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Une longue liste dramatique de réfugiés morts en exode dévoilée

Depuis 1993, une ONG décompte les personnes mortes en essayant d’atteindre l’Europe. À l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, la liste de 34 431 noms et anonymes a été publiée.

Une liste de 34 361 personnes mortes en essayant d’atteindre les frontières de l’Union Européenne a été publiée aujourd’hui, lors de la Journée mondiale des réfugiés. La liste de 56 pages commence en 1993, lorsque Kimpua Nsimba, réfugié zaïrois de 24 ans a été retrouvé pendu dans son centre de détention au Royaume-Uni, et se termine le 5 mai 2018 avec le décès d’un homme anonyme d’origine africaine au large de la côte de Tripoli après que la garde côtière libyenne ait interdit aux navires des ONG de s’approcher.

Ces milliers d’histoires ont été collectées par l‘ONG United for Intercultural Action, un réseau européen de 550 organisations présentes dans 48 pays. Face à un manque de données officielles, le groupe d’activistes a décidé d’éplucher des articles de journaux, des rapports d’ONG et des documents officiels de garde-côtes. Ils ont recueilli le plus d’informations possibles sur les décès de migrants qui se rendaient en Europe depuis le début des années 1990.

Les bénévoles ont rassemblé dans un document l’identité des réfugiés morts depuis 1993, indiquant leur âge et sexe quand c’était possible, accompagnée de la cause de chaque mort. Certains réfugiés ont au moins un nom et un prénom, mais la majorité ne sont que des données anonymes. Pourtant, derrière chaque ligne se cache une histoire.  

Des chiffres sous-estimés

La liste est révélatrice : United for Intercultural Action a enregistré plus de 27 000 décès par noyade depuis 1993, souvent des centaines de personnes à la fois lorsque de grands navires chavirent. Ceux-ci représentent près de 80% de toutes les entrées. L’ONG souligne l’augmentation marquée des noyades qui ont eu lieu après 2014, lorsque le conflit en Syrie s’est accéléré. Mais les morts ne se produisent pas seulement en mer. Pour ceux qui sont arrivés en Europe, le danger n’a pas disparu. Près de 500 décès ont été recensés dans des centres de détention, des prisons et des centres sur le sol européen. Parmi ceux-ci, 400 personnes se sont suicidées.

En réalité le nombre réel de victimes serait beaucoup plus élevé puisque les données ne sont pas complètes : selon l’ONG les chiffres sont sous-estimés car des milliers de personnes meurent sans laisser de trace.

En 2015, l’Union Européenne avait déjà réagi en tentant de délocaliser le problème vers l’Afrique, avec un fonds UE-Afrique de 2 milliards d’euros destiné à encourager les pays africains à empêcher les personnes de se rendre en Europe. Les chiffres de l’ONG United for Intercultural Action montrent le cruel impact de cette politique : en 2014, environ 1 700 migrants qui tentaient de se rendre en Europe sont morts sur et au large des côtes de l’Afrique. En 2017, ce chiffre avait presque doublé, tandis que les décès en Europe avaient diminué de moitié au cours de la même période.

Aujourd’hui, plusieurs accords conclus au cours des dernières années, tels que l’accord UE-Turquie ou, plus récemment, l’accord Italie-Libye, ainsi que la poursuite de la construction de murs et de clôtures aux frontières ferme toujours plus la voie vers des routes sûres pour les migrants. 

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