Quoi qu’il en soit, le dessein d’une énième rallonge de la Transition n’a pas l’air de prospérer dans l’élite politique, au regard de la salve de réserves et d’indignations déclenchées par l’annonce du report. Les acteurs politiques sont unanimes, en effet, sur le caractère cavalier et unilatéral de la mesure, quoiqu’on les désaccords exprimés sous forme plaidoyer pour l’ordre constitutionnel le disputent aux rejets ainsi qu’aux exigences d’un maintien du chronogramme électoral dans le terme initialement convenu. Aux antipodes des voix conciliantes et résignées sont vent debout des partis politiques comme YELEMA de Moussa Mara, LDC du Général Moussa Sinko, Asma – CFP ou encore des mouvements comme Appel du 20 Février ou encore la très redoutable CMAS de l’imam Mahmoud Dicko, qui ne fait d’ailleurs aucun mystère de son intention de mobiliser ses troupes pour en découdre sur la question.
En définitive, la levée de bouclier est latente et préfigure une grande brèche jamais ouverte auparavant pour les protestations d’envergure contre la Transition. En plus du déclenchement d’un éventuel bras de fer avec les autorités de la sous-région, la menace intervient dans un contexte de baisse drastique de notoriété sur le front sécuritaire.
A KEÏTA