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Vacances gouvernementales : un mimétisme ridicule !

Au moment où le pays est menacé dans ses propres fondements, curieusement et contre toute attente, c’est ce moment douloureux que le gouvernement malien a choisi pour se donner des vacances, abandonnant ainsi les populations meurtries et inquiètes à leur triste sort. C’est un mimétisme de mauvais aloi, si c’est pour singer le gouvernement français.

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Incompréhensible. Alors que le lundi 3 août 2015 vers 5h30, le camp des Gardes de Gourma Rharous était attaqué par des jihadistes, faisant 11 morts et un blessé parmi nos vaillantes forces armées, IBK et son gouvernement se donnaient des vacances. Tant pis pour les soldats morts à Gourma Rharous et récemment à Sévaré. Tant pis pour les ménagères dont les paniers sont troués. Tant pis pour les paysans à qui on a servi des engrais frelatés. Tant pis pour les caisses de l’Etat dont l’hémorragie est annoncée…

Eux, ministres de la République, n’en ont cure. Ils sont en vacances et vont se la couler douce dans les grandes capitales du monde. Ils peuvent aller se balader, par exemple, au Brésil sur les belles plages de Rio. Quant au citoyen lambda, il peut mourir de sa belle mort, ce n’est pas leur problème. Or, avec la situation extrêmement difficile que connaît notre pays, l’heure doit plutôt être au travail et non à la distraction et à la pagaille.

Pour ceux qui ne le savent pas, le régime d’IBK veut à tout prix singer le modèle français, puisque, dit-on, il se considère lui-même comme un «Français de souche». L’école, l’armée, l’agriculture, la santé, la diplomatie, les infrastructures, l’assainissement….tout doit être calqué sur le modèle français. Et pourquoi pas alors les vacances gouvernementales ?

Du mauvais «copier-coller». Car le gouvernement français est en vacances pour un peu moins de trois semaines. La dernière journée de travail avant la trêve estivale avait été studieuse : Conseil des ministres, puis séminaire gouvernemental sur l’Europe et surtout déjà, la rentrée est envisagée. Des vacances donc, mais des ministres toujours mobilisés. Ce qui n’est pas le cas chez nous ici au Mali, car, une fois en vacances, c’est la belle vie et certains ministres ont même tendance à oublier la date de la rentrée gouvernementale.

«Certes, il faut que l’équipe gouvernementale prenne le temps du repos. Mais l’exercice de l’Etat, la réforme gouvernementale, l’attente des Français, leur exigence, c’est un travail continu qui nécessite une attention permanente», déclarait le Premier ministre Manuel Valls. Travail continu, alors que pour nos ministres, c’est la rupture d’avec le travail.

En outre, il y a un paramètre aussi important qu’il faut prendre en compte. En France, les vacances gouvernementales se prennent en été, période de grande chaleur (canicule), histoire pour les ministres d’aller se rafraîchir ailleurs et de se faire une nouvelle santé. Mais, chez nous ici au Mali, nous voici en pleine période hivernale et il fait frais, pour ne pas dire froid. Alors, nos ministres se donnent-ils des vacances pour aller chercher la chaleur ailleurs ? Ou cherchent-ils tout simplement à se moquer de nos populations ? Si tel n’est pas le cas, ils doivent arrêter cette singerie de mauvais aloi !

Bruno E. LOMA

 

Gouvernance médiatique du Mali : Mettre le POINT sur les i !

 

L’autre jour, par le pur des hasards, j’ai rencontré une vieille connaissance, Professeur agrégé de sciences politiques, officier respectable et respecté de l’armée française, dans un train de la banlieue de l’Est parisien. Nous avons discuté bien sûr de la crise au septentrion du Mali, avant l’arrivée du train. À l’arrivée du train, nous nous installâmes. Une fois bien installés, il ouvrit son sac et me tendit un numéro de l’hebdomadaire français, Le POINT,  tout récemment paru. Je pris le journal et connaissant très bien mon ancien professeur, sans détours, je lui demandais de quoi s’agissait-il ? Il reprit le journal, ouvrit aux pages justes et me retendit le journal. Je constate que le Mali en crises  venait de s’offrir 4 pages d’auto-promotion dans un hebdomadaire français. De la classe ! Me dira-t-on certainement. En réalité, ce gaspillage de l’argent public frôle indécence. Mais que le Mali est très mal géré !

Par la suite, j’ai conversé avec beaucoup de gens un peu dans tous les sens à propos de cette publicité. À dire vrai, cette auto-promotion, au lieu d’attirer des investisseurs vers notre pays, a fait de nous encore une fois la risée dans les beaux salons parisiens. Comment IBK, qui se vante d’avoir vécu un quart de siècle en France, peut-il cautionner pareille légèreté ? En 25 ans de vie en France, IBK n’a pas encore compris la mentalité de l’élite française. Ou se moque-t-il du Mali et des Maliens ? Le Mali d’aujourd’hui n’a t-il pas besoin de recruter davantage de soldats du rang, du matériel militaire que d’une publicité idiote ? Si le Mali veut des investisseurs, nul besoin de publicité, car aucun investisseur sérieux ne viendrait se risquer à investir chez nous, eu égard à notre justice. Je ne parle pas d’investissement dans un casino comme Tomi Michel l’a réalisé. L’ex-Garde des Sceaux, Fanta Sylla, a raison de dire : «La justice malienne est indépendante de tout, sauf de l’argent sale». Or, notre justice  se réformera de trois façons.

D’abord, réformer le recrutement des magistrats en le confiant non à des magistrats, mais à la direction de l’ENA. Nous constatons que les enfants de magistrats commencent malhonnêtement à remplacer leur géniteur. Des sans-pistons crèveront, conséquence de leur lâcheté. Ensuite, supprimer l’oral du recrutement des magistrats. Car c’est à l’oral qu’on élimine les très bons candidats qui n’ont pas les bons tuyaux, qui  n’ont personne pour les appuyer. Enfin, donner le pouvoir au noyau dur de 15 magistrats qui sont supposés être les plus honnêtes. Ils sont connus.

Tant que notre justice n’inspirera pas confiance, nous pouvons faire des auto-promotions même dans le Washington Post, nul de sérieux et d’averti n’investira chez nous. Même des Maliens de souche n’ont pas  confiance en notre justice. C’est cela le frein aux investissements étrangers et aux investissements de nos nationaux établis ailleurs. Une publicité n’y changera rien. Il faut des actes concrets. Des radiations pures et simples de magistrats corrompus.

Mais un pouvoir politique corrompu, empêtré dans des affaires plus scandaleuses les unes que les autres, ne peut sanctionner personne. Qui peut au Mali me dire le nom d’un seul ministre parti dans son village voir les siens pendant les vacances en cours ? La meilleure connaissance est celle de soi. Quand on oublie d’où l’on vient, l’on se perd certainement de sa destination.

Notre pays, sous le règne d’IBK, n’est pas encore à l’entame de nous tirer d’affaire. Dans la vie, tout est lié. Tout s’explique. Les investisseurs n’ont pas peur de l’insécurité. Mais, ils ont peur de notre justice inique qui est  à la base de notre insécurité. Les injustices créent la rancœur, la haine et la soif de justice personnelle, donc de l’insécurité. Quand la corruption et l’impunité se joignent, le cocktail devient explosif. Et voilà tous nos soucis actuels.

Boubacar  SOW

boubacarsow@hotmail.fr

 

source : Le Reporter

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