Elles ont permis aux jeunes de se familiariser avec les symboles de la République, de poser des actes citoyens, mais aussi à apprendreà mieux se connaître et s’accepter
Ouvertes à Konna le 12 août dernier, les vacances citoyennes ont vécu leur baisser de rideaux mardi à Nara. Les vacanciers ont auparavant sillonné Diabaly et Nioro du Sahel. L’événement revêt une telle importance pour le gouvernement que c’est le Premier ministre Moussa Mara, lui-même, qui a présidé la cérémonie de clôture, bouclant ainsi un mois de vacances citoyennes qui auront regroupé près de 300 jeunes venus de toutes les régions du pays, y compris Kidal.
C’est une véritable fête qui s’est déroulée ce jour à Nara. La veille, autour d’un bûcher et en présence des autorités politiques et administratives de la localité, le ministre de la Jeunesse et de la Construction citoyenne a rejoint les vacanciers dans leur camp. Ensemble durant cette veillée, ils ont chanté l’Hymne national, esquissé des pas de danse, suivi des sketches de sensibilisation et des prestations poétiques.
Allumé dans la cour de l’école fondamentale de cette ville frontalière où le camp a pris ses quartiers depuis plusieurs jours, le feu de camp est, selon le ministre Mamadou Gaoussou Diarra, le symbole de l’espoir et de l’éveil de la jeunesse de notre pays. « Unis, nous bâtissons », ce credo du Conseil national des jeunes, n’est pas un vain slogan, a estimé le ministre Diarra qui a invité les jeunes à être « des acteurs et non pas des gens qui auront passivement vu leur vie s’écouler ». Il a invité les jeunes à ne pas se laisser tenter par l’aventure de l’Occident. L’Eldorado n’est qu’une illusion des petits écrans, a-t-il assuré en invitant les jeunes à croire en eux même.
La cérémonie de clôture présidée par Moussa Mara s’est déroulée sur la place publique de la ville de Aoua Niamé Keïta. La foule a investi le site depuis le matin. Le maire, les associations de développement, les jeunes vacanciers ainsi que les responsables des jeunes se sont succédé au pupitre pour saluer la pertinence de ce camp de vacances citoyennes et souligner l’importance de joindre l’utile à l’agréable.
Utile car le camp a permis aux jeunes de se familiariser avec les symboles de la République et aussi de poser des actes citoyens comme la plantation d’arbres ( 8000 plants !) et les cours de citoyenneté délivrés dans les localités visités. Agréable, parce que les jeunes du camp ont appris à mieux se connaître, à s’accepter, à réaliser la valeur de chacunet passer ainsi des vacances inoubliables, au delà de la visite de villes que peu connaissaient.
CONSTRUIRE UN MALI FORT. Moussa Mara qui a rendu une visite aux notabilités de Nara, a livré un message fort aux vacanciers : le Mali ne se fera pas sans sa jeunesse. Le Premier ministre l’a, par conséquent, invitée à faire preuve d’audace et sortir très vite des sentiers battus. « La situation que vit la jeunesse n’est pas une fatalité », a assuré le chef du gouvernement. Elle est, de son point de vue, la conséquence d’une crise sociopolitique aigue et attend donc réparation. Se battre pour réussir, est le seul combat qui vaille pour chasser de nos vies la paresse, la débauche et le vol, a indiqué le Premier ministre.
« Vous devez avoir à chaque instant à l’esprit qu’il nous faut bâtir une jeunesse saine et porteuse d’espoir » pour que « les champs fleurissent d’espérance et que les cœurs vibrent de confiance ». Le chef du gouvernement reprenait ainsi un couplet de notre hymne national. Hymne que les vacanciers ont d’ailleurs appris à chanter correctement lors de leur séjour.
Ouvrant une fenêtre sur les pourparlers en cours à Alger, Moussa Mara dira qu’il garde bon espoir sur le retour de la paix à la maison. La guerre, dit-il est faite par les jeunes, mais ils sont aussi les premiers bénéficiaires de la paix. L’objectif ultime, selon le Premier ministre, est de construire un Mali fort qui soit capable de prendre son destin en main.
En réhabilitant des foyers de jeunes, en reboisant la rue Damien Boiteux à Konna en plantant des bosquets, en organisant des conférences sur la citoyenneté ou encore le Sida, les jeunes du camp, a estimé le chef du gouvernement, ont fait œuvre utile pour le pays.
Ces vacances, a indiqué Moussa Mara, « illustrent la volonté du chef de l’Etat de traduire sa vision par des actes concrets sur le terrain ». La première des illustrations, constate-t-il, est la volonté d’avoir une jeunesse au service du pays. C’est à dire, « une jeunesse qui se sacrifie pour faire avancer le pays, des jeunes qui abandonnent le confort, les réjouissances liées aux vacances pour aller au plus près possible de nos compatriotes pour les aider à rebâtir, entretenir, planter des arbres, faire circuler des bonnes idées dans le cadre de la citoyenneté ». Une jeunesse donc « constructive et productive ».
Le second élément, a poursuivi le chef du gouvernement, est le fait de démontrer la possibilité de lier le travail et le loisir : « les jeunes ont fait des excursions et ont sans doute organisé des activités récréatives tout en travaillant, tout en se reconstruisant et tout en construisant le pays ». Le dernier élément est l’engagement affiché de la jeunesse à jouer sa partition dans la reconstruction nationale.
Les vacances citoyennes sont terminées, mais la citoyenneté ne s’arrêtera pas, a assuré Moussa Mara en certifiant que les jeunes ont pris l’engagement d’être exemplaires dans leur vie de tous les jours.
Le chef du gouvernement a conclu sur une note optimiste en espérant que les prochaines éditions concerneront le Nord pour porter la bonne parole d’un Mali Un et Indivisible, un Mali réconcilié avec lui-même dont tous les enfants se donnent la main pour la construction nationale.
A. M. CISSE
source : essor
