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Une brigade “française” opèrerait au coeur de l’État islamique

Des djihadistes francophones, venus de France, de Belgique et de Suisse, seraient dirigés par un émir originaire du canton de Vaud.

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Le quotidien genevois Le Temps a consacré samedi une page entière à “L’ascension d’un djihadiste romand”. Ce garçon d’origine maghrébine, adopté par une famille suisse, vivait avant son départ pour la Syrie en octobre 2013 dans un petit village du canton de Vaud. Converti à l’islam en 2012, il s’est radicalisé via des sites internet. Aujourd’hui, ce ne serait plus un simple combattant dans les rangs de l’État islamique, mais un “émir d’un groupe composé de dizaines de djihadistes francophones”, affirme le journal suisse.

L’existence d’une brigade composée de “Français” – en fait de francophones – constitue un fait tout à fait nouveau. Certes, des Français sont déjà partis se battre en Afghanistan, au Mali, et même en Somalie. Mais, ne possédant pas de formation militaire, ils étaient généralement utilisés pour des tâches subalternes, aux cuisines ou aux corvées de nettoyage. Arrêtés en 2001 en Afghanistan, et emprisonnés pendant plusieurs années à Guantánamo, de jeunes Français d’origine maghrébine se sont défendus en affirmant qu’al-Qaida ne leur avait pas laissé tirer un seul coup de feu !

D’al-Qaida à l’État islamique

Il en va tout autrement pour celui que Le Temps prénomme Abou. Le jeune Suisse s’est d’abord battu du côté d’Alep, aux côtés du Front al-Nosra, affilié à al-Qaida. Il appartenait à une cellule constituée par Omar Omsen, un Niçois d’origine sénégalaise, que Le Point.fr évoquait en mars 2014, évoquant déjà une “brigade francophone”.

Mais en mai 2014, Abou quitte cette cellule pour rejoindre à Raqqa, sur les rives de l’Euphrate, les rangs de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL). Depuis, le jeune Suisse a fait du chemin. “J’ignore le nombre exact de combattants qui l’entourent. Mais plusieurs sources fiables attestent de ses fonctions de dirigeant, d’émir”, souligne Valérie de Graffenried, auteur de l’enquête. Elle ajoute qu’Abou continue d’être très actif sur les réseaux sociaux.

La Syrie, un aimant pour les djihadistes

Pendant longtemps, les services secrets suisses n’ont pas joué un rôle majeur dans la lutte contre le terrorisme, ne disposant guère de moyens légaux pour traquer les djihadistes (ils ne peuvent pas s’appuyer sur des écoutes téléphoniques ou poser des micros dans des appartements privés). Mais cette année, le Service de renseignements de la Confédération (SRC), né en 2010 de la fusion de deux services secrets, s’est tout particulièrement penché sur la Syrie qualifiée d’aimant pour les voyageurs du djihad.

Dans son rapport de situation, le SRC constate qu'”il y a en Suisse des acteurs et des réseaux djihadistes affiliés à l’étranger et agissant sur le plan international”, et que “le nombre de personnes qui se rendent depuis l’Europe et la Suisse en Syrie pour des motifs djihadistes va encore augmenter et avec lui le nombre potentiel de personnes qui reviennent ensuite au pays”. Pays neutre et paisible, la Suisse découvre que ses enfants ne veulent pas tous travailler dans une banque ou élever des vaches. Certains se font tuer en Syrie ou deviennent émirs de l’État islamique.

Chair à canon

“L’État islamique a un besoin pressant de chair à canon. Elle peut compter, d’une part, sur les mercenaires bosniaques, tchétchènes, libyens ou tunisiens, qui se battent essentiellement pour l’argent, et d’autre part sur ces jeunes venus d’Europe. Parmi eux, il y a des romantiques, des gamins en mal d’action, mais aussi, sans doute, des psychopathes”, analyse Alain Chouet, ancien chef du service de renseignements de sécurité de la DGSE, et auteur avec notre collaborateur Jean Guisnel, de Au coeur des services spéciaux. La menace islamiste : fausses pistes et vrais dangers.

source : lepoint.fr

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