Ce mercredi 31 mars 2021, le Mali a officiellement lancé sa campagne de vaccination contre le coronavirus. Une campagne qui intervient après la réception des 396 mille doses de vaccin britannique Astrazeneca, le 5 mars 2021. Sur place, c’est la ministre de la Santé et du Développement social, Dr. Fanta Siby, qui a reçu la première dose de vaccin contre la Covid-19. Puis certains membres de son cabinet, ainsi que quelques membres du personnel de la direction nationale de la santé.
Selon le ministère de la santé, pour cette première étape, 334 vaccinateurs et 516 volontaires seront mobilisés pour vacciner plus de 150 000 personnes. Il s’agit notamment du personnel socio-sanitaire, des personnes âgées de plus de 60 ans et celles qui sont atteintes d’autres maladies pouvant les exposer à la Covid-19. La ministre estime également que plus de 150 mille personnes devraient être vaccinées au cours de cette première étape. «21 446 agents socio-sanitaires, 52 614 personnes âgées de 60 ans ou plus et 78 921 personnes vivant avec une comorbidité sont aussi attendues pour être vaccinées », a-t-elle précisé.
Plus 600 personnes déjà vaccinées
Déjà depuis le 2 avril 2021, le ministère de la Santé et du Développement social a annoncé dans un communiqué que 643 personnes ont été vaccinées et qu’aucun effet indésirable n’a été signalé. «Le ministre de la Santé et du Développement social informe l’opinion nationale et internationale que le Mali a lancé le mercredi 31 mars 2021 sa campagne de vaccination contre la maladie à coronavirus. En plus de l’Hôpital du Point G, un deuxième site de vaccination a été ouvert dans le Centre de santé de référence de la Commune II de Bamako, sis au Quartier Sans-fil. A ce jour (2 avril 2021), sur un cumul de 643 personnes vaccinées (dont 501 hommes et 142 femmes), aucun effet indésirable n’a été signalé. Le ministre de la Santé et du Développement social rassure que toutes les mesures sont prises pour le bon déroulement de cette campagne », peut-on lire dans le communique signé par Markatié Daou, chargé de communication audit ministère.
Complexe ou imprudence ?
Nul n’ignore la mise en cause du vaccin AstraZenecaAZD1222 produit par le Serum Institue of India (SII) sous la Facilité COVAX par plusieurs pays à travers le monde et cela pour des raisons bien valables. Dans l’attente de clarifications sur les effets secondaires, quinze pays à travers le monde, dont récemment la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et la Suède ont décidé de suspendre par précaution l’utilisation dudit vaccin. «Le vaccin AstraZeneca est au cœur de toutes les observations, depuis qu’une infirmière autrichienne de 49 ans est décédée début mars de graves problèmes de coagulation sanguine, quelques jours après avoir été vaccinée contre le Covid-19. Précisant qu’il n’y avait aucune preuve d’une relation de causalité avec la vaccination, l’Autriche a tout de même décidé, le 7 mars, de ne pas distribuer les stocks restants du lot contenant le vaccin administré à cette infirmière, par précaution», peut-on lire dans le Parisien
Depuis, six pays ont suspendu la distribution des doses par précaution. Ces pays emboîtent le pas à d’autres Etats européens, à commencer par le Danemark qui a été le premier à suspendre complètement le vaccin AstraZeneca. C’était le 11 mars 2021. Le vendredi 12 mars, la Bulgarie, puis l’Irlande et les Pays-Bas ont pris la même décision, toujours par précaution et en lien avec les cas repérés au Danemark et en Norvège.
Au regard de toutes ces réserves, l’utilisation du vaccin continue toujours de diviser la population au Mali. Au même moment, le Ministère de la Santé et du Développement social rassure que ledit vaccin n’a aucun problème et invite les personnes concernées à se faire vacciner. Donc pour l’heure, la seule conclusion que l’on puisse tirer de l’utilisation de ce vaccin est de prévenir ou guérir si sa qualité est irréprochable. Dans le cas contraire, il faut forcément s’attendre au pire. Que Dieu nous en préserve !
Amadou Kodio
Source : Ziré