international de Bamako Sénou  » affirme sa femme, angoissée. Selon un de ses compagnons de longue date, «  Yaya ne saurait faire du mal à une mouche « . «  Sa présence au Mali à cette date ne fait l’objet d’aucun doute parce qu’il a été chez moi personnellement deux jours après son arrivée  » a précisé pour sa part Moussa Maïga, ami d’enfance de Yaya.

Hélas ! Malgré cet aspect, affirmé et démontré par ses documents de voyages comme le passeport avec cachets de sortie de Nouakchott et d’entrée au Mali, le pauvre a été condamné à la peine de mort. Cela, après son retour en Mauritanie, deux ans après le meurtre, pour intercéder en faveur de certains de ses compatriotes en détention préventive auprès des commissariats, en sa qualité de président de l’Association des Ressortissants Maliens en Mauritanie.

Les Maliens se mobilisent pendant que les autorités se taisent

Au sein de l’opinion publique malienne, les voix commencent à se lever contre cette incarcération que d’aucuns jugent d’arbitraire. Déjà, un comité de soutien a été mis en place par plusieurs jeunes à Bamako pour lutter pour sa libération en plus des associations de droit de l’homme qui s’intéressent à l’affaire. Dans les jours à venir, il est fort probable qu’il soit mis en place un réseau de journalistes maliens pour aider ses avocats maliens et mauritaniens à faire toute la lumière sur cette affaire.

Pendant ce temps, les autorités restent muettes et n’ont pas encore bougé le petit doigt pour intercéder en faveur de ce ressortissant malien. Au contraire, des sources concordantes indiquent qu’elles semblent même être gênées quand on aborde le sujet avec certaines d’entre elles.  Pourtant il entretient de bonnes relations avec plusieurs ambassadeurs, députés et ministres dont l’actuel chef du département des Maliens de l’Extérieur.

  Aboubacar DICKO

 

Source: L’Indépendant

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