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une Qui sont les deux jihadistes abattus par l’armée française au Mali?

Le ministère français de la Défense a annoncé mercredi 20 mai la mort de deux importants chefs jihadistes au nord du Mali. L’opération des forces spéciales a été menée dans la nuit de dimanche à lundi au nord-est de Kidal. Abdelkrim al-Targui était le chef d’une katiba d’Aqmi. Son groupe avait revendiqué l’assassinat de nos confrères Ghislaine Dupont et Claude Verlon. Le second jihadiste éliminé s’appelait Ibrahim Ag Inawalen. Il s’agissait d’un cadre d’Ansar Dine. Nos précisions sur ces deux personnalités jihadistes.

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« C’est tout sauf un enfant de cœur », estime un haut gradé français au sujet de Bana, l’un des quatre individus abattus lundi au Mali, dont deux étaient des cadres. Ibrahim Ag Inawalen, dit « Bana » dans les rangs jihadistes, serait notamment à l’origine de la lapidation d’un couple à Aguelhok durant l’occupation jihadiste en 2012. Officier de l’armée malienne, il avait déserté en 2006 pour rejoindre le jihad. « Son fief, comme celui d’al-Targui et d’Iyad Ag Ghali, c’est Kidal », indique un militaire français, qui ajoute : « Depuis deux ans et l’élimination de nombreux cadres jihadistes, son rôle a évolué. Pour nous, c’est lui l’adjoint d’Iyad, son messager, c’est lui le numéro 2 d’Ansar Dine. »

Ibrahim Ag Inawalen, plutôt de taille moyenne, était donc un homme de confiance d’Iyad Ag Ghali, chef d’Ansar Dine. Il aurait aussi obtenu la direction de la police religieuse dans toute la zone. Ce changement de statut a intéressé les services français, qui ont épié ses gestes et déplacements. Est-ce lui qui a conduit l’armée française à Abdelkrim al-Targui ? « Je ne vous dirai pas lequel nous a mené à l’autre », indique une source au sein de l’armée.

Al-Targui, un gros poisson

« L’autre », c’est Abdelkrim al-Targui. On le reconnaissait par sa haute taille et ses cheveux ébouriffés, ses vêtements de coupe afghane au tissu kaki. Amada Ag Hama, de son vrai nom, était surnommé Abdelkrim al-Targui parce qu’il était Touareg. Malien, originaire de Kidal et âgé d’une quarantaine d’années, il était réputé pour son radicalisme. Pour lui, jihad rimait avec le rapt de ressortissants européens et les assassinats. Sa katiba avait ainsi revendiqué le rapt de Ghislaine Dupont et de Claude Verlon, nos deux envoyés spéciaux enlevés puis retrouvés morts juste après, non loin de Kidal.

Abdelkrim al-Targui n’était pas présent pendant cette opération, mais il aurait piloté certains détails à distance. Lui et les hommes de sa katiba al-Ansar étaient d’ailleurs liés (ou soupçonnés de l’être) à quasiment tous les enlèvements de ressortissants français dans la zone : Michel Germaneau, humanitaire septuagénaire enlevé en 2010 au nord du Niger puis assassiné, mais aussi Serge Lazarevic et Philippe Verdon, enlevés en novembre 2011 – le premier sera libéré, mais le second y restera. Spécialisé dans le rançonnage, il avait été au cœur de la libération des quatre otages d’Arlit, employés d’Areva relâchés fin octobre 2013.

Plus de 20 ans de jihad

C’est dans les années 1990 qu’Abdelkrim al-Targui intègre la Dawa, une secte islamiste. On le voit alors prêcher dans une mosquée de la région de Kidal. Il se radicalise très tôt. Peu avant l’an 2000, il fréquente le GSPC algérien, un groupe islamiste qui s’installe dans le nord du Mali et deviendra al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Abdelkrim franchit le pas et il intègre la katiba, c’est-à-dire l’unité combattante d’un autre chef jihadiste, Abou Zeid – qui sera tué en 2013 par les militaires tchadiens et français dans le nord du Mali. Ce dernier le met tout de suite à la tête d’un petit groupe de combattants, une troupe d’élite. Al-Targui recrute alors des Maliens et tisse sa toile.

SOURCE : rfi

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