Le vaccin expérimental avait été administré à près de 5800 Guinéens l’an dernier, alors que le virus Ebola était en déclin dans la région.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a mené l’étude de ce vaccin mis au point par le Laboratoire national de microbiologie du Canada – qui relève de l’Agence de la santé publique du Canada – et dont la licence est détenue par la société américaine Merck & Co.
Son équipe de chercheurs a calculé qu’en cas de pleine épidémie, il y a 90% de chances que le vaccin, baptisé rVSV-ZEBOV, soit à plus de 80% efficace. Aucun cas d’Ebola n’a été observé sous 10 jours “ce qui suggère fortement que le vaccin pourrait avoir une efficacité jusqu’à 100%” souligne Marie-Paule Jieny, sous-directrice générale à l’OMS.
Les droits de commercialisation du sérum ont été acquis par le laboratoire américain Merck, qui va désormais le soumettre aux autorités américaines (FDA) et européennes (EMA). La revue publie d’ailleurs la confirmation des résultats annoncés par l’OMS, en précisant que l’efficacité du vaccin est de 100 %, 10 jours après son administration. Le processus d’approbation standard est habituellement d’une décennie, voire plus, a rappelé le Dr Marie-Paule Kieny.
“La protection intervient très tôt après la vaccination, mais nous ne savons pas si elle durera encore six mois après”, a fait savoir le Dr Kieny.
Initialement exclus de l’essai, les enfants de plus de 6 ans en ont ensuite bénéficiés. Enfin, deux cas d’apparition d’effets indésirables, une réaction fébrile et une allergie, ont été enregistré après la vaccination. Mais la sécurité du vaccin pour les femmes enceintes et les plus petits reste encore à évaluer.
C’est le premier vaccin anti-Ebola démontrant une telle efficacité sur le terrain, mais d’autres vaccins sont nécessaires, notamment pour les soignants en s’assurant qu’ils offriront une protection de longue durée. Si la validation d’un vaccin prend, en temps normal, une dizaine d’années, celui-ci pourrait être produit en urgence pour l’Afrique où une violente épidémie est survenue entre 2013 et 2015, causant la mort de plus de 11 000 personnes. Un vaccin est également en cours de développement contre la souche Soudan, une autre que celle dite Zaïre qui sévissait en Afrique de l’Ouest.
Source: OMS