Un ancien ministre de l’Agriculture de la première République, Salah Niaré, s’indignait il y a une trentaine d’années du ‘’paradoxe de la justice malienne’’ qui laisse filer les gros poissons et ne retient dans ses mailles que le menu fretin. Le vieil homme avait sans doute de solides raisons de le dire. En tout cas en contemplant les agissements de certaines chicanes et leurs réseaux de complicités au sein de l’appareil judiciaire, on ne peut pas ne pas lui donner tort.
Depuis son retour au bercail dans les années 2000 après un long séjour dans les prisons béninoises, grâce à l’intervention d’ATT auprès du général Kérékou, Almamy Cissé dit «Djinéni» n’a cessé de défrayer la chronique. Notamment sur le terrain des affaires foncières. Dont une restée très célèbre dans les annales judiciaires à cause de la kyrielle procédurale et surtout du drame qui a failli coûter la vie au regretté président de la Chambre d’agriculture du Mali.
Quant au scandale foncier au cœur duquel il semble distribuer les rôles à Magnambougou rurale, il a aussi et surtout ses victimes. C’est le cas de Moussa Sangaré, un honnête professeur d’enseignement secondaire au bord de la retraite après 43 ans de bons et loyaux services rendus à la nation sans la moindre sanction disciplinaire.
Il est temps que les plus hautes autorités judiciaires s’intéressent de près à ce dossier pour que soit évité le pire. Dans ce secteur de Magnambougou, on n’entend plus s’asseoir et croiser les bras face aux abus commis par des agents de l’Etat complices de ‘’Djinéni’’.
Source: Le Challenger