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Une fronde de la Cedeao contre la transition de cinq ans au Mali ?

La Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a décidé de se réunir ce 9 décembre, après l’annonce faite d’une possible prolongation de 5 ans de la transition au Mali. Mais analyse la Revue de presse de RFI, dans les coulisses, conciliabules et rencontres diplomatiques ont déjà commencé.

 

Ça s’agite en coulisse avant le sommet extraordinaire de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest ce 9 janvier à Accra, au Ghana. Ce sommet doit se prononcer sur la durée de la transition au Mali.

Ce 5 décembre, l’organisation ouest-africaine a tâté le terrain en envoyant à Bamako une délégation conduite par l’ancien président Nigérian Goodluck Jonathan, médiateur dans la résolution de la crise malienne. Cette délégation a été reçue par le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta. Au menu des échanges, pointe Maliweb : “les conclusions des Assises nationales de la Refondation”, avec bien sûr ce fameux chronogramme de 5 ans [qui doit fixer la date des élections pour un retour à un gouvernement civil] qui fait tant couler d’encre et de salive.

Et on note un certain revirement de la part des autorités maliennes… En effet, d’après Maliweb“plusieurs hauts cadres impliqués dans le processus de la transition en cours au Mali rejettent les allégations relatives à une décision unilatérale [de la junte au pouvoir] qui aurait prévalu lors de la conception du projet de chronogramme électoral soumis aux dirigeants des Etat de la CEDEAO. C’est une recommandation des Assises nationales de la refondation qui demande de prolonger la transition de cinq ans, se justifient-ils. […]. Ça n’est pas un document entériné. C’est une base de discussion que les autorités de la transition ont soumis à la CEDEAO. Elle peut être acceptée ou rejetée.”

Alors que se sont dits le colonel Assimi Goïta et Goodluck Jonathan ? Rien n’a filtré. Mais les pressions internationales et intérieures sont fortes sur la junte pour qu’elle renonce à cette transition de 5 ans.

Certains journaux maliens ont d’ailleurs vertement exprimé leur désaccord avec les militaires, à l’instar du Nouveau Réveil : “les autorités de la Transition cherchent à tout prix, à retarder les choses, histoire de prolonger leur séjour à la tête de l’État malien. Ce qui fait dire à plus d’un, qu’après avoir renversé IBK et déposé Bah N’Daw, le colonel Assimi Goïta vient de perpétrer son troisième coup de force à travers l’organisation des Assises nationales dont l’une des recommandations phares est (donc) la prolongation de la durée de la transition. La question que tout le monde se pose maintenant est la suivante : la pilule passera-t-elle ?”.

Que va faire la Cedeao ?

À l’évidence, constate pour sa part le quotidien Aujourd’hui au Faso, le plaidoyer des Maliens rencontre une fronde des chefs d’Etat de la Cedeao. Bien que divisés sur le cas malien, ils ne veulent pas avaler cette couleuvre, ou plutôt cet anaconda de 5 ans. On sait l’Ivoirien Ouattara horripilé [il aurait qualifié la transition malienne de “plaisanterie”], de même que le Nigérien Bazoum, le Ghanéen Akufo-Addo n’est pas pour, le Nigérian Buhari est furieux…

Alors, s’interroge Aujourd’hui au Faso“Goïta et Cie seront-ils audibles dans cette diplomatie souterraine avant le sommet, dimanche, de la Cedeao ? Et du côté de la Cedeao, quels genres de sanctions peut-on infliger à la Transition pour qu’elle rétropédale ? Y a-t-il des solutions médianes que la Cedeao peut accepter ? Le cas malien est surveillé dans toute l’Afrique et de son traitement et des résultats dépendra l’évolution politique de cette zone ouest-africaine, où le retour des prétoriens n’est plus une hypothèse d’école.”

La Cedeao est aujourd’hui dos au murrenchérit L’Observateur PaalgaElle n’a d’autant plus le choix qu’en plus du cas malien, elle doit gérer une autre situation, celle de la Guinée voisine, où le colonel Mamady Doumbouya a, lui, proposé un chronogramme sans date précise. Il y va de la crédibilité de l’organisation régionale, qui doit manier le bâton tout en veillant à ce que les sanctions ne frappent pas plus durement les populations.

Source : Courrier international
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