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Velléité séparatiste de HCUA: ce qu’il faut entendre par Peuple

Le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad vient de brandir sinon afficher sa volonté de séparation du Mali sous l’expression de l’autodétermination du peuple de l’Azawad. L’on peut imaginer que son nouveau cheval de bataille, c’est se faire passer pour le porte-parole d’un prétendu «peuple de l’Azawad». Faisant partie des communautés du Mali à part entière avec bien d’autres communautés, les membres du HCUA sont dans une surenchère en réitérant leur attachement à l’autodétermination du peuple de l’Azawad. C’est quoi donc un peuple ?

 

Étymologie : du latin populus.

Sens 1 :

À l’école on apprend qu’un peuple est une communauté vivant sur un même territoire ou, par extension, unie par des caractéristiques communes comme la culture, les mœurs, la langue…C’est l’ensemble des citoyens d’un État ou des personnes constituant une nation, par rapport aux gouvernants et en référence aux principes de citoyenneté. C’est ce peuple qui détient la souveraineté et qui l’exerce à travers ses élus.

Plus généralement, dans le langage des réseaux sociaux, le peuple désigne l’ensemble des citoyens de condition modeste ou humble, par opposition aux groupes ou classes privilégiées par la naissance (Noblesse), par la fortune, la culture, l’éducation…

En droit, le mot peuple est une notion polysémique qui désigne un « ensemble d’individus constituant une nation, vivant sur un même territoire soumis aux mêmes lois et aux mêmes institutions politiques ».

Le peuple perçu par le droit international est simplement l’entité globale formant la population permanente de l’État. Celle-ci n’est aucunement déterminée ni dissociée par des critères ethniques ou linguistiques ni par le recours à la notion plus incertaine encore de groupe national distinct.

Toutes les communautés composant aujourd’hui la nation malienne ont cheminé ensemble à travers l’histoire depuis la fondation de Wagadou ou l’empire du Ghana. Prétendre aujourd’hui exercer un droit à l’autodétermination au profit d’une communauté qu’on érige au rang de peuple procède de la mauvaise et de la part du HCUA ; de la remise en cause l’unité nationale. En mettant en avant une prétendue «tentative de division et d’oppression»

Au moment même où ses représentants siègent dans les plus hautes instances de la République (gouvernement, CNT, Cabinets de la présidence et de Primature…), le HCUA l’une des composantes essentielles de la CMA se fourvoie et s’égare.

Car la dénonciation d’un retard dans la mise en œuvre de l’Accord qui ne peut être imputable au gouvernement de Transition ne peut lui ouvrir un droit à l’autodétermination pour les populations de l’Azawad qu’il appelle à plus de vigilance et de mobilisation.

Parce que l’ouverture au droit à l’autodétermination des peuples est strictement encadrée.

Le droit à l’autodétermination a été adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies le 16 décembre 1966. Il emporte le droit pour les peuples à disposer d’eux-mêmes.

Le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes a des racines libérales et démocratiques. Non seulement il exclut pour un peuple toute forme de cession et d’annexion forcées, mais il établit un lien entre son consentement et la structure étatique dans laquelle il doit se développer et trouver son bien.

Ce principe est consacré́ d’une manière expresse dans la Charte des Nations Unies.

L’article premier stipule que l’un des buts de l’O.N.U. est de « développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l’égalité́ de droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes, et de prendre toutes autres mesures propres à consolider la paix dans le monde ».

D’autres textes font également mention du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Dans l’article premier du Pacte international relatif aux droits civils et politiques adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies le 16 décembre 1966, il est stipulé :

«Tous les peuples ont le droit de disposer d’eux-mêmes. En vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et assurent librement leur développement économique, social et culturel.

Pour atteindre leurs fins, tous les peuples peuvent disposer librement de leurs richesses et de leurs ressources naturelles, sans préjudice des obligations qui découlent de la coopération économique internationale, fondée sur le principe de l’intérêt mutuel, et du droit international. En aucun cas, un peuple ne pourra être privé de ses propres moyens de subsistance.

Les États partis au présent Pacte, y compris ceux qui ont la responsabilité́ d’administrer des territoires sous tutelle, sont tenus de faciliter la réalisation du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, et de respecter ce droit, conformément aux dispositions de la Charte 1 des Nations Unies».

Dans sa résolution adoptée le 13 septembre 2007 sous le nom de « Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones », l’Assemblée générale de l’ONU consacre :

Article 3

«Les peuples autochtones ont le droit à l’autodétermination. En vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et assurent librement leur développement économique, social et culturel ».

Article 4

«Les peuples autochtones, dans l’exercice de leur droit à l’autodétermination, ont le droit d’être autonomes et de s’administrer eux-mêmes pour tout ce qui touche à leurs affaires intérieures et locales, ainsi que de disposer des moyens de financer leurs activités autonomes».

Article 5

«Les peuples autochtones ont le droit de maintenir et de renforcer leurs institutions politiques, juridiques, économiques, sociales et culturelles distinctes, tout en conservant le droit, si tel est leur choix, de participer pleinement à la vie politique, économique, sociale et culturelle de l’État».

Article 6

«Tout autochtone a droit à une nationalité».

La revendication du droit à l’autodétermination ne doit donc tromper personne. Formuler tel qu’elle a été faite par le HCUA il signifie : séparatisme et volonté de partition.

Pourquoi ici et maintenant ?

Il est étonnant que ce soit le HCUA et non le MNLA qui revendique le droit à l’autodétermination.

À moins que ça ne soit un jeu de rôles. Toute chose qui fragilise la posture des cadres loyaux envoyés par ces mouvements au sein du gouvernement et dans le CNT.

Affaire à suivre

La rédaction

Source : Info-Matin

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