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Un prélèvement spécifique sur la consommation des services commerciaux des communications téléphoniques choque les maliens

Une décision impopulaire prise dans un contexte difficile !

Le Conseil des ministres du mercredi 5 février 2025 a décidé de mettre en place un fonds de soutien aux projets d’infrastructures de base et de développement social destiné à soutenir financièrement les initiatives publiques visant à améliorer les conditions de vie des populations, en facilitant l’accès aux infrastructures essentielles dans divers secteurs, notamment le secteur énergétique.

Voici en substance le pan du communiqué des conseils de ministres qui justifie le prélèvement spécifique sur la consommation des services commerciaux des communications téléphoniques et les opérations de retrait dans le cadre des transferts d’argent via le mobile money. Cette décision à la fois impopulaire et unilatéralement prise suscite un tollé général au sein des populations. Si une minorité l’approuve, ils sont très nombreux ceux qui la désapprouvent compte tenu du contexte de gravissime crise socio-financière et surtout du manque d’exemplarité des autorités qui se la coulent douce quand le peuple broie du noir. Le Gouvernement va-t-il sursoir à l’application de cette décision qui risque de  provoquer une levée des boucliers ? Et si les autorités commençaient par renoncer elles-mêmes à leurs faramineux avantages.

C’est au moment où les budgets des organes de la transition montent en flèche de façon démesurée, à savoir la Présidence de la République, le CNT, la primature et même certains départements ministériels, que le gouvernement impose  au résilient peuple du Mali un nouveau sacrifice. Cette décision d’imposer aux populations une taxe  spécifique sur la consommation des services commerciaux des communications téléphoniques prise en conseil des ministres est à la fois inique, impopulaire et inappropriée et risque de se butter à la farouche opposition des populations. Ces dernières disent ne pas comprendre comment dans  un pays où les citoyens ont accepté de renoncer jusqu’aux services sociaux de base indispensables à  la survie pour soutenir la transition, peuvent encore être sollicitées pour renflouer les caisses de l’Etat.  Ce qui est révoltant et inadmissible c’est surtout le manque d’exemplarité et de redevabilité criard  des dirigeants de la transition .En effet , toute bonne gouvernance doit répondre à ces deux vertus que sont l’exemplarité et la redevabilité ; comment comprendre qu’au moment où on demande au vaillant peuple de serrer la ceinture, les autorités de la transition augmentent chaque année de façon exponentielle leurs budgets respectifs . Pourquoi nos dirigeants ne renoncent ils pas  à certains de leurs avantages mêmes légaux, à l’image du Président Burkinabè le capitaine Ibrahim Traoré ou encore des membres du CNT du même pays. Cette décision de prélever sur la consommation des services commerciaux des communications téléphoniques, et les opérations de retrait dans le cadre des transferts d’argent via le mobile money a non seulement été mal accueillie, mais sera une couleuvre  difficile à avaler pour les populations.

Le Gouvernement va-t-il surseoir à l’application de cette décision qui risque de  provoquer  une levée des boucliers ?

L’application d’une telle décision, prise sans consultation au préalable et dans un contexte très difficile marqué par la récession économique, va à coup sûr rencontrer des difficultés, pour ne pas dire qu’elle rencontrera une farouche opposition des consommateurs et à juste raison. Les maliens  ne comprennent pas comment les autorités pourraient en redemander à des populations qui ont déjà consenti d’autres énormes sacrifices, pendant  qu’au même moment les dirigeants se battent pour avoir des primes exorbitantes   ou encore des budgets faramineux. Ce serait trop leur demander que de prélever encore sur les maigres ressources qui leur restent. C’est pourquoi il serait sage et juste  de sursoir à l’application de cette décision à la fois impopulaire et inappropriée  dans un contexte très difficile marqué par une gravissime récession économique. Les autorités auront tout à perdre en s’entêtant à passer à son application. Ainsi pour éviter tout quiproquo, les autorités de la transition pourraient procéder à une large information et sensibilisation, mais elles doivent au préalable donner le bon exemple en renonçant à beaucoup de leurs avantages, c’est seulement après cela  qu’elles pourraient convaincre les citoyens à concéder une partie de leurs maigres ressources pour la construction de l’édifice national.

En somme, il est tout à fait normal pour les citoyens de contribuer à l’effort de construction de l’édifice national, mais  il serait tout à fait logique que les dirigeants soient les premiers à donner le bon exemple. Les autorités de la transition ne semblent pas être dans cette prédisposition,  car si ce ne sont  pas les membres du CNT qui ont clamé urbi et orbi  n’être pas prêts à renoncer à un kopek de leurs avantages, ce sont les autorités qui augmentent sans retenue   leurs budgets, toutes choses qui provoquent l’ire et la révolte chez le citoyen lambda. Et si ces autorités   commençaient par renoncer elles-mêmes à leurs faramineux avantages ?

Youssouf Sissoko

Source : L’Alternance
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