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Un procès contre ATT pour réhabiliter l’armée malienne

Pendant que la libération définitive de Kidal semble désormais se préciser, le Président Ibrahim Boubacar Keita a posé un acte fort le 18 Décembre 2013 : la poursuite de Amadou Toumani Touré devant les tribunaux du pays pour Haute trahison. Le Mali a  en effet vécu en 2011 et 2012 un trop long calvaire, l’effondrement de son armée, la plus grande humiliation depuis l’indépendance.

 

amadou toumani toure att president malien

Les militaires au front dont le nombre de victimes ne se comptait plus, battaient en retraite face à un ennemi autrement plus armé. Et malgré le sacrifice des  jeunes gens comme à Aguel Hoc, nos militaires étaient présentés par ATT et le cercle de ses amis retranchés dans leurs salons douillets comme des poltrons, des lâches en débandade…comme si Didier Dacko n’était pas là, comme si le général Gamou, Gabriel Poudiougou et autres  n’étaient pas là. On présentait la situation, non comme une guerre moderne avec sa panoplie d’armes modernes mais comme  un pugilat de gladiateurs où les simples muscles pouvaient faire la différence. C’est la pire tragédie qu’a connue notre Pays avec comme commandant  de la cinquième colonne interne, Amadou Toumani Touré. Le monde entier nous regardait hagard sans comprendre ce qui arrivait à un pays aux traditions guerrières pourtant bien connues.  La  vraie version de la tragédie du Mali, IBK se doit de la révéler au Monde entier en traduisant devant les tribunaux le traître qui a longtemps vendu son âme  au diable et avec elle,  le Pays tout entier.

 

 

 

Tchang  Kai Chek accusé de traitre par les Communistes amenés par Mao Tsé-toung  avait l’excuse d’avoir été tour à tour abusé par les Japonais et les Américains ; mais c’est en nationaliste que l’homme est mort.  Le Général  Pétain, celui qui a pactisé avec  le diable d’Hitler croyait à tort sauver ce qui pouvait l’être encore devant la déferlante armée du Führer. Malgré sa faute historique, beaucoup en France ont plus tard reconnu en lui le grand résistant de la Première guerre mondiale. De ATT, on ne peut pas en dire autant. Un homme obscur,  sorti de nulle part, plutôt  versé dans l’intrigue et le complot élevés au rang de vision politique.  L’histoire  nous a rarement donné de voir un homme politique  aussi veule et mercantile, qui par ses trahisons multiples, les assassinats des patriotes les plus trempés se hisser à la tête d’une aussi grande Nation ! L’homme à la langue mielleuse et au mensonge facile, le marchand d’illusions, celui qui, pendant plus de dix ans, a joué à loisir sur la misère du peuple malien  a finalement réussi  l’exploit avec moult complicités dont celle de Alpha Oumar Konaré à se hisser à la tête du Mali pour le précipiter en Enfer.

 

 

Une entrée en fraude dans l’histoire du Mali

C’est en intrigant et fraudeur qu’ATT est entré dans l’histoire du Mali. Laissons à coté le coup d’Etat du 26 Mars 1991 dont il n’est pas sûr qu’il fût le cerveau, témoin les disparitions suspectes de Chiaka Koné et ses compagnons. Ce qui est clair, c’est que l’élection de 2002 qui l’a porté au pouvoir relève plutôt du montage politique entre lui et Alpha Oumar Konaré et non point d’une compétition Politique claire, l’élection ayant en effet été remportée haut la main par Ibrahim Boubacar Keita avec 51,04% des suffrages. Sans fausse honte, l’usurpateur est donc monté à Koulouba non pour  exécuter un Programme politique présenté aux Maliens mais pour faire du Mali un marché ouvert de trafic de drogue, de corruption et installer dans l’esprit de nos compatriotes l’illusion que les milliards étaient là, à la portée de chacun et de tous, qu’on pouvait en amasser sans effort aucun. L’argent  (l’argent sale en particulier)  a circulé sous son régime.  Avec un flux de liquidité dans le Pays, jamais égalé, l’homme paraissait intelligent aux yeux du petit peuple dont il donnait l’impression d’être aux petits soins. ATT a ainsi continué à semer l’illusion, à faire du tape à l’œil, à jouer à l’opportunisme sous couvert  d’un faux consensus politique et de pragmatisme politique, un tour de passe-passe pour cacher en réalité un chef d’Etat , sans autre ambition politique que celui de se maintenir au pouvoir. Le clou du petit jeu de la semaine  dont il était le maître a été en toute logique la trahison du Mali.

 

 

ATT a trahi le Mali en toute connaissance de cause

Quel que fût le nom de l’auteur du coup d’Etat de mars 2012, le pouvoir de ATT au regard de la déliquescence de l’Etat, de la destruction de l’outil de défense,  la camaraderie traitresse entretenue avec les pires ennemis du Mali  (les narcotrafiquants), la mise en place de l’industrie de la prise d’otages dont se nourrissait le régime, le pacte occulte signé entre lui,  Kadhafi et les apatrides du MNLA (Mouvement National de Libération de l’Azawad)… avec toute cette pègre de gens sans loi, sans morale  et sans religion mais tous  amis intimes de ATT, le sort du Mali avait été longtemps scellé : la Patrie était vendue au plus offrant.

 

 

En effet en juillet 2011, comme beaucoup de nos confrères, nous dénoncions dans les colonnes du «Le National»  (numéro 106) la parade de 60 Véhicules d’islamistes et de narcotrafiquants dans la zone du Lac Débo, des bandits alors en pleine campagne de recrutement de troupes, le tout au nez et à la barbe du général Président.

La Force frappe de l’armée malienne  autrefois  crainte de tous, en tout cas suffisamment dissuasive pour tout aventurier avait longtemps cessé d’exister sans que l’on ne sache pourquoi. L’aviation  qui tenait la vedette lors des fêtes de l’indépendance avec la parade des Mig 21, 23, 29 … avaient été cassée et vendue aux forgerons. Combien étaient-ils au moment de la chute de Moussa Traoré? Une trentaine, disent certaines sources. Combien de chars, combien de blindés ? Certains de nos compatriotes qui ignorent l’ampleur du complot contre l’Armée malienne parlent avec bonhommie de «  manque d’entretien du matériel de guerre ». Ce ne serait là qu’un péché mignon ; une simple négligence même si celle-ci est susceptible de poursuites. Mais les amis, il ne s’agit pas de ça ; il s’agit d’une véritable trahison de la Nation malienne. Ces gens ont détruit toutes les armes modernes qui pouvaient permettre à notre Pays de se défendre en cas de guerre. Ce n’est pas pour rien que les femmes de Kati disaient d’ATT qu’il  est le Chef de la  rébellion.

 

 

Merci donc à Ibrahim Boubacar Keita qui pose là le premier geste fort de réhabilitation de  la vaillante Armée malienne qui est restée la même, une armée digne des descendants de Soundjata, Tira Makan, Firhoun Ag Alinsar…  Merci encore à IBK qui montre que les Maliens ne se sont pas trompés de Président.

 

Piyahara DIAMOUTENE

Journaliste

SOURCE: Le Prétoire

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