Le gouvernement tunisien a annoncé vendredi son intention d’amender une loi controversée qui permet à un homme d’échapper à des poursuites pour des relations sexuelles avec une mineure.
Cette décision intervient après des manifestations contre un article jugé “rétrograde”.
Une récente affaire survenue dans la région du Kef (nord-ouest), où un homme âgé de 20 ans a obtenu l’autorisation juridique d’épouser une adolescente de 13 ans qu’il avait mise enceinte, a suscité l’indignation.
Des dizaines de personnes ont manifesté mercredi devant le Parlement pour exprimer leur colère contre l’article 227 bis du code pénal, la “loi rétrograde” ayant permis ce jugement.
“Après consultation, nous avons décidé de présenter un projet de loi (…) portant sur l’amendement de l’article 227 bis”, a déclaré le Premier ministre Youssef Chahed sur la radio Mosaïque FM.
Il a ajouté que ce texte serait examiné “en priorité par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), dans l’attente de revoir ultérieurement tous les articles concernant la lutte contre les violences faites aux femmes”.
Un projet de loi contre ces violences a été élaboré dès 2014, année durant laquelle la Tunisie s’est dotée d’une nouvelle Constitution, mais il attend toujours d’être examiné à l’Assemblée.
“Notre pays ne peut pas continuer à se référer à des lois dépassées et qui ne reflètent pas l’esprit des droits et des libertés”, a encore jugé M. Chahed, plus jeune Premier ministre (41 ans) de l’histoire moderne du pays.
Il a en outre affirmé que 2017 serait “l’année de l’enfant” en Tunisie, promettant la mise en oeuvre d’une stratégie, notamment en matière d’éducation
Source: BBC