La Compagnie Cambodgienne de neutralisation des engins explosifs et de déminage de la MINUSMA, basée à Gao, a récemment détaché de son effectif une section pour la région de Tombouctou. Cette section est subdivisée en trois groupes : un groupe d’intervention comprenant les démineurs, un groupe de protection et un groupe médical et logistique.
Elle agit principalement dans le cadre de la lutte contre les engins explosifs improvisés en coordination avec la composante de la Force de la MINUSMA déployée au Secteur Ouest ainsi qu’avec l’UNMAS (le Service de Lutte anti-mine des Nations Unies), qui lui fournit la formation et l’équipement. Elle est également employée pour la neutralisation et la destruction de toute sorte de restes d’explosifs de guerre (en anglais Explosive Remnant of War, ERW) qui peuvent être trouvés et signalés par les services de sécurité ou pendant les opérations militaires. Dans le cadre de la protection, cette action est primordiale pour éviter à des personnes civiles, notamment les enfants, d’être les victimes collatérales dans les zones de conflit. Qu’il s’agisse de mines, de roquettes, d’obus ou d’autres munitions que l’on peut trouver en diverses circonstances, non explosées ou abandonnées par les groupes armés, c’est à l’unité cambodgienne de nettoyer ces sites contaminés lors de ses opérations. Cette dernière effectue à l’issue de phases de fouilles minutieuses la destruction de ces munitions grâce à des explosions contrôlées qui garantissent la sécurité des populations. « C’est surtout suite aux informations reçues que nous pouvons réagir. Nous agissons surtout en faveur de la population parce que n’importe qui peut être victime d’une mine ou d’une munition non explosée. La collaboration des populations est vitale pour que nous puissions mieux les protéger contre tout accident. Il faudra que nous soyons informés au plus vite !» a rappelé le commandant de la section cambodgienne, le major Samnoeun Chea. Sur ce sujet, l’équipe de neutralisation des engins explosifs organisera prochainement des sessions de sensibilisation au profit la population et des déplacés dans la région de Tombouctou, en collaboration avec le Service de lutte anti-mines des Nations Unies (UNMAS). Les communautés seront mieux informées sur les risques et les dangers posés par les explosifs pour qu’un plus grand nombre de personnes soit capable de les identifier et de les signaler aux autorités compétentes, tout en adoptant un comportement sécuritaire approprié. L’appui technique de la section cambodgienne est également déterminant dans les déplacements des convois de la MINUSMA, au cas où un objet suspect qui pourrait menacer lesdits convois serait détecté en cours de déplacement. Le Général de Brigade Sidiki Daniel TRAORE, Commandant le Secteur Ouest de la MINUSMA a souligné le rôle indispensable que joue cette unité récemment déployée à Tombouctou. « Depuis les derniers mois, la menace terroriste est grandissante dans la région de Tombouctou et les terroristes n’hésitent plus à viser des convois de la MINUSMA, notamment avec des engins explosifs improvisés » a-t-il expliqué. « Nous espérons renforcer davantage cette capacité d’intervention spécialisée au sein de notre effectif, notamment pour dépolluer notre secteur de ces engins de mort sournois au bénéfice des populations et offrir également des voies sûres et sécurisées à nos troupes dans l’exécution de leurs missions », a-t-il ajouté. Depuis l’installation de la MINUSMA au Mali, en juillet 2013, l’UNMAS a répertorié dans l’ensemble du pays 233 incidents dus aux engins explosifs improvisés. Cela a occasionné la mort de 85 personnes, dont 26 éléments de la MINUSMA et 348 blessés, parmi lesquels figurent 153 casques bleus.
Source : Minusma
Source : Reporter