A cause des tensions intercommunautaires exacerbées par des groupes terroristes, 93.747 personnes se trouvent dans ce besoin alimentaire. Les conséquences de ces tensions ont, durant quatre (4) ans successifs, fait qu’il n’y a plus de productions agricoles dans les cercles de la partie exondée de Mopti : Bandiagara, Bankass, Douentza et Koro, explique Mahmoud Djimdé, coordinateur de l’opération « Bol Lèi ».
Selon lui, plusieurs dizaines de villages n’ont pas également cultivé cette année. Du coup, « le cumul du déficit céréalier place systématiquement plus des milliers de personnes sous la menace de la famine », souligne-t-il.
Sur 68 communes que compte le pays dogon, 31 n’ont pas pu avoir une campagne agricole normale, a-t-il évoqué. Et de poursuivre : « 7 communes ont été victimes d’énormes dégâts naturels dus aux intempéries et aux oiseaux granivores. Ainsi,93.747 personnes sont directement dans l’urgence alimentaire, dont 68.142 déplacés ;15.371 personnes issues des familles d’accueil, et 10.875 personnes sous embargo ».
Les données de ces organisateurs font cas de 24.790 personnes dans le besoin alimentaire à Bandiagara ;28.609 pour le cercle de Bankass ;11.273 pour Douentza ; 27.277 pour Koro ;594 pour Djenné (Fakala) ;684 personnes pour Mopti (Sio) ;520 pour Tominia (Timissa Lanfiala). « Pour prévenir ce désastre humanitaire, le CAJPD compte pleinement jouer sa partition en tirant non seulement la sonnette d’alarme, mais aussi en mobilisant les donateurs à travers cette opération de collecte de céréale (deux bols ou 2 kg par personne) pour assurer la prise en charge alimentaire de 10 mois à propos des sinistrés du pays dogon », mentionne-t-on dans le discours du coordinateur.
Par la voix de Mahmoud Djimdé, les organisateurs signalent que ce besoin alimentaire s’élève à 28.124.100 tonnes de céréales. Les opérations de collecte des céréales se poursuivent, selon le coordinateur, jusqu’au 21 février 2021.A cet effet, des commissions locales constituées des forces vives vont être mises en place dans certains lieux : Bamako, Bandiagara, Bankass, Douentza, Koro et d’autres endroits, explique le coordinateur Djimdé. « Les aides d’urgence fournies par l’État et les ONG à ces localités sont très timides, insuffisantes, et ne couvrent plus les trois mois de besoins. Une mobilisation des ressortissants et des Maliens est alors nécessaire », a laissé entendre Mamoudou Djimdé.
A la fois initiateur et représentant du parrain de la cérémonie, Adaman Diongo, président du Collectif des associations de jeunes du pays dogon (CAJPD) a rappelé au public qu’il serait toujours bon que les sujets du pays dogon lancent ainsi le ton d’aide à la communauté dogon. « Le gouvernement s’inscrit dans ce rôle de solidarité que vous êtes en train de jouer pour les populations », tel est le message du représentant du ministère de la Santé et du Développement social.
Au nom du gouvernement, il a remis une enveloppe symbolique aux organisateurs. Pour le président du mouvement Baguine Sô, cela fait plus de trois mois que le pays dogon vit dans une situation « catastrophique ». Une situation qui, ajoute Hamidou Djimdé, fait aussi que beaucoup de villages ont été simplement détruits, des champs prêts à la récole incendiés, et les populations laissées à leur sort. Au lieu de tendre la main aux autres, dit-il, « nous-mêmes allons donner le ton ».
Pour le représentant de Ginna Dogon, Dramane Yalcouyé, « les dogons sont plus que jamais unis aujourd’hui ».
Selon lui, il n’est pas possible que les dogons qui vivent à Bamako mangent trois fois par jour pendant que les parents n’en trouvent pas une seule fois dans les villages. D’où son appel à l’endroit de tous pour contribuer à la réussite de cette opération. Pour l’occasion, le président du parti CODEM, Housseini Amion Guindo dit ‘’Poulo’ a fait un don de 2 tonnes de maïs. À cela s’ajoute le don d’autres personnes et associations.
Mamadou Diarra